Saturday, December 24, 2016

Attentat à Berlin. La droite veut des explications sur l'itinéraire d'Amri




Un billet de train retrouvé sur Anis Amri montre qu'il a effectué un trajet entre la France et Turin.

Modifié le 23/12/2016 à 21:11 | Publié le 23/12/2016 à 17:36


Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a appelé à prendre avec "la plus grande prudence" pour retracer l'itinéraire du terroriste. Mais après l’annonce de la mort à Milan du principal suspect de l’attentat de Berlin, qui aurait traversé la France en train pour se rendre en Italie, la droite demande des explications au gouvernement.

En Allemagne une polémique sur les dysfonctionnements des autorités allemandes a pris de l’ampleur depuis l’attaque du marché de Noël et que la droite populiste gagne du terrain. En France, c’est le parcours d’Anis Amri, qui aurait traversé la France en train, qui provoque la colère de l’opposition.

« J'appelle à la plus grande prudence concernant les informations qui circulent actuellement et je le répète, seuls les enquêtes permettront d'établir précisément les faits », a nuancé le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, lors d'une courte déclaration à la presse. La police italienne a simplement confirmé qu'il était arrivé de France en train. Le jeune homme a ensuite pris un train régional pour se rendre dans la banlieue de Milan. Selon des médias italiens, le billet mentionnait un départ de Chambéry (Savoie).

La Police judiciaire de Chambéry a par ailleurs procédé à la saisie des images de vidéosurveillance de la gare de Chambéry et des alentours, selon la même source. Bruno Le Roux, qui a « salué »l'intervention de la police transalpine, a affirmé « travailler » avec ses collègues italien et allemand pour « envisager avec eux les suites que le développement » des enquêtes « pourrait appeler ».
Chambéry - Turin en train

Mais le billet de train retrouvé sur Anis Amri laisse penser qu'il a effectué un trajet entre la France et Turin. Ce qui provoque la colère de l'opposition de droite, qui a demandé au gouvernement de s'expliquer.

Pour Thierry Solère, porte-parole de François Fillon, candidat de la droite et du centre à la présidentielle, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux « doit s’expliquer ». « État d’urgence et un terroriste arrive à rentrer en France puis à en ressortir sans être interpellé », dénonce-t-il sur son compte Twitter. « Cela montre une défaillance de notre système de sécurité », a-t-il précisé sur BFMTV.


Le député Les Républicains (LR) Guillaume Larrivé demande également au ministre de l’Intérieur de s’expliquer. Son collègue Eric Ciotti, chargé des questions de sécurité, s’étonne que le principal suspect de l’attaque au camion de Berlin ait pu franchir les frontières européennes et appelle à de profondes réformes.

« Cela démontre que nous n’avons pas un contrôle suffisamment efficace et protecteur et qu’il faudra être beaucoup moins naïf », écrit-il sur Twitter. « Cela appelle à des réformes profondes et à des moyens supplémentaires pour mieux contrôler nos frontières, d’abord les frontières externes de l’Europe et ensuite les frontières internes », a-t-il précisé sur BFMTV.

Quant à Marine Le Pen et à la plupart des dirigeants du Front national, ils jugent « l’escapade » d’Anis Amri dans « deux ou trois pays a minima symptomatique de la catastrophe sécuritaire totale que représente l’espace Schengen ».

Bruno Le Roux, qui a « salué » l'intervention de la police transalpine, a affirmé « travailler » avec ses collègues italien et allemand pour « envisager avec eux les suites que le développement » des enquêtes « pourrait appeler ». « Dès le soir de l'attentat de Berlin, nous avons pris les dispositions pour adapter nos dispositifs de sécurité. Le contrôle aux frontières a été renforcé au soir même du 19 décembre sur les vecteurs routiers et ferroviaires de la frontière franco-allemande mais aussi luxembourgeoise et suisse », a dit Bruno Le Roux.

Par ailleurs, le procureur de la République de Paris a ouvert une enquête pour déterminer l'itinéraire du principal suspect de l'attentat de Berlin.




Sunday, December 4, 2016

SERVICE JESUITE DES REFUGIES - ACCOMPAGNER, SERVIR, DEFENDRE

Santé. Les vaccins pour les enfants seront-ils bientôt obligatoires (mais gratuits) ?



Le comité de « la concertation citoyenne » sur la vaccination a proposé de rendre gratuits et obligatoires les vaccins pour les jeunes enfants. Objectif ? Redonner confiance.

Mise à jour : 01/12/2016 à 15:36 par La Rédaction



Les vaccins recommandés pour les jeunes enfants pourraient devenir obligatoires et gratuits. (©AFP/Archives/Mychele Daniau)

Voilà une suggestion qui pourrait faire grand bruit. Les vaccins destinés aux enfants de moins de deux ans (coqueluche, rougeole, hépatite B…) pourraient devenir gratuits et obligatoires de façon temporaire. C’est une proposition suggérée par le comité de « la concertation citoyenne » sur la vaccination. Le but ? Restaurer la confiance face aux doutes des Français sur le bien-fondé es vaccins.
Redonner confiance

Les conclusions du comité sont issus d’une synthèse d’un grand débat de plusieurs mois, voulu par le gouvernement et auquel ont notamment contribué plus de 10 000 internautes et deux jurys (grand public et professionnels de santé). Le but est d’« améliorer la confiance dans la vaccination » et d’émettre des recommandations pour « améliorer la couverture vaccinale ».

Dans le contexte actuel de perte de confiance et de baisse de la couverture vaccinale, il apparaît nécessaire de réaffirmer le bien-fondé de la vaccination », affirme le comité, qui vient de rendre ses conclusions à la ministre de la Santé, Marisol Touraine.

D’où cette idée d’agir en deux temps : d’abord élargir l’obligation vaccinale, en prévoyant une possibilité de refus des parents. Puis, à terme, supprimer l’obligation vaccinale comme ailleurs en Europe. Mais, « les conditions ne sont pas réunies » aujourd’hui pour lever l’obligation qui existe déjà en France pour trois maladies (Diphtérie-Tétanos-Polio – DTP), estime le comité présidé par le professeur Alain Fischer et Claude Rambaud du CISS (Collectif d’associations santé).

En levant maintenant l’obligation, « on peut craindre qu’une fraction non négligeable de la population renonce aux vaccins y compris aux trois vaccins obligatoires de base », explique Alain Fischer à l’AFP.

« La gratuité des vaccins serait un signal très fort donné par les pouvoirs publics sur l’importance qu’ils accordent à la vaccination », souligne-t-il. « Le système actuel ne tient pas la route » avec « trois vaccins obligatoires (DTP) et des vaccins recommandés qui sont aussi importants », ajoute le professeur. D’où la recommandation « pour une phase transitoire, d’élargir la vaccination obligatoire des enfants pour les vaccins administrés avant l’âge de 2 ans », poursuit-il.
Une clause de refus

Cette « mesure temporaire » consisterait à rendre obligatoires « 11 vaccins (pas 11 piqûres, mais une protection contre 11 maladies), plus les rappels », avec, tout de même, « une clause d’exception comme cela se fait aux États-Unis ».

Ainsi, les parents réfractaires signeraient un document « pour leur faire prendre conscience qu’ils prennent une responsabilité, une prise de risque pour leur enfant et pour la communauté des gens qui vivent autour d’eux et qu’ils prennent aussi le risque que leur enfant puisse être refusé par une directrice de crèche », ajoute le médecin.

Toutefois, en cas de situation de menace d’infection, s’il y avait trop de refus de la vaccination, cette possibilité d’exemption pourrait être supprimée comme cela s’est passé en Californie pour la rougeole, ajoute le professeur Fischer.

En parallèle, le comité préconise toute une série de mesures pour rétablir la confiance : facilitation de la vaccination, entre autres, dans les écoles, information et formation des professionnels de santé, site internet unique consacré à la vaccination, faire de la vaccination une grande cause nationale…

La mise en place d’un carnet de vaccination électronique permettrait à chacun de savoir où il en est et aussi « un meilleur recensement de la couverture vaccinale », relève Claude Rambaud.
La France, réticente aux vaccins

Selon une enquête parue en septembre 2016 dans la revue EBioMedicine, la France est le pays européen qui a le plus de réticences face aux vaccins, avec un Français sur quatre qui émet des doutes sur la sécurité des vaccins tandis que 17% doutent de leur efficacité.

Les réactions négatives n’ont pas tardé : E3M (Association aluminium dans les adjuvants) dénonce « un simulacre de démocratie » et pour Michèle Rivasi, députée européenne écologiste, « les conclusions de la concertation sur la vaccination sont une véritable provocation ».

Marisol Touraine a demandé à ses services et à l’agence Santé publique France d’étudier ces propositions qui seront également évaluées sur le plan juridique et financier avant qu’elle ne dévoile les mesures qu’elle entend prendre.

AFP