Monday, January 26, 2009

Signes du Fin

Marc 13

1Lorsque Jésus sortit du temple, un de ses disciples lui dit: Maître, regarde quelles pierres, et quelles constructions!
2Jésus lui répondit: Vois-tu ces grandes constructions? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.
3Il s'assit sur la montagne des oliviers, en face du temple. Et Pierre, Jacques, Jean et André lui firent en particulier cette question:
4Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que toutes ces choses vont s'accomplir?
5Jésus se mit alors à leur dire: Prenez garde que personne ne vous séduise.

6Car plusieurs viendront sous mon nom, disant; C'est moi. Et ils séduiront beaucoup de gens.

7Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin.

8Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines. Ce ne sera que le commencement des douleurs.

9Prenez garde à vous-mêmes. On vous livrera aux tribunaux, et vous serez battus de verges dans les synagogues; vous comparaîtrez devant des gouverneurs et devant des rois, à cause de moi, pour leur servir de témoignage.

10Il faut premièrement que la bonne nouvelle soit prêchée à toutes les nations.

11Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint.

12Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir.

13Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.

14Lorsque vous verrez l'abomination de la désolation établie là où elle ne doit pas être, -que celui qui lit fasse attention, -alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes;

15que celui qui sera sur le toit ne descende pas et n'entre pas pour prendre quelque chose dans sa maison;

16et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau.

17Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là!

18Priez pour que ces choses n'arrivent pas en hiver.

19Car la détresse, en ces jours, sera telle qu'il n'y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde que Dieu a créé jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais.

20Et, si le Seigneur n'avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé; mais il les a abrégés, à cause des élus qu'il a choisis.

21Si quelqu'un vous dit alors: "Le Christ est ici", ou: "Il est là", ne le croyez pas.

22Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s'il était possible.

23Soyez sur vos gardes: je vous ai tout annoncé d'avance.

24Mais dans ces jours, après cette détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière,

25les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées.

26Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande puissance et avec gloire.

27Alors il enverra les anges, et il rassemblera les élus des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel.

28Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche.

29De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte.

30Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive.

31Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.

32Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul.

33Prenez garde, veillez et priez; car vous ne savez quand ce temps viendra.

34Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, laisse sa maison, remet l'autorité à ses serviteurs, indique à chacun sa tâche, et ordonne au portier de veiller.

35Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin;

36craignez qu'il ne vous trouve endormis, à son arrivée soudaine.

37Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez.


Tuesday, January 20, 2009

O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes!


Luc 24


1Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre de grand matin, portant les aromates qu'elles avaient préparés.
2Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le sépulcre;

3et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.

4Comme elles ne savaient que penser de cela, voici, deux hommes leur apparurent, en habits resplendissants.

5Saisies de frayeur, elles baissèrent le visage contre terre; mais ils leur dirent: Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant?

6Il n'est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu'il était encore en Galilée,

7et qu'il disait: Il faut que le Fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour.

8Et elles se ressouvinrent des paroles de Jésus.

9A leur retour du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux onze, et à tous les autres.

10Celles qui dirent ces choses aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles.

11Ils tinrent ces discours pour des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes.

12Mais Pierre se leva, et courut au sépulcre. S'étant baissé, il ne vit que les linges qui étaient à terre; puis il s'en alla chez lui, dans l'étonnement de ce qui était arrivé.

13Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades;

14et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé.

15Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus s'approcha, et fit route avec eux.

16Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.

17Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes?

18L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci? -

19Quoi? leur dit-il. -Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,

20et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'on livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié.

21Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.

22Il est vrai que quelques femmes d'entre nous nous ont fort étonnés; s'étant rendues de grand matin au sépulcre

23et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant.

24Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont point vu.

25Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes!

26Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire?

27Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.

28Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.

29Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux.

30Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna.

31Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux.

32Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?

33Se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux, assemblés

34et disant: Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon.

35Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu au moment où il rompit le pain.

36Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La paix soit avec vous!

37Saisis de frayeur et d'épouvante, ils croyaient voir un esprit.

38Mais il leur dit: Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi pareilles pensées s'élèvent-elles dans vos coeurs?

39Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; touchez-moi et voyez: un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai.

40Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds.

41Comme, dans leur joie, ils ne croyaient point encore, et qu'ils étaient dans l'étonnement, il leur dit: Avez-vous ici quelque chose à manger?

42Ils lui présentèrent du poisson rôti et un rayon de miel.

43Il en prit, et il mangea devant eux.

44Puis il leur dit: C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes.

45Alors il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures.

46Et il leur dit: Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour,

47et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.

48Vous êtes témoins de ces choses.

49Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut.

50Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit.

51Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux, et fut enlevé au ciel.

52Pour eux, après l'avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie;

53et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.

Tuesday, January 13, 2009

LE CODE POUR UNE ÉTHIQUE GLOBALE :




LE CODE POUR UNE ÉTHIQUE GLOBALE :
Vers une civilisation humaniste
par Rodrigue TREMBLAY

PARUTION :
Le jeudi 29 janvier 2009.
ISBN: 978-2-89578-173-8
Distribution: Diffusion Dimedia

Pour tout renseignement ou pour obtenir une copie pour faire une revue du livre ou pour obtenir les droits de traduction, s.v.p. contactez :

Les Éditions LIBER
A/s M. Giovanni Calabrese, éditeur
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Dans ce livre choc, l'économiste Rodrigue Tremblay propose une réflexion sur les questions morales et sur les grands principes humanistes de moralité humaine. Son message principal est à l'effet qu'il n'est pas nécessaire d'adhérer à une religion particulière, ni même d'être religieux, pour agir moralement. Au contraire, le fait d'être excessivement religieux, jusqu'au fanatisme, équivaut à ne point être moral.

Comme le souligne le professeur Paul Kurtz du Center for Inquiry dans la Préface du livre, « Le Dr. Tremblay souligne à juste titre dans ce livre que nous devons nous libérer des moralités sélectives qui nous viennent d'un lointain passé, alors que notre espèce était encore dans ses premiers balbutiements. Nous devons passer à un niveau supérieur de moralité dans lequel chaque membre de la famille humaine est traité de la même manière en tant que personne, et qui soit “une fin en soi”....Ce qui importe au plus haut point aujourd'hui est d'établir un code d'éthique universelle et de le rendre opératoire. »

Ce livre propose une boussole morale pour toute personne qui cherche à suivre ses principes, afin de penser et d'agir en tant qu'humaniste. L'auteur développe l'idée que l'humanisme rationnel fournit un code moral objectif, et offre des raisons pour se comporter moralement, dans le contexte global d'un monde de plus en plus intégré. Puisque notre perspective sur le monde influence comment nous nous comportons face aux autres, on doit évaluer tout code moral à partir de la façon dont ses adhérents traitent les autres et si oui ou non son application améliore la vie des gens. Si ceux qui le suivent ont peu de regard pour les autres, et si leurs valeurs morales finissent par abaisser la qualité de vie d'autrui, on est en présence d'un mauvais code moral ; si, par contre, ceux qui y adhèrent ont de la considération et de la compassion pour les autres, les traitent avec dignité et respect, et que cela résulte en une amélioration de la qualité de vie du plus grand nombre, on dira alors qu'il s'agit d'un bon code moral.
— C'est là le test ultime et pragmatique qui repose sur des résultats concrets.








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Tuesday, January 6, 2009

La Destruction de Jérusalem


La destruction de Jérusalem

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C’était au temps de la Pâque. De tous les pays environnants, les enfants de Jacob étaient accourus dans la ville sainte pour participer à leur grande fête nationale. Du haut de la colline des Oliviers, Jésus contemplait Jérusalem. C’était une scène de paix et de beauté. Entourés de vignes, de jardins et de gradins verdoyants qu’émaillaient les tentes des pèlerins, s’élevaient en terrasses les palais somptueux et les imposants remparts de la capitale d’Israël. La fille de Sion semblait dire, dans son orgueil : " Je suis assise comme une reine, je ne verrai point de deuil. " Elle était alors aussi belle, et elle se croyait aussi sûre de la faveur divine qu’à l’époque où le barde royal chantait : " Belle est la colline, joie de toute la terre, …la ville du grand roi. " (Psaume 48 : 3.) En face, se dressaient les magnifiques constructions du temple. Sous les rayons du soleil couchant éclairant la blancheur neigeuse de ses murailles de marbre, rutilaient les ors des tours, des portes et des créneaux. " Parfaite en beauté " , elle était l’orgueil de la nation juive. Aucun fils d’Israël ne pouvait regarder ce tableau sans un frisson de joie et d’admiration.

Mais d’autres pensées troublaient le cœur du Maître. " Comme il approchait de la ville, Jésus, en la vouant, pleura sur elle. " (Luc 19 : 41.) Au milieu de la joie universelle de son entrée triomphale, tandis que s’agitent autour de lui des branches de palmier, que de joyeux hosannas réveillent les échos des montagnes et que des milliers de voix le proclament roi, le Sauveur est soudain envahi d’une douleur mystérieuse. Fils de Dieu, espérance d’Israël, vainqueur de la mort et du tombeau, il est saisi, non par un chagrin passager, mais par une douleur si intense que son visage est inondé de larmes.

Jésus ne pleurait pas sur lui-même, bien qu’il sût parfaitement où sa carrière devait aboutir. Il voyait devant lui Gethsémané, le lieu de sa prochaine agonie ; plus loin était la porte des brebis par laquelle, des siècles durant, des milliers de victimes avaient été menées au sacrifice, et qui allait bientôt s’ouvrir pour lui, antitype de " l’agneau qu’on mène à la boucherie " . (Esaïe 53 : 7.) A peu de distance, on distinguait le Calvaire, futur théâtre de la crucifixion. Sur le sentier de l’immolation expiatoire que Jésus allait bientôt fouler, un suaire d’effroyables ténèbres l’attendait. Et pourtant, ce n’est pas cette sombre vision qui le navre à cette heure de joie universelle. Aucun pressentiment de l’angoisse surhumaine qui l’attend ne vient jeter son ombre sur son esprit dépourvu d’égoïsme. Jésus pleure sur le sort inexorable de Jérusalem ; il pleure sur l’aveuglement et l’impénitence de ceux qu’il est venu sauver. (Voir Luc19 : 41, 42.)

Plus de mille ans d’histoire se déroulaient devant le Sauveur. La faveur et la sollicitude divines dont le peuple élu avait été l’objet repassaient devant ses yeux. Là, sur la colline de Morija, le jeune Isaac, victime volontaire, emblème des souffrances du Fils de Dieu, s’était laissé lier sur l’autel. (Voir Genèse 22 : 9.) Là aussi, " l’alliance " , la glorieuse promesse messianique, avait été confirmée au père des croyants. (Voir Genèse 22 : 16-18.) Là encore, la fumée du sacrifice offert par David sur l’aire d’Ornan, le Jébusien, avait détourné l’épée de l’ange destructeur. (Voir 1 Chroniques 21.) Plus que tout autre lieu sur la terre, Jérusalem avait été honorée d’en haut. L’Eternel avait " choisi Sion " , il l’avait " désirée " pour son séjour. (Psaume 132 : 13.) Des siècles durant, les prophètes y avaient fait entendre leurs avertissements. Les sacrificateurs y avaient agité leurs encensoirs, et les nuages de l’encens étaient montés devant Dieu avec les prières des adorateurs. Chaque jour, le sang des agneaux figurant l’agneau de Dieu y avait été versé. Jéhovah avait manifesté sa puissance dans la nuée éclatante au-dessus du propitiatoire. Là, enfin, l’échelle mystique unissant le ciel et la terre (Genèse 28 : 12 ; Jean 1 : 51), et sur laquelle les anges de Dieu montaient et descendaient, avait ouvert aux hommes l’accès au lieu très saint. Si Israël était resté fidèle à son Dieu, Jérusalem eût subsisté à toujours. (Jérémie 17 : 24, 25.) Mais l’histoire de ce peuple favorisé entre tous n’avait été qu’une longue série d’infidélités et d’apostasies. Il avait résisté à la grâce céleste, méconnu et méprisé ses privilèges.

Quoique Israël se fût " moqué des envoyés de Dieu " , qu’il eût " méprisé ses paroles " et se fût " raillé de ses prophètes " , Jéhovah ne s’en était pas moins manifesté à lui comme un " Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité " . (Exode 34 : 6.) Maintes fois repoussée, la miséricorde continuait à faire entendre ses appels. Dans un amour plus tendre que celui d’un père pour le fils qu’il chérit, le Dieu de leurs pères avait donné de bonne heure à ses envoyés la mission d’avertir son peuple qu’il voulait épargner. (2 Chroniques 36 : 15, 16.) Les appels, les supplications et les réprimandes ayant échoué, il leur avait envoyé ce qu’il avait de plus précieux au ciel ; que dis-je ? il leur avait donné le ciel tout entier dans ce seul don !

C’est lui qui avait transplanté d’Egypte en Canaan la vigne d’Israël. (Psaume 80 : 9.) dont sa main avait écarté les nations. Il l’avait entourée d’une haie. " Qu’y avait-il encore à faire à ma vigne que je n’aie pas fait pour elle ? " (Esaïe 5 : 1-4), s’écrie-t-il. Alors qu’elle avait produit seulement des grappes sauvages quand il en attendait des raisins, il était venu à elle en personne, espérant encore la sauver de la destruction. Infatigablement, il l’avait labourée, taillée, chérie.

Trois années durant, le Dieu de gloire avait vécu parmi son peuple, " allant de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable " (Actes 10 : 38 ; Luc 4 : 18 ; Matthieu 11 : 5), pansant les cœurs meurtris, mettant en liberté les captifs, rendant la vue aux aveugles, guérissant les boiteux, purifiant les lépreux, ressuscitant les morts et annonçant la bonne nouvelle aux pauvres. A tous, sans distinction de classe, il avait adressé ce tendre appel : " Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. " (Matthieu 11 : 28.)

Bien qu’on lui eût rendu le mal pour le bien, la haine pour sa bonté (Psaume 109 : 5), il n’en avait pas moins persévéré dans sa mission d’amour. Il n’avait repoussé aucun de ceux ui recherchaient sa grâce. Errant et sans abri, repoussé et méconnu, il avait vécu pour soulager la souffrance, suppliant les hommes d’accepter le don de la vie. Les vagues de la miséricorde, repoussées par des cœurs obstinés, refluaient en ondes d’amour inexprimable. Mais Israël s’était détourné de son meilleur Ami et de son unique Libérateur. Il avait dédaigné ses supplications, méprisé ses conseils et tourné en dérision ses avertissements.

L’heure de la grâce et du pardon s’envolait rapidement ; la coupe de la colère de Dieu, si longtemps différée, était presque pleine. Les sombres nuages que des siècles d’apostasie et de révolte avaient accumulés, alors gros de menaces, allaient éclater sur la nation coupable. Israël rejetait celui qui seul pouvait le sauver de la ruine imminente et se préparait à le crucifier. Quand le Sauveur sera suspendu au bois, les jours de ce peuple favorisé de Dieu seront révolus. La perte d’une âme est une calamité qui éclipse tous les gains et les trésors du monde. En contemplant Jérusalem, le Sauveur voit la perte d’une ville, d’une nation tout entière ; et quelle ville, quelle nation ! Celle qui a été l’élue de Dieu, son trésor particulier !

Les prophètes s’étaient lamentés sur l’apostasie d’Israël et sur les terribles calamités que ses péchés lui préparaient. Jérémie avait souhaité que ses yeux fussent changés en " une source de larmes pour pleurer nuit et jour les morts de la fille de son peuple " , ainsi que le " troupeau de l’Eternel " , emmené en captivité. (Jérémie 9 : 1 ; 13 : 1.) Aussi quel devait être le chagrin de celui dont le regard prophétique — embrassant non seulement les années, mais les siècles — contemplait l’épée de l’ange destructeur dégainée contre une ville qui avait été si longtemps la demeure de Jéhovah !

Du haut de la colline des Oliviers, du lieu même que devaient occuper plus tard les armées de Titus, Jésus, les yeux voilés de larmes, regarde, à travers la vallée, les portiques sacrés du temple. Une vision terrifiante s’offre à ses yeux : il voit une armée étrangére entourant la muraille de Jérusalem ; il perçoit le bruit sourd des légions en marche ; il entend monter, de la ville assiégée, les lamentations des femmes et des enfants demandant du pain ; il assiste à l’incendie de la sainte demeure, de ses palais et de ses tours, bientôt transformés en monceaux de ruines fumantes. Franchissant les siècles, son regard voit le peuple de l’alliance dispersé en tous pays comme des épaves sur un rivage désolé. Mais dans les châtiments prêts à fondre sur Jérusalem, il n’aperçoit que les premières gouttes de la coupe amère qu’elle devra, au jugement final, vider jusqu’à la lie. Aussi la compassion divine éclate-t-elle en cette esclamation douloureuse :

" Si toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeus. Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t’environneront de tranchées, t’enfermeront, et te serreront de toutes parts ; ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée… Jérusalem, Jérusalem qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! " (Luc 19 : 41-44 ; Matthieu 23 : 37.) O nation favorisée entre toutes, que n’as-tu connu le temps où tu as été visitée ! J’ai retenu le bras de l’ange de la justice ; je t’ai appelée à la repentance, mais en vain. Ce ne sont pas seulement des serviteurs, des envoyés, des prophètes que tu as repoussés, rejetés, c’est le Saint d’Israël, ton Rédempteur. Si tu péris, toi seule en seras responsable. " Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! " (Jean 5 : 40.)

C’étaient aussi les malheurs de toute la famille d’Adam qui arrachaient au Sauveur ce cri amer. En Jérusalem, Jésus voyait le symbole d’un monde endurci, incrédule, rebelle, se précipitant au-devant des jugements de Dieu. Il lisait l’histoire du péché et de la souffrance humaine, écrite dans les larmes et le sang. Emu d’une compassion infinie pour les affligés et les malheureux, il aurait voulu les en préserver tous. Mais comment pouvait-il arrêter le flot des calamités déferlant sur le monde quand, alors qu’il était prêt à se livrer à la mort pour les sauver, si peu d’âmes cherchaient en lui leur unique secours ?

La Majesté du ciel en larmes ! le Fils du Dieu infini courbé par la douleur et secoué par d’amers sanglots ! Ce spectacle, qui provoqua dans le ciel un saisissement général, nous révèle la nature odieuse du péché : il nous montre combien est difiicile, même pour le Tout-Puissant, la tâche d’arracher le coupable à la pénalité de la loi divine. Promenant son regard à travers les siècles jusqu’à la dernière génération, Jésus voyait le monde plongé dans un égarement analogue à celui qui causa la ruine de Jérusalem. Le grand péché des Juifs a été la réjection du Christ ; le grand péché du monde chrétien consistera à repousser la loi de Dieu, base de son gouvernement dans le ciel et sur la terre, et à fouler aux pieds ses préceptes. Alors, des millions d’esclaves du péché et de Satan seront condamnés à la seconde mort, pour avoir, dans un aveuglement inconcevable, méconnu le jour de leur visitation !

Deux jours avant la Pâque, après avoir dénoncé l’hypocrisie des pharisiens, Jésus, sortant du temple pour la dernière fois, se retira de nouveau avec ses disciples sur le mont des Oliviers. Assis avec eux sur les pentes herbeuses dominant la cité, il contemplait une fois encore ses murailles, ses tours, ses palais. Une fois encore, il voyait l’éclatante splendeur du temple couronnant, tel un diadème, la colline sacrée.

Mille ans auparavant, le psalmiste avait célébré la faveur que Dieu avait accordée à Israël en élisant domicile dans sa sainte demeure : " Sa tente est à Salem, et sa demeure à Sion." " Il préféra la tribu de Juda, la montagne de Sion qu’il aimait. Et il bâtit son sanctuaire comme les lieux élevés. " (Psaumes 76 : 3 ; 78 : 68, 69.) Le premier temple avait été construit au cours de la période la plus prospère de l’histoire d’Israël. David avait réuni d’immenses trésors à son intention. Dieu en avait inspiré les plans (1chroniques 28 : 12, 19) ; Salomon, le plus sage des rois d’Israël, avait présidé à son érection. Ce temple était l’édifice le plus magnifique que le monde ait jamais vu. Et pourtant, parlant du second temple, par le prophète Aggée, Dieu avait fait cette déclaration : " La gloire de cette dernière maison sera plus grande que celle de la première. " Je ferai trembler toutes les nations et le désir de toutes les nations arrivera, et je remplirai cette maison de gloire, dit l’Eternel des armées. " (Aggée 2 : 9, 7 ; version de Lausanne.)

Détruit par Nebucadnetsar, le temple de Salomon avait été reconstruit quelque cinq cents ans avant Jésus-Christ, après une captivité qui avait duré une vie d’homme. Le peuple était rentré dans un pays dévasté et presque désert. Les vieillards qui avaient vu la gloire du temple de Salomon pleurèrent à la vue des fondations du second temple si inférieures à celles du premier. Le sentiment général était rendu par ces paroles du prophète : " Quel est parmi vous le survivant qui ait vu cette maison dans sa gloire première ? Et comment la voyez-vous maintenant ? Telle quelle est, ne paraît-elle pas comme rien à vos yeux ? " (Aggée 2 : 3 ; Esdras 3 : 12.) Puis il énonçait la promesse selon laquelle la gloire de ce temple serait plus grande encore que celle du premier.

En effet, le second temple n’avait pas égalé le premier en magnificence. Il n’avait pas été consacré, comme le premier, par les signes visibles de la présence divine. Son inauguration n’avait été marquée d’aucune manifestation surnaturelle. Aucune nuée de gloire n’avait envahi le nouveau sanctuaire. Le feu du ciel n’était pas descendu sur l’autel pour consumer le sacrifice. La shékinah n’avait plus résidé entre les chérubins du lieu très saint ; l’arche, le propitiatoire et les tables du témoignage avaient disparu, et aucune voix céleste ne répondait plus aux sacrificateurs qui consultaient Dieu.

Durant des siècles, les Juifs s’étaient vainement efforcés de démontrer comment la promesse de Dieu, faite par le prophète Aggée, s’était réalisée. L’orgueil et l’incrédulité les aveuglaient sur le sens véritable des paroles du voyant. Ce qui honora le second temple, ce ne fut pas la nuée glorieuse de Jéhovah, mais la présence personnelle de celui en qui habitait corporellement toute la plénitude de la divinité, c’était Dieu manifesté en chair. C’est quand le Nazaréen avait enseigné et guéri dans ses parvis sacrés, que le " désir de toutes les nations était entré dans son temple " . C’est par la présence de Jésus et par cette présence seule que la gloire du second temple surpassa celle du premier. Mais Israël avait dédaigné le don du ciel, et, quand l’humble docteur avait franchi le seuil de la porte d’or ce jour-là, la gloire avait abandonné le temple à tout jamais. Déjà ces paroles du Sauveur s’étaient accomplies : " Voici, votre maison vous sera laissée déserte. " (Matthieu 23 : 38.)

Effarés et consternés à l’ouïe des prédictions du Sauveur touchant la destruction du temple, les disciples voulurent comprendre plus parfaitement le sens de ses paroles. Pendant quarante ans, les travaux, l’argent, le génie des architectes, rien n’avait été épargné pour rendre cet édifice à sa splendeur première. Hérode le Grand y avait consacré les richesses des Romains et celles de la Judée ; l’empereur lui-même l’avait comblé de ses dons. Des blocs de marbre blanc de dimensions presque fabuleuses, envoyés de Rome, faisaient partie de ses murailles. C’est sur ces puissantes structures que les disciples — réunis autour du Maître — appelèrent son attention en ces termes : " Maître, regarde, quelles pierres, et quelles constructions ! " (Marc 13 : 1.) Jésus répondit par cette parole saisissante : " Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. " (Matthieu 24 : 2.)

Pour les disciples, la destruction de Jérusalem ne pouvait s’accomplir que lors de l’inauguration du règne universel, personnel et glorieux du Messie pour punir les Juifs impénitents et briser le joug des Romains. Et comme Jésus leur avait déclaré qu’il viendrait une seconde fois, leur pensée, à la mention de la ruine de Jérusalem, se reporta sur cette seconde venue. De là cette triple question qu’ils lui posèrent sur la colline des Oliviers : " Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? " (Matthieu 24 : 3.)

Jésus leur donna une esquisse des événements les plus saillants qui devaient survenir, avant la fin des temps. Ces prédictions, qui ne furent pas alors pleinement comprises, étaient destinées à devenir de plus en plus intelligibles au peuple de Dieu à mesure que le besoin s’en ferait sentir. L’avenir était miséricordieusement voilé aux disciples. S’ils avaient alors nettement saisi la portée de ces deux événements sinistres : le supplice et la mort du Sauveur, ainsi que la destruction de Jérusalem et du temple, ils auraient été glacés d’horreur. Or, la prophétie du Maître avait un double sens : elle annonçait à la fois la destruction de Jérusalem et les terreurs du grand jour final.

Aux disciples attentifs, Jésus annonce les calamités qui vont fondre sur Israël apostat, en particulier parce qu’il rejette le Messie et qu’il se prépare à le crucifier. Des signes indiscutables devront annoncer cette catastrophe terrible et soudaine. Aussi le Sauveur donne-t-il â ses disciples cet avertissement : " C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint — que celui qui lit fasse attention ! — alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes. " (Matthieu 24 : 15, 16 ; Luc 21 : 20, 21.) " Dès que les étendards des Romains se dresseront dans l’enceinte sacrée qui s’étend à quelque distance des murailles de la ville sainte, les chrétiens devront chercher leur salut dans la fuite. Aussitôt que les signes paraîtront, qu’on se trouve dans la Judée ou à Jérusalem, il faudra partir sans délai. Celui qui se trouvera au haut de la maison ne devra pas s’aviser d’y rentrer pour emporter ses objets de prix. Ceux qui travailleront dans les champs ou les vignes ne devront pas revenir sur leurs pas pour prendre le vêtement déposé durant la chaleur du jour. Ceux qui voudront échapper à la destruction générale n’auront pas un instant à perdre.

Sous le règne d’Hérode, Jérusalem avait été non seulement embellie, mais on y avait construit des murailles, des tours et des forteresses qui, jointes à sa situation exceptionnelle, l’avaient rendue apparemment imprenable. Celui qui, au temps du Christ, aurait publiquement annoncé sa ruine, aurait été pris, comme Noé, pour un alarmiste ou un détraqué. Or, Jésus avait dit : " Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. " (Mattieu 24 : 35.)

La colère de Dieu s’était enflammée contre Jérusalem à cause de ses péchés. Son incrédulité obstinée rendait sa perte inévitable. Par le prophète Michée le Seigneur avait Déclaré : " Ecoutez donc ceci, chefs de la maison de Jacob, et princes de la maison d’Israël, vous qui avez en horreur la justice, et qui pervertissez tout ce qui est droit, vous qui bâtissez Sion avec le sang, et Jérusalem avec l’iniquité ! Ses chefs jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes prédisent pour de l’argent ; et ils osent s’appuyer sur l’Eternel, ils disent :l’Eternel n’est-il pas au milieu de nous ? Le malheur ne nous atteindra pas. " (Michée 3 : 9-11.)

Ces paroles décrivaient bien la cupidité et la propre justice des habitants de Jérusalem qui professaient s’attacher strictement à l’observation des préceptes de la loi de Dieu et en transgressaient tous les principes. Ces derniers haïssaient celui dont la pureté et la sainteté dévoilaient leurs projets criminels. Tout en reconnaissant son innocence, ils avaient déclaré sa mort nécessaire à la sécurité de la nation. " Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation." (Jean 11 : 48.) Ils pensaient, en supprimant le Sauveur, devenir un peuple fort et uni. Ils partageaient ainsi le sentiment du nouveau sacrificateur qui préférait qu’un seul homme mourût pour le peuple et que la nation entière ne pérît point.

Ainsi, les chefs de la nation juive " bâtissaient Sion avec le sang, et Jérusalem avec l’ iniquité " . Cependant, au moment où ils mettaient à mort le Sauveur parce qu’il leur révélait leurs péchés, ils se considéraient, dans leur propre justice, comme les favoris du ciel et comptaient que Dieu les délivrerait de leurs ennemis. " C’est pourquoi, à cause de vous, Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un monceau de pierres, et la montagne du temple une sommité couverte de bois. " (Michée 3 : 12.)

La miséricorde de Dieu fut merveilleuse envers ceux qui méprisèrent son Evangile et mirent à mort son Fils. Pendant quarante ans, le Seigneur différa l’exécution des jugements prononcés sur la ville et sur la nation. La parabole du figuier stérile représente sa manière d’agir envers le peuple juif. Cet ordre avait été donné : " Coupe-le : pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? " (Luc 13 : 7.) Mais la bienveillance divine l’épargnait encore. Nombreux étaient, parmi les Juifs, ceux qui ignoraient la nature de l’œuvre du Sauveur. Les enfants n’avaient pas eu l’occasion de recevoir les enseignements que leurs parents avaient méprisés. Par l’intermédiaire des apôtres, Dieu fit luire sa lumière sur eux. Ils auraient pu se rendre compte de l’accomplissement des prophéties non seulement dans la naissance et la vie du Christ mais aussi dans sa mort et sa résurrection. Ils ne furent pas condamnés pour les péchés de leurs parents, mais parce que, après avoir eu connaissance des lumières confiées à ceux-ci, ils rejetèrent celle qui leur avait été communiquée. Ils avaient ainsi participé aux péchés de leurs parents et comblé la mesure de leur iniquité.

La longue patience de Dieu envers Jérusalem semblait confirmer les Juifs dans leur impénitence. Par leur haine et leur cruauté envers les disciples de Jésus, ils rejetèrent le dernier appel de la miséricorde. Aussi Dieu leur retira-t-il sa protection et les abandonna-t-il à Satan et à ses anges. La nation fut livrée entre les mains du chef qu’elle s’était choisi. Les Juifs avaient dédaigné la grâce de celui qui leur eût assuré la victoire sur les mauvais penchants qui étaient devenus leurs maîtres. Livrés à la violence de leurs passions, ils ne raisonnaient plus. Esclaves des emportements d’une fureur aveugle, ces malheureux se livraient à des actes d’une cruauté satanique. Dans la famille comme dans l’Etat, dans les classes élevées comme dans le bas peuple, on ne rencontrait que suspicion, envie, haine, discorde et assassinats. Il n’y avait de sécurité nulle part. Amis et intimes se trahissaient mutuellement. Les parents tuaient leurs enfants, et les enfants tuaient leurs parents. Les chefs n’avaient aucun empire sur eux-mêmes. Leurs passions indomptées en faisaient des tyrans. Les Juifs avaient accepté de faux témoignages contre le Fils de Dieu, et maintenant leur vie était constamment menacée par des délateurs. Depuis longtemps, ils avaient dit par leurs actes : " Eloignez de notre présence le Saint d’Israël. " (Esaïe 30 : 11.) Leur vœu était accompli. La crainte de Dieu ne les retenait plus. Satan, maître des autorités civiles et religieuses, était à la tête de la nation.

Parfois, les chefs des factions ennemies s’entendaient pour piller et torturer leurs malheureuses victimes, puis ils en venaient aux mains et s’entr’égorgeaient sans miséricorde. La sainteté même du temple ne mettait aucun frein à leur férocité. Les adorateurs étaient mis à mort devant l’autel, et le sanctuaire était souillé de cadavres. Néanmoins, dans leur présomption aveugle et blasphématoire, les instigateurs de cette œuvre infernale déclaraient hautement qu’ils étaient sans inquiétude sur le sort de Jérusalem, puisqu’elle était la ville de Dieu. Pour affermir leur autorité, ils subornèrent de faux prophètes qui, au moment même où les légions romaines assiégeaient le temple, proclamèrent que la délivrance divine était imminente. Jusqu’à la fin, la foule demeura convaincue que Dieu interviendrait, pour confondre les Romains. Mais Israël avait méprisé la protection du ciel et se trouvait maintenant sans défense. Malheureuse Jérusalem ! Déchirée par les factions, elle voyait ses rues arrosées du sang de ses enfants massacrés par ses propres mains, tandis que des armées ennemies abattaient ses fortifications et décimaient ses hommes de guerre !

Toutes les prédictions de Jésus relatives à la ruine de Jérusalem s’accomplissaient à la lettre. Les Juifs voyaient se réaliser cet avertissement : " On vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. " (Matthieu 7 : 2.)

Des signes et des miracles, présages du désastre, apparurent.. Au milieu de la nuit, une lumière surnaturelle brilla sur le temple et sur l’autel. Au coucher du soleil, on vit dans les nuages des chariots et des hommes de guerre prêts pour la bataille. Des sacrificateurs qui officiaient de nuit dans le sanctuaire furent terrifiés par des bruits mystérieux. Le sol trembla, et on entendit de nombreuses voix qui disaient : " Partons d’ici. " A minuit, la porte orientale, si lourde que vingt hommes pouvaient à peine la faire tourner sur ses gonds, et fermée par de puissantes barres solidement fixées dans des pierres massives, s’ouvrit d’elle-même. (Milman, History of the Jews, liv. XIII.)

Sept années durant, on entendit un homme annoncer dans les rues de Jérusalem les malheurs qui allaient fondre sur la ville. Jour et nuit, on l’entendait répéter : " Voix du côté de l’Orient ; voix du côté de l’Occident ; voix du côté des quatre vents ; voix contre Jérusalem et contre le temple ; vois contre les époux et les épouses ; voix contre le peuple ! " Cet être étrange fut emprisonné et battu de verges ; mais jamais une plainte ne s’échappa de ses lèvres. Sa seule réponse aux injures et aux mauvais traitements était : " Malheur, malheur à Jérusalem ! Malheur, malheur à ses habitants ! " Il ne cessa de faire entendre ses avertissements que lorsqu’il fut tué au cours du siège qu’il avait annoncé.

Aucun chrétien ne périt dans la ruine de Jérusalem. Les disciples qui avaient été avertis furent attentifs au signe promis : " Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées " , avait dit Jésus, " sachez alors que sa désolation est proche. Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans les champs n’entrent pas dans la ville. " (Luc 21 : 20, 21.)

Une armée romaine, placée sous la conduite de Cestius Gallus, avait investi Jérusalem. A peine arrivée, alors que tout semblait favoriser une attaque immédiate, elle levait le siège. Les assiégés, désespérant du succès, parlaient déjà de se rendre, quand le général romain battit en retraite sans la moindre raison apparente. Dieu, dans sa miséricorde, dirigeait les événements pour le bien de son peuple. Le signe promis avait paru, et l’occasion était donnée aux chrétiens sur le qui-vive et à tous ceux qui le voulaient d’obéir à l’ordre du Seigneur. Les choses tournèrent de telle façon que ni les Juifs, ni les Romains ne s’opposèrent à leur fuite. Voyant que l’armée se retirait, les Juifs, sortant hors des murs de Jérusalem, se précipitèrent à sa poursuite, ce qui donna aux chrétiens l’occasion de quitter la ville. La campagne, également, était en ce moment-là débarrassée des ennemis qui auraient pu leur barrer la route, tandis que les Juifs se trouvaient enfermés dans la ville à l’occasion de la fête des Tabernacles. Les chrétiens purent donc s’enfuir sans être molestés. Ils se réfugièrent en Pérée, au-delà du Jourdain, dans la ville de Pella.

Les forces juives qui s’étaient jetées à la poursuite de Cestius attaquèrent son arrière-garde avec tant d’impétuosité qu’elle fut menacée d’une complète destruction ; elles rentrèrent triomphalement à Jérusalem, chargées de butin et n’ayant essuyé que des pertes légères. Mais cet apparent succès les servit mal. Il leur inspira un esprit de résistance obstiné qui, lorsque Titus en reprit le siège, attira sur la ville des maux indescriptibles.

Jérusalem avait été investie durant la Pâque, alors qu’une multitude de Juifs se trouvaient dans ses murs. Distribuées avec sagesse, les provisions auraient pu suffire des années durant. Elles furent détruites par les factions rivales des défenseurs, et bientôt les habitants se trouvèrent réduits à une horrible famine. Plusieurs rongeaient le cuir de leur ceinture, de leurs sandales et de leur bouclier. Une mesure de blé se vendait un talent. Nombre de gens se glissaient, la nuit, hors des murailles pour aller chercher quelques plantes sauvages à manger. Les uns étaient capturés et livrés à la torture, tandis que ceux qui réussissaient à rentrer dans la ville étaiént souvent dépouillés des provisions qu’ils avaient si chèrement obtenues. Les chefs infligeaient les traitements les plus inhumains aux personnes qu’ils soupçonnaient de détenir quelque aliment. Souvent, bien nourris eux-mêmes, ils visaient à se faire des réserves pour l’avenir. Des milliers périssaient par la famine et par la peste.

Les affections naturelles semblaient éteintes. Des maris volaient leurs femmes, et des femmes leurs maris. Des enfants arrachaient la nourriture de la bouche de leurs vieux parents. La question du prophète : " Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? " (Esaïe 49 : 15) reçut cette réponse dans l’enceinte de cette ville perdue : " Les femmes, malgré leur tendresse, font cuire leurs enfants ; ils leur servent de nourriture, au milieu du désastre de la fille de mon peuple. " (Lamentations de Jérémie 4 : 10.) Alors s’accomplit également la prédiction faite quatorze siècles auparavant : " La femme d’entre vous la plus délicate et la plus habituée à la mollesse, qui par mollesse et par délicatesse n’essayait pas de poser à terre la plante de son pied, aura un œil sans pitié pour le mari qui repose sur son sein, pour son fils et pour sa fille ; elle ne leur donnera rien…des enfants qu’elle mettra au monde, car, manquant de tout, elle en fera secrètement sa nourriture au milieu de l’angoisse et de la détresse où te réduira ton ennemi dans tes portes. " (Deutéronome 28 : 56, 57.)

Pour forcer les Juifs à se rendre, les Romains tentèrent de les terroriser. Les prisonniers qui résistaient au moment de leur capture étaient battus de verges, torturés et crulifiés sous les murs de la ville. Il en périssait ainsi journellement des centaines, au point que, dans la vallée de Josaphat et sur le Calvaire, les croix furent bientôt si nombreuses qu’on pouvait à peine passer entre elles. Ainsi se réalisait la terrible imprécation prononcée par les Juifs devant le tribunal de Pilate : " Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! " (Matthieu 27 : 25.)

Titus, rempli d’horreur à la vue des monceaux de cadavres qui encombraient les vallées, eût été heureux de mettre un terme à ces scènes abominables et d’épargner à Jérusalem une partie de ses maux.. Saisi d’admiration à la vue du temple qu’il contemplait du haut de la colline des Oliviers, il défendit à ses soldats de porter la main sur cette merveille. Avant de tenter l’assaut de la forteresse, il supplia les chefs des Juifs de ne pas le contraindre à souiller de sang le sanctuaire et promit que s’ils consentaient à aller combattre ailleurs, aucun soldat romain ne profanerait le temple.

Dans un appel éloquent, Josèphe, leur compatriote, les supplia de se rendre et d’assurer ainsi leur salut et celui du lieu sacré. A ce dernier médiateur humain, les Juifs répondirent par des imprécations et des quolibets. Ils avaient fermé l’oreille à la voix du Fils de Dieu ; maintenant, toutes les supplications ne faisaient que les rendre plus obstinés à résister jusqu’au bout. Titus ne réussit pas à sauver le temple. Un plus grand que lui avait déclaré qu’il n’en resterait pas pierre sur pierre.

L’aveugle obstination des chefs juifs et les crimes affreux perpétrés dans la ville assiégée excitèrent à tel point l’horreur et l’indignation des soldats romains que Titus finit par se décider à prendre le temple d’assaut, résolu toutefois à le conserver s’il était possible. Mais ses ordres furent négligés. Un soir, à peine s’était-il retiré dans sa tente que les Juifs, sortant du temple, attaquèrent les assaillants. Dans la chaleur du combat, un soldat jeta un brandon allumé à travers le portique. Bientôt, les salles boisées de cèdre qui entouraient le temple furent la proie des flammes. Accourant en hâte sur les lieux avec ses légionnaires,Titus donna l’ordre de combattre l’incendie. Il ne fut pas obéi. Dans leur rage, les soldats passèrent au fil de l’épée un grand nombre de ceux qui s’étaient réfugiés dans le lieu sacré. Le sang coulait comme de l’eau sur les marches du temple. Des milliers de Juifs périrent. Le bruit de la bataille était dominé par des voix qui disaient : " I-Kabod ! " c’est-à-dire : la gloire s’en est allée.

" Titus, n’avait pas réussi à apaiser la fureur de la soldatesque. Pénétrant avec ses officiers dans l’intérieur de l’édifice sacré, il fut émerveillé de sa splendeur ; et comme les flammes n’avaient pas encore atteint le lieu saint, tentant un dernier effort pour le sauver, il conjura ses soldats de combattre les progrès de l’incendie. Armé de son bâton de commandement, le centenier Liberalis s’efforça d’imposer l’obéissance. Mais la présence même du général en chef ne parvint pas à arrêter la rage des Romains contre les Juifs ; rien ne put faire entendre raison à des hommes aveuglés par le carnage et alléchés par l’appât du pillage. Voyant, l’or étinceler de toutes parts, à la lumière sinistre des flammes, les soldats s’imaginèrent que des trésors incalculables se trouvaient cachés dans le sanctuaire. Aveuglés par la fumée et les flammes, les officiers durent battre en retraite et abandonner le noble édifice à son sort.

" Spectacle terrifiant pour les Romains, mais combien plus pour les Juifs ! Toute la crête de la colline qui dominait la ville flamboyait comme un volcan. Avec le fracas du tonnerre, les bâtiments, l’un après l’autre, s’effondraient dans un brasier dévorant. Les toits de cèdre ressemblaient à des nappes de flammes. Les pinacles dorés jetaient des reflets embrasés. Des tours s’élevaient des colonnes de fumée et de flammes dont la lueur éclairait les collines avoisinantes. Dans l’obscurité, des groupes d’assiégés, en proie à une angoisse mortelle, suivaient les progrès de l’incendie. Sur les murailles et les éminences de la haute ville, les assiégés, certains atterrés, d’autres exaspérés, se livraient au désespoir ou proféraient de vaines menaces. Les cris des soldats romains et les hurlements des insurgés périssant dans les flammes se mêlaient au crépitement de l’incendie, et les échos de la montagne répercutaient les lamentations du peuple massé sur les hauteurs. Des gens à demi morts d’inanition rassemblaient ce qu’il leur restait de forces pour faire entendre une dernière clameur d’angoisse et de désolation.

" A l’intérieur se déroulait un spectacle plus terrifiant encore. Hommes et femmes, jeunes et vieux, insurgés et sacrificateurs, combattants et suppliants étaient massacrés sans miséricorde. Et comme le nombre des tués dépassait celui des égorgeurs, les légionnaires, poursuivant leur œuvre d’extermination, devaient escalader des monceaux de cadavres. " (Milman, History of the Jews, Liv. XVI.)

Le temple détruit, la ville ne tarda pas à tomber tout entière entre les mains des Romains. Les chefs juifs ayant délaissé leurs tours imprenables, Titus trouva celles-ci abandonnées. Après les avoir contemplées avec étonnement, il déclara que Dieu seul avait pu les lui livrer ; ses machines de guerre auraient été impuissantes contre elles. La ville et le temple furent rasés ; l’emplacement du saint lieu fut " labouré comme un champ. " (Jérémie 26 : 18.) Au cours du siège et du massacre, plus d’un million de Juifs avaient perdu la vie. Les survivants furent réduits en captivité, vendus comme esclaves, emmenés à Rome pour orner le triomphe du vainqueur, jetés aux bêtes féroces dans les arènes, ou dispersés dans toutes les parties de la terre.

En mettant le comble à leur endurcissement, les Juifs avaient forgé leurs propres chaînes. La destruction de leur nation et tous les maux qui suivirent leur dispersion ne furent que le fruit de leurs œuvres. Le prophète l’avait dit : " Ce qui cause ta ruine, Israël, c’est que tu as été contre moi " , " car tu es tombé par ton iniquité. " (Osée 13 : 9 ; 14 : 1.) Maints auteurs citent les souffrances du peuple juif comme l’accomplissement d’un décret divin. Par cette erreur, le grand séducteur s’efforce de masquer son œuvre. C’est à cause de leur mépris obstiné de la miséricorde et de l’amour divins que les Juifs s’étaient aliéné la protection du ciel et que Satan avait pu les dominer. Les cruautés inouïes dont ils se rendirent coupables durant le siège de Jérusalem démontrent la façon dont Satan traite ceux qui se soumettent à lui.

Nous comprenons peu combien nous sommes redevables au Seigneur de la paix et de la protection dont nous jouissons. C’est la puissance de Dieu qui préserve l’humanité de tomber entièrement entre les mains de Satan. Les désobéissants et les ingrats feraient bien de le remercier de la patience et de la miséricorde avec lesquelles il tient en échec la cruauté du Malin. C’est lorsqu’on dépasse les bornes de sa longanimité, qu’il retire sa protection. Ce n’est pas Dieu qui exécute la sentence qui suit la transgression. Il se borne à abandonner à eux-mêmes les contempteurs de sa grâce, qui récoltent alors la moisson de leurs semailles.Tout rayon de lumière rejeté, tout avertissement méprisé, toute mauvaise passion caressée, en un mot, toute transgression de la loi de Dieu est une semence qui porte sûrement ses fruits. L’Esprit de Dieu finit par abandonner le pécheur impénitent et le laisse désarmé devant ses propres passions, comme devant l’inimitié et la malignité de Satan. La destruction de Jérusalem est un avertissement solennel à l’adresse de tous ceux qui restent sourds aux offres de la grâce divine et qui résistent aux tendres appels de sa miséricorde. Jamais on ne vit témoignage plus décisif de la haine de Dieu pour le péché, et de la certitude du châtiment qui fondra un jour sur les coupables.

La prophétie du Seigneur touchant Jérusalem doit avoir un autre accomplissement dont ce néfaste événement n’est qu’une pâle image. Dans le triste sort de la cité élue, il faut lire ce qui arrivera à un monde qui a rejeté la miséricorde de Dieu et foulé aux pieds sa loi. Sombre est le tableau des souffrances dont notre terre a été le témoin au cours de ses longs siècles de crime. A contempler les conséquences de la réjection de l’autorité du ciel, le cœur se serre et l’esprit se trouble. Mais une scène plus lugubre encore est cachée dans l’avenir. La longue procession de tumultes, de conflits, de révolutions dont les annales du passé sont faites est peu de chose en regard des terreurs du jour de Dieu, jour où l’Esprit, renonçant à son rôle protecteur, abandonnera entièrement les pécheurs à l’explosion des passions et de la fureur humaine et diabolique. Alors, comme jamais auparavant, le monde contemplera les résultats du règne de Satan.

En ce jour-là, comme lors de la destruction de Jérusalem, le peuple de Dieu, " tous ceux qui se trouveront inscrits dans le livre " seront délivrés. Jésus l’a promis : Il reviendra pour prendre les siens avec lui. " Toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. " (Mattieu 24 : 30, 31.) Alors, " ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile " seront " détruits par le souffle de sa bouche et anéantis par l’éclat de son avènement " . (2 Thessaloniciens 1 : 8 ; 2 : 8.) Comme l’ancien Israël, les méchants se détruisent eux-mêmes : ils sont victimes de leur iniquité. Une vie de péché les aura tellement éloignés de Dieu et dégradés que la manifestation de sa gloire sera pour eux " un feu consumant " .

Prenons garde de ne pas négliger l’enseignement contenu dans les paroles du Sauveur. De même que Jésus avertit ses disciples de la destruction de Jérusalem, et que, pour leur permettre d’y échapper, il leur en annonça les présages certains, il a aussi averti le monde de sa destruction. Il nous a donné des signes de l’approche de ce grand jour, afin que, tous ceux qui le veulent puissent échapper à la colère à venir. " Il y aura, dit Jésus, des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots. " (Luc 21 : 25 ; Matthieu 24 : 29 ; Marc 13 : 24-26 ; Apocalypse 6 : 12-17.) Il a voulu que les témoins des signes avant-coureurs de sa venue, sachent qu’elle " est proche, à la porte " . (Matthieu 24 : 33.) " Veillez donc " (Marc 13 : 35) : telle est son exhortation. Ceux qui prennent garde à cet avertissement ne seront pas laissés dans les ténèbres pour que ce jour-là les prenne au dépourvu. Mais pour ceux qui ne veillent pas, " le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit " . (1 Thessaloniciens 5 : 2.)

Le monde aujourd’hui n’est pas mieux préparé à recevoir le message pour notre temps que les Juifs ne le furent à accueillir l’avertissement du Sauveur concernant Jérusalem. A quelque moment qu’il survienne, le jour du Seigneur prendra les méchants au dépourvu. La vie suivra son cours ordinaire ; les hommes seront absorbés par leurs affaires, par leur commerce et par l’amour de l’argent ; les conducteurs de la pensée religieuse exalteront les progrès et les lumières du siècle, et les masses seront bercées dans une fausse sécurité. Alors, tel un voleur, qui pénètre à minuit dans une demeure mal gardee, " une ruine soudaine " surprendra les inconscients et les impies, " et ils n’échapperont point. " (1 Thessaloniciens 5 : 2, 3.)


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La Tragedie Des Siecles

(La Grande Polemique Ente Le Christ et Satan)

pour Ellen G. White


Chapitre No. 1



Saturday, January 3, 2009

En attendant la bienheureuse espérance


Tite 2


1Pour toi, dis les choses qui sont conformes à la saine doctrine.
2Dis que les vieillards doivent être sobres, honnêtes, modérés, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience.
3Dis que les femmes âgées doivent aussi avoir l'extérieur qui convient à la sainteté, n'être ni médisantes, ni adonnées au vin; qu'elles doivent donner de bonnes instructions,
4dans le but d'apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants,
5à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée.
6Exhorte de même les jeunes gens à être modérés,
7te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes oeuvres, et donnant un enseignement pur, digne,
8une parole saine, irréprochable, afin que l'adversaire soit confus, n'ayant aucun mal à dire de nous.
9Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en toutes choses, à n'être point contredisants,
10à ne rien dérober, mais à montrer toujours une parfaite fidélité, afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur.
11Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée.
12Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété,
13en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus Christ,
14qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes oeuvres.
15Dis ces choses, exhorte, et reprends, avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise.

Thursday, January 1, 2009

Il faut aussi que tu rendes témoignage dans Rome.


Actes 23


1Paul, les regards fixés sur le sanhédrin, dit: Hommes frères, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu'à ce jour devant Dieu...


2Le souverain sacrificateur Ananias ordonna à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche.

3Alors Paul lui dit: Dieu te frappera, muraille blanchie! Tu es assis pour me juger selon la loi, et tu violes la loi en ordonnant qu'on me frappe!

4Ceux qui étaient près de lui dirent: Tu insultes le souverain sacrificateur de Dieu!

5Et Paul dit: Je ne savais pas, frères, que ce fût le souverain sacrificateur; car il est écrit: Tu ne parleras pas mal du chef de ton peuple.

6Paul, sachant qu'une partie de l'assemblée était composée de sadducéens et l'autre de pharisiens, s'écria dans le sanhédrin: Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisien; c'est à cause de l'espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement.

7Quand il eut dit cela, il s'éleva une discussion entre les pharisiens et les sadducéens, et l'assemblée se divisa.

8Car les sadducéens disent qu'il n'y a point de résurrection, et qu'il n'existe ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens affirment les deux choses.

9Il y eut une grande clameur, et quelques scribes du parti des pharisiens, s'étant levés, engagèrent un vif débat, et dirent: Nous ne trouvons aucun mal en cet homme; peut-être un esprit ou un ange lui a-t-il parlé.

10Comme la discorde allait croissant, le tribun craignant que Paul ne fût mis en pièces par ces gens, fit descendre les soldats pour l'enlever du milieu d'eux et le conduire à la forteresse.

11La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul, et dit: Prends courage; car, de même que tu as rendu témoignage de moi dans Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage dans Rome.

12Quand le jour fut venu, les Juifs formèrent un complot, et firent des imprécations contre eux-mêmes, en disant qu'ils s'abstiendraient de manger et de boire jusqu'à ce qu'ils eussent tué Paul.

13Ceux qui formèrent ce complot étaient plus de quarante,

14et ils allèrent trouver les principaux sacrificateurs et les anciens, auxquels ils dirent: Nous nous sommes engagés, avec des imprécations contre nous-mêmes, à ne rien manger jusqu'à ce que nous ayons tué Paul.

15Vous donc, maintenant, adressez-vous avec le sanhédrin au tribun, pour qu'il l'amène devant vous, comme si vous vouliez examiner sa cause plus exactement; et nous, avant qu'il approche, nous sommes prêts à le tuer.

16Le fils de la soeur de Paul, ayant eu connaissance du guet-apens, alla dans la forteresse en informer Paul.

17Paul appela l'un des centeniers, et dit: Mène ce jeune homme vers le tribun, car il a quelque chose à lui rapporter.

18Le centenier prit le jeune homme avec lui, le conduisit vers le tribun, et dit: Le prisonnier Paul m'a appelé, et il m'a prié de t'amener ce jeune homme, qui a quelque chose à te dire.

19Le tribun, prenant le jeune homme par la main, et se retirant à l'écart, lui demanda: Qu'as-tu à m'annoncer?

20Il répondit: Les Juifs sont convenus de te prier d'amener Paul demain devant le sanhédrin, comme si tu devais t'enquérir de lui plus exactement.

21Ne les écoute pas, car plus de quarante d'entre eux lui dressent un guet-apens, et se sont engagés, avec des imprécations contre eux-mêmes, à ne rien manger ni boire jusqu'à ce qu'ils l'aient tué; maintenant ils sont prêts, et n'attendent que ton consentement.

22Le tribun renvoya le jeune homme, après lui avoir recommandé de ne parler à personne de ce rapport qu'il lui avait fait.

23Ensuite il appela deux des centeniers, et dit: Tenez prêts, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats, soixante-dix cavaliers et deux cents archers, pour aller jusqu'à Césarée.

24Qu'il y ait aussi des montures pour Paul, afin qu'on le mène sain et sauf au gouverneur Félix.

25Il écrivit une lettre ainsi conçue:

26Claude Lysias au très excellent gouverneur Félix, salut!

27Cet homme, dont les Juifs s'étaient saisis, allait être tué par eux, lorsque je survins avec des soldats et le leur enlevai, ayant appris qu'il était Romain.

28Voulant connaître le motif pour lequel ils l'accusaient, je l'amenai devant leur sanhédrin.

29J'ai trouvé qu'il était accusé au sujet de questions relatives à leur loi, mais qu'il n'avait commis aucun crime qui mérite la mort ou la prison.

30Informé que les Juifs lui dressaient des embûches, je te l'ai aussitôt envoyé, en faisant savoir à ses accusateurs qu'ils eussent à s'adresser eux-mêmes à toi. Adieu.

31Les soldats, selon l'ordre qu'ils avaient reçu, prirent Paul, et le conduisirent pendant la nuit jusqu'à Antipatris.

32Le lendemain, laissant les cavaliers poursuivre la route avec lui, ils retournèrent à la forteresse.

33Arrivés à Césarée, les cavaliers remirent la lettre au gouverneur, et lui présentèrent Paul.

34Le gouverneur, après avoir lu la lettre, demanda de quelle province était Paul. Ayant appris qu'il était de la Cilicie:

35Je t'entendrai, dit-il, quand tes accusateurs seront venus. Et il ordonna qu'on le gardât dans le prétoire d'Hérode.