Sunday, January 28, 2018

Acheter éthique en 2018 - Fiche Ecojesuit n°15


Fiche Ecojesuit n°15 – Acheter éthique en 2018



Acheter éthique demande en premier lieu une attention à la manière dont le produit est fabriqué, dont les salariés et l’environnement sont respectés.


Qu’est-ce qu’un achat éthique ?

Les labels de références nous aident à nous repérer. Même quand on veut bien faire, il est difficile de savoir ce qu’il faut regarder lorsqu’on fait ses courses. Comme consommateurs, nous n’avons que les informations inscrites sur l’étiquette, qui présente souvent le produit à son avantage. De plus, il est très rare qu’un produit réponde parfaitement à tous les critères. A nous de choisir notre ordre de préférence. Rappelons-nous que le prix n’est pas tout, et que, parfois, payer un peu plus cher a du sens lorsqu’il s’agit de rendre éthique notre consommation (respect social, environnemental…). Acheter éthique c’est vouloir agir de manière juste. A commencer par les vêtements.
Des questions à nous poser avant d’acheter :

1 – Me demander d’où viennent les choses. Privilégier les produits fabriqués en France ou en Europe.

2 – Apprendre à reconnaître les labels sérieux. Imprimer la fiche www.eco-sapiens.com/pdf/labels-eco-consommation.pdf pour en disposer au moment des courses. Le savoir-faire pour acheter éthique s’acquiert dans le temps. Le plus important est de s’y mettre…

3 – Acheter d’occasion : c’est utile pour les livres (www.chasse-aux-livres.fr) et pour les vêtements

4 – Acheter moins et seulement ce dont j’ai besoin. Dépenser pour des articles de qualité qui dureront.
En communauté, nous laisser inspirer pour miser sur un autre style de vie

« Un changement dans les styles de vie pourrait réussir à exercer une pression saine sur ceux qui détiennent le pouvoir politique, économique et social. C’est ce qui arrive quand les mouvements de consommateurs obtiennent qu’on n’achète plus certains produits, et deviennent ainsi efficaces pour modifier le comportement des entreprises, en les forçant à considérer l’impact environnemental et les modèles de production. C’est un fait, quand les habitudes de la société affectent le gain des entreprises, celles-ci se trouvent contraintes à produire autrement. Cela nous rappelle la responsabilité sociale des consommateurs : « Acheter est non seulement un acte économique mais toujours aussi un acte moral. » C’est pourquoi, aujourd’hui « le thème de la dégradation environnementale met en cause les comportements de chacun de nous ». Laudato Si, §206
Des ressources pour aller plus loin

Il y a de nombreux sites en France et en Belgique, en voici 3 pour commencer, merci de partager les sites qui vous aurons aidé à acheter éthique
www.consommonssainement.com
www.littlegreenbee.be
www.eco-sapiens.com/infos-les-labels.php?famille=Textile – pour tout savoir sur les labels…
Une émission intéressante (2h) pour tout apprendre sur le coton et la fabrication de nos vêtements : « L’envers de nos tee-shirts – Cash Investigation (nov 2017) » : www.youtube.com/watch?v=_8dwxQGMgBw

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24 janvier 2018



Saturday, January 13, 2018

Frère Henri, « militant » dominicain


BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ - RELIGION

Dans le livre qu’il consacre aux ordres dominicains, jésuites et franciscains ("Au Nom de Dieu et des Hommes", Fayard), Jérôme Cordelier revient sur l’engagement social des frères Burin des Roziers et Raguénès. Deux figures qui ont marqué Besançon.

VU 122 FOIS
LE 13/01/2018 À 05:02
MIS À JOUR À 08:50



Journaliste au Point et spécialiste du fait religieux, Jérôme Cordelier montre à quel point les figures magnétiques de François d’Assise, Dominique de Guzman et Ignace de Loyola, fondateurs d’institutions parmi les plus anciennes au monde, continuent à parler à nos contemporains. Photo Nice Matin


Dans un livre passionnant, Jérôme Cordelier raconte la grande « saga » des franciscains, des jésuites et des dominicains. Créés au Moyen Âge ou à la Renaissance, ces « rocs de la chrétienté » sont toujours debout et continuent à marquer notre époque, même si leurs rangs se sont dangereusement clairsemés. Trois ordres, huit siècles d’histoire incarnés par des figures incroyables – grands mystiques, bâtisseurs, hommes de bien, souvent tout cela à la fois… – dont l’auteur brosse autant de portraits saisissants.

Parmi les religieux dont vous relatez l’aventure – car c’est souvent de cela dont il s’agit –, on croise la route du frère dominicain Henri Burin des Roziers, une figure du combat des Lip. Qui était-il ?

« Issu de l’aristocratie française, d’une lignée de grands résistants – l’un de ses oncles deviendra le secrétaire général de l’Élysée, sous De Gaulle –, Henri Burin des Roziers a passé sa vie à pourfendre et combattre l’injustice. Au Brésil, où il vécut 33 ans aux côtés des « Sans Terre », il partagea le destin des péons, ces ouvriers agricoles exploités comme des esclaves par les grands propriétaires terriens d’Amazonie. Agrégé de droit et avocat de formation, ce frère dominicain a tout lâché, en mai 1968, pour se ranger définitivement aux côtés des exclus et des opprimés. De ces événements de mai, il dira qu’ils furent pour lui « un rêve beau, biblique et évangélique » ! Les travailleurs pauvres, les bavures policières, le tiers-monde… Le frère Henri fut de tous les combats et s’il en avait eu la capacité physique, on l’aurait vu aux côtés des migrants, dont il dénonça jusqu’à son dernier souffle – il est mort il y a quelques semaines à l’âge de 87 ans – le sort qui leur est fait. Ce religieux hors-norme, qui refusait qu’on le définisse comme “missionnaire”, se présentait comme un “militant”. “Je n’ai voulu qu’une chose : lutter contre les injustices”, m’avait-il confié peu avant sa mort. »

Cette lutte l’avait conduit à Besançon au début des années 70…



Saturday, January 6, 2018

Le jour où la première messe solennelle a été célébrée sur le continent américain



 

ISABELLE COUSTURIÉ 

06 janvier 2018



Le 6 janvier 1494, jour de l'Épiphanie, frère Bernard Boyl, nommé vicaire apostolique du Nouveau Monde par le pape, débarquait avec Christophe Colomb sur l’ile des Caraïbes…


En 1492, le roi Ferdinand le Catholique charge un certain Bernard Boyl, son secrétaire, d’une mission délicate : faire partie de l’expédition des douze missionnaires que celui-ci a décidé d’envoyer aux côtés de Christophe Colomb à l’occasion de son deuxième voyage dans le Nouveau Monde. Investi par le pape Alexandre VI du titre de premier vicaire apostolique, c’est ce catalan, supérieur de tous les ermites et confesseurs des pèlerins de l’abbaye de Montserrat, en Espagne, qui célébrera la toute première messe solennelle sur le continent américain.

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Cela se passe, le jour de l’Épiphanie, à La Isabela. C’est là, quatre jours auparavant que le navigateur a décidé de fonder une deuxième colonie sur l’île des Caraïbes, l’actuelle République dominicaine. Cet établissement, destiné à favoriser la conquête par Christophe Colomb et de ses hommes va vite péricliter. Le site a été localisé près de la ville dominicaine de Puerto Plata où l’on trouve des vestiges de la première colonie européenne des Amériques. Une église moderne fut inaugurée en 1994, à l’occasion du 500e anniversaire de cette première messe.

Bernardo Boyl fut très attentif et critique face aux actions de conquête menées par Christophe Colomb. Et il eut avec lui plusieurs disputes sur la manière de traiter les indigènes. À tel point qu’en décembre 1494, le religieux décide de retourner en Espagne et demande au roi de ne plus l’envoyer dans le Nouveau Monde. Élu supérieur de l’abbaye Saint-Michel de Cuxa, qui dépendait de Montserrat, il regagnera définitivement l’Ordre bénédictin et le dirigera de 1498 jusqu’à sa mort, en 1520.

Arrivée des premiers missionnaires

Entre temps, en Amérique, l’arrivée des missionnaires se multiplie. Ils arrivent de plus en plus nombreux, posant les jalons de la diffusion de l’annonce évangélique sur son sol : les franciscains en 1502, puis les dominicains en 1510, les mercédaires (Ordre de Notre-Dame-de-la-Merci) en 1519, les augustins en 1533, et enfin les jésuites en 1568, soit 31 ans après leur fondation pour former des prêtres de haut niveau destinés à l’enseignement et aux missions d’évangélisation.

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Chaque ordre, peu à peu, se dote de provinces et règles. Ces premières missions espagnoles réussissent à imposer le catholicisme dans les territoires contrôlés par leur pays, faisant ériger des églises qui, comme les villes, sont des répliques de l’architecture espagnole. Par contre leur tentative de constituer un clergé indigène échoue et les séminaires créés sur place pour constituer le clergé local se remplissent d’espagnols des colonies.

La Vierge Marie trouve sa place

Moins de quarante ans après l’arrivée des Espagnols, la Vierge Marie trouve sa place dans la symbolique indigène, apparaissant à un indien aztèque en 1531, sous les traits d’une femme métissée, et lui livrant son message dans sa langue et non en espagnol : Notre-Dame de Guadalupe dont la dévotion constitue le cœur de la spiritualité latino-américaine. Son apparition a lieu le 9 décembre 1531, sur la colline de Tepeyac au nord de Mexico, quelques années après l’arrivée des missionnaires au Mexique pour évangéliser les millions d’autochtones du vieil empire aztèque.