Friday, February 27, 2009

Le grand Dieu de l'univers



Psaume 97



1L'Éternel règne: que la terre soit dans l'allégresse, Que les îles nombreuses se réjouissent!
2Les nuages et l'obscurité l'environnent, La justice et l'équité sont la base de son trône.

3Le feu marche devant lui, Et embrase à l'entour ses adversaires.

4Ses éclairs illuminent le monde, La terre le voit et tremble;

5Les montagnes se fondent comme la cire devant l'Éternel, Devant le Seigneur de toute la terre.

6Les cieux publient sa justice, Et tous les peuples voient sa gloire.

7Ils sont confus, tous ceux qui servent les images, Qui se font gloire des idoles. Tous les dieux se prosternent devant lui.

8Sion l'entend et se réjouit, Les filles de Juda sont dans l'allégresse, A cause de tes jugements, ô Éternel!

9Car toi, Éternel! tu es le Très Haut sur toute la terre, Tu es souverainement élevé au-dessus de tous les dieux.

10Vous qui aimez l'Éternel, haïssez le mal! Il garde les âmes de ses fidèles, Il les délivre de la main des méchants.

11La lumière est semée pour le juste, Et la joie pour ceux dont le coeur est droit.

12Justes, réjouissez-vous en l'Éternel, Et célébrez par vos louanges sa sainteté!

Wednesday, February 25, 2009

Faire le bien, Etre prêt à défendre son espérance


8Enfin, soyez tous animés des mêmes pensées et des mêmes sentiments, pleins d'amour fraternel, de compassion, d'humilité.

9Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure; bénissez, au contraire, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction.

10Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie Et voir des jours heureux, Qu'il préserve sa langue du mal Et ses lèvres des paroles trompeuses,

11Qu'il s'éloigne du mal et fasse le bien, Qu'il recherche la paix et la poursuive;

12Car les yeux du Seigneur sont sur les justes Et ses oreilles sont attentives à leur prière, Mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal.

13Et qui vous maltraitera, si vous êtes zélés pour le bien?

14D'ailleurs, quand vous souffririez pour la justice, vous seriez heureux. N'ayez d'eux aucune crainte, et ne soyez pas troublés;

15Mais sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous,

16et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion.

17Car il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu'en faisant le mal.

18Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit,

19dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison,

20qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l'arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, furent sauvées à travers l'eau.

21Cette eau était une figure du baptême, qui n'est pas la purification des souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus Christ,

22qui est à la droite de Dieu, depuis qu'il est allé au ciel, et que les anges, les autorités et les puissances, lui ont été soumis.


1 Pierre 3:8-22.
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Saturday, February 21, 2009

Paul à Athènes (A un dieu inconnu)


Actes 17


1Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie, et ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue.

2Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux, d'après les Écritures,

3expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c'est lui qui est le Christ.

4Quelques-uns d'entre eux furent persuadés, et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu'une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et beaucoup de femmes de qualité.

5Mais les Juifs, jaloux prirent avec eux quelques méchants hommes de la populace, provoquèrent des attroupements, et répandirent l'agitation dans la ville. Ils se portèrent à la maison de Jason, et ils cherchèrent Paul et Silas, pour les amener vers le peuple.

6Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en criant: Ces gens, qui ont bouleversé le monde, sont aussi venus ici, et Jason les a reçus.

7Ils agissent tous contre les édits de César, disant qu'il y a un autre roi, Jésus.

8Par ces paroles ils émurent la foule et les magistrats,

9qui ne laissèrent aller Jason et les autres qu'après avoir obtenu d'eux une caution.

10Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Lorsqu'ils furent arrivés, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs.

11Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique; ils reçurent la parole avec beaucoup d'empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu'on leur disait était exact.

12Plusieurs d'entre eux crurent, ainsi que beaucoup de femmes grecques de distinction, et beaucoup d'hommes.

13Mais, quand les Juifs de Thessalonique surent que Paul annonçait aussi à Bérée la parole de Dieu, ils vinrent y agiter la foule.

14Alors les frères firent aussitôt partir Paul du côté de la mer; Silas et Timothée restèrent à Bérée.

15Ceux qui accompagnaient Paul le conduisirent jusqu'à Athènes. Puis ils s'en retournèrent, chargés de transmettre à Silas et à Timothée l'ordre de le rejoindre au plus tôt.

16Comme Paul les attendait à Athènes, il sentait au dedans de lui son esprit s'irriter, à la vue de cette ville pleine d'idoles.

17Il s'entretenait donc dans la synagogue avec les Juifs et les hommes craignant Dieu, et sur la place publique chaque jour avec ceux qu'il rencontrait.

18Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Et les uns disaient: Que veut dire ce discoureur? D'autres, l'entendant annoncer Jésus et la résurrection, disaient: Il semble qu'il annonce des divinités étrangères.

19Alors ils le prirent, et le menèrent à l'Aréopage, en disant: Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes?

20Car tu nous fais entendre des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela peut être.

21Or, tous les Athéniens et les étrangers demeurant à Athènes ne passaient leur temps qu'à dire ou à écouter des nouvelles.

22Paul, debout au milieu de l'Aréopage, dit: Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux.

23Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j'ai même découvert un autel avec cette inscription: A un dieu inconnu! Ce que vous révérez sans le connaître, c'est ce que je vous annonce.

24Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme;

25il n'est point servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses.

26Il a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure;

27il a voulu qu'ils cherchassent le Seigneur, et qu'ils s'efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de nous,

28car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la race...

29Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or, à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'industrie de l'homme.

30Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir,

31parce qu'il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts...

32Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent: Nous t'entendrons là-dessus une autre fois.

33Ainsi Paul se retira du milieu d'eux.

34Quelques-uns néanmoins s'attachèrent à lui et crurent, Denys l'aréopagite, une femme nommée Damaris, et d'autres avec eux.


Friday, February 13, 2009

"Les Exercices sont une école de liberté"

Ignace de Loyola (1491-1556)


"Les Exercices sont une école de liberté"


Un entretien avec le Père Arnaud de Rolland, jésuite, directeur du centre spirituel de Manrèse

Quel est le rôle des Exercices ?
Il y a deux dimensions dans les Exercices qu’il ne faut jamais dissocier. Il y a le côté école de prière, et le côté décision, discernement. Faire les Exercices c’est faire l’expérience qu’en approfondissant une relation avec Dieu, quelque chose va m’être révélé de mon désir le plus profond, et du même coup va éclairer mes choix. Pour Ignace, il ne peut pas y avoir l’union à Dieu sans une conséquence pratique du côté de la décision. Pour des grandes décisions, les Exercices aident à y voir clair…
Les Exercices sont donnés par les jésuites ou des religieuses ignatiennes. C’est une singularité de votre ordre ?
Les Exercices sont un don de Saint Ignace à l’Eglise universelle et la Compagnie a cette tâche d’être le corps social qui garantit une transmission des Exercices En cela, oui, la Compagnie de Jésus a un rôle particulier.

Saint Ignace parle de deux états que l’on rencontre dans toute vie spirituelle : la consolation et la désolation. Qu’est ce que cela signifie ?
Pour Ignace la consolation tient de l’union à Dieu. C’est ressentir en soi un accroissement de foi, d’espérance et de charité, c’est avoir l’impression d’une proximité avec Dieu, d’une confiance dans les autres. On pourrait parler des fruits de la résurrection que sont la paix, la joie, et le dynamisme. Saint Paul parle aussi des fruits de l’Esprit : charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance, douceur, maîtrise de soi. (Galates ch 5 22)
A l’inverse, la désolation est le sentiment intérieur d’une division, d’un tiraillement intérieur, de brouillard, tristesse, découragement, d’envie de se refermer sur soi-même.
Ce sont deux étapes psychologiques et spirituelles. Les deux sont liés. Mais la vocation de tout être humain est du côté de la consolation. C’est une conviction de foi.
Saint Ignace nous dit qu’en période de désolation ce n’est pas le moment de prendre des grandes décisions, mais qu’il faut tenir bon et se souvenir de la présence de Dieu.

L’une des caractéristiques des Exercices est d’être accompagné individuellement. Quelles sont les qualités du bon accompagnateur(trice) ?
Le bon accompagnateur(trice) doit d’abord être envoyé par d’autres. C’est une mission d’Eglise. Ensuite, il doit y avoir chez lui quelque chose de l’ordre de la modestie. L’accompagnateur(trice) est témoin privilégié du travail de Dieu chez l’autre, et sans cesse il renvoie cette personne à sa relation à Dieu, à sa vie, à sa liberté . Il faut donc une chasteté de l’accompagnateur, qui ne prend pas possession du retraitant, qui n’a pas à instaurer une relation de dépendance. Mais il n’y pas d’accompagnateurs dignes de ce nom sans une vie de prière régulière et structurée et qui est lui-même accompagné.

Les Exercices ont-il eu un rôle décisif dans votre vocation ?
Si je suis jésuite, c’est grâce aux Exercices. Ce fut une expérience libérante de découverte de la parole de Dieu. Parler de mes propres vulnérabilités à quelqu’un fut très stucturant pour moi. Les Exercices sont une école de liberté.

Comment découvrir les Exercices ?
Pour une première approche, nous conseillons une retraite d’initiation de 5 jours. On bénéficie du soutien du groupe, avec des petits temps de partage et des oraison guidés pratico pratiques. 5 jours de coupure et de silence permettent une découverte de la parole de Dieu. Les 30 jours sont réservés à des personnes qui ont une très bonne expérience de la vie de prière !

propos recueillis par Sophie de Villeneuv
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Thursday, February 12, 2009

LE DIMANCHE, C'EST SACRE!

Auteur: p. patrice gourrier


LE DIMANCHE, C'EST SACRE!
Jour de Dieu, jour de l'Homme


"Le projet de loi déposé à l’Assemblée nationale le 16 décembre afin de modifier la loi de 1906 réglementant le travail du dimanche a soulevé de fortes polémiques. En tant que prêtre et citoyen, Patrice Gourrier s’élève contre ce projet et met l'accent sur la place de l'Homme au sein de la société qui serait modifiée si la semaine n'était plus marquée que par des jours «ouvrés ». Dans ce combat pour l’homme qu’il a décidé de mener pour que le dimanche ne devienne pas juste un jour comme les autres, Patrice Gourrier ouvre un débat de société qu’on ne peut ignorer. Une prise de position vigoureuse qui nous concerne tous. "



Format : 10,8 x 17,5 cm

Nombre de pages : 70 pages


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Le facteur personnel : des erreurs de casting?


11.02.09 - n° 3311


Le facteur personnel : des erreurs de casting?
DOSSIER VATICAN

« Benoît XVI a adopté un mode de vie très monastique, académique, universitaire, qui le protège », explique un ancien diplomate. Jean Paul II était hyperrelationnel et tenait messe et table ouvertes. Benoît XVI mange et prie seul, et il n’aime pas voir virevolter conseillers ou courtisans. « Joseph Ratzinger est un solitaire, je ne lui ai jamais connu de véritable ami, assure un ancien collègue universitaire. Il travaille seul. C’était déjà le cas lorsqu’il fut archevêque de Munich. » Devenu pape, il dirige avec la même parcimonie. Les chefs de dicastère ne le rencontrent en privé que rarement. Des rendez-vous exceptionnels sont difficiles à obtenir, même pour son secrétaire d’État. Seules trois personnes le voient quotidiennement : son secrétaire Georg Gänswein, Mgr Mamberti, un Français qui est son ministre des Affaires étrangères, et Mgr Filoni, le substitut de la secrétairerie d’État chargé des affaires générales, c’est-à-dire non liées à l’international. « Le pape ne reçoit jamais individuellement les nonces, ses ambassadeurs, pour humer l’air du terrain. Récemment, le patriarche maronite, Pierre Sfeir, s’est plaint de ne pouvoir rencontrer Benoît XVI lors d’un passage à Rome, alors que, du temps de Jean Paul II, ce cardinal libanais rencontrait le pape à chaque passage, presque au débotté », affirme un diplomate. « Cela explique que le pape soit peu au courant. Il n’est pas du tout invraisemblable que des informations extrêmement importantes ne lui parviennent pas. » Même lors de leurs visites réglementaires, les évêques voient le Saint-Père lors d’un entretien privé, mais très court, et le suivi de ces visites dépend de la bienveillance des dicastères.

Les décisions de Benoît XVI sont donc tributaires d’une information ultrafiltrée. « Comme il n’a nommé autour de lui que des gens proches de ses idées, le champ de vision est rétréci », précise un évêque. Et, apparemment, on ne lui dit pas tout. Était-il seulement au courant que, parmi les adultes qu’il a baptisés lors de la dernière veillée pascale, se trouvait Magdi Allam, un ex-musulman reconverti dans la croisade contre l’islam, qui le lendemain instrumentalise le sacrement reçu en écrivant dans les colonnes d’un journal qu’il jouit du soutien de Benoît XVI, et qui, six mois plus tard, lance une offensive contre le cardinal Tauran, que le pape a pourtant nommé responsable du dialogue interreligieux ? Lors de la succession de l’archevêque de Varsovie, fin 2006, ni le nonce en Pologne, Józef Kowalczyk, ni le secrétaire d’État, Bertone, ne semblent avoir transmis au pape l’information selon laquelle le candidat choisi, Stanislas Wielgus, était soupçonné d’avoir collaboré avec les services secrets du régime communiste. En confiance, le pape confirme la nomination. Devant la tempête politique qui fait rage en Pologne suite à l’annonce officielle, il devra finalement forcer Wielgus à la démission au moment même de sa prise de fonctions.
Ancien négociateur de Jean Paul II à la veille du schisme, Joseph Ratzinger connaît les tenants et les aboutissants du dossier lefebvriste. Il avait mis la question à l’ordre du jour de la première réunion de son pontificat des cardinaux et chefs de dicastère de la curie en février 2006, puis lors du consistoire du mois de mars… Les oppositions à son projet s’étaient alors clairement exprimées, dont celle de William Levada, son successeur comme patron de la congrégation pour la doctrine de la foi. Après la création surprise de l’Institut du Bon-Pasteur, en septembre 2006, le pape a pu mesurer que sa volonté de réconciliation était difficilement perçue à la base. Des cardinaux français (Jean-Pierre Ricard, Jean-Marie Lustiger, puis André Vingt-Trois) se sont déplacés à Rome pour l’alerter sur les problèmes posés par les abbés réintégrés. De son côté, l’ambassadeur de France près le Saint-Siège avait clairement porté à la connaissance du Saint-Siège ses réserves, notamment en raison de la dimension politique de la mouvance lefebvriste. Lors de la libéralisation de l’usage du missel de jadis, en juillet 2007, le Vatican devait à nouveau essuyer les critiques, en particulier en provenance de la communauté juive qui jugeait ce missel porteur d’antijudaïsme.

En dépit de ces alertes, Benoît XVI a voulu poursuivre. Pourquoi a-t-il maintenu sa confiance au cardinal Castrillón Hoyos, alors que celui-ci s’était révélé peu fiable sur l’opération de l’Institut du Bon-Pasteur ? « Le pape n’est pas un manager qui déciderait de passer un dossier à un autre collaborateur parce qu’il se défie du premier, explique un familier du palais apostolique. Je suis sûr qu’il était conscient des limites de Castrillón Hoyos, mais qu’il n’avait pas le choix s’il voulait poursuivre le processus. Il sait que Castrillón Hoyos est le seul avec lequel la Fraternité Saint-Pie-X accepte de dialoguer. »

« La réduction du schisme a été l’obsession de Paul VI, de Jean Paul II, rappelle l’historien de la papauté ­Philippe Levillain. Paul VI, dès que Mgr Lefebvre a commencé à manifester son désaccord, a toujours maintenu le fil du dialogue. Jean Paul II a poursuivi dans cette voie tandis que les exigences de la Fraternité augmentaient. Benoît XVI considère qu’il y a urgence, qu’il est le dernier à avoir les clés de l’intelligence du schisme puisqu’il était à Vatican II, ce qui ne pourra être le cas de son successeur. Les lefebvristes le savent et font monter les enchères. »

Que le pape n’ait pas pris soin de diversifier ses sources, se reposant uniquement sur la commission Ecclesia Dei, que celle-ci n’ait pas assez enquêté sur Williamson restent le point aveugle du dossier. Cependant, l’un des acteurs souligne que bien des interrogations pesaient sur le cas Williamson à la veille de la levée des excommunications. « On savait qu’il était le plus dur d’un point de vue idéologique. J’ai cherché deux ou trois choses sur Internet mais je ne suis pas tombé sur ses propos négationnistes. »
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Le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.




Luc 12

1Sur ces entrefaites, les gens s'étant rassemblés par milliers, au point de se fouler les uns les autres, Jésus se mit à dire à ses disciples: Avant tout, gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l'hypocrisie.
2Il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.

3C'est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu dans la lumière, et ce que vous aurez dit à l'oreille dans les chambres sera prêché sur les toits.

4Je vous dis, à vous qui êtes mes amis: Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus.

5Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne; oui, je vous le dis, c'est lui que vous devez craindre.

6Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous? Cependant, aucun d'eux n'est oublié devant Dieu.

7Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point: vous valez plus que beaucoup de passereaux.

8Je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l'homme le confessera aussi devant les anges de Dieu;

9mais celui qui me reniera devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu.

10Et quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné; mais à celui qui blasphémera contre le Saint Esprit il ne sera point pardonné.

11Quand on vous mènera devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz;

12car le Saint Esprit vous enseignera à l'heure même ce qu'il faudra dire.

13Quelqu'un dit à Jésus, du milieu de la foule: Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage.

14Jésus lui répondit: O homme, qui m'a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages?

15Puis il leur dit: Gardez-vous avec soin de toute avarice; car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance.

16Et il leur dit cette parabole: Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté.

17Et il raisonnait en lui-même, disant: Que ferai-je? car je n'ai pas de place pour serrer ma récolte.

18Voici, dit-il, ce que je ferai: j'abattrai mes greniers, j'en bâtirai de plus grands, j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens;

19et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi.

20Mais Dieu lui dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?

21Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche pour Dieu.

22Jésus dit ensuite à ses disciples: C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus.

23La vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.

24Considérez les corbeaux: ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier; et Dieu les nourrit. Combien ne valez-vous pas plus que les oiseaux!

25Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie?

26Si donc vous ne pouvez pas même la moindre chose, pourquoi vous inquiétez-vous du reste?

27Considérez comment croissent les lis: ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux.

28Si Dieu revêt ainsi l'herbe qui est aujourd'hui dans les champs et qui demain sera jetée au four, à combien plus forte raison ne vous vêtira-t-il pas, gens de peu de foi?

29Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez et ce que vous boirez, et ne soyez pas inquiets.

30Car toutes ces choses, ce sont les païens du monde qui les recherchent. Votre Père sait que vous en avez besoin.

31Cherchez plutôt le royaume de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.

32Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.

33Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumônes. Faites-vous des bourses qui ne s'usent point, un trésor inépuisable dans les cieux, où le voleur n'approche point, et où la teigne ne détruit point.

34Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur.

35Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées.

36Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera.

37Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s'approchera pour les servir.

38Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s'il les trouve veillant!

39Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.

40Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.

41Pierre lui dit: Seigneur, est-ce à nous, ou à tous, que tu adresses cette parabole?

42Et le Seigneur dit: Quel est donc l'économe fidèle et prudent que le maître établira sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable?

43Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi!

44Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens.

45Mais, si ce serviteur dit en lui-même: Mon maître tarde à venir; s'il se met à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer,

46le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les infidèles.

47Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups.

48Mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié.

49Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu'ai-je à désirer, s'il est déjà allumé?

50Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu'il soit accompli!

51Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais la division.

52Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois;

53le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère.

54Il dit encore aux foules: Quand vous voyez un nuage se lever à l'occident, vous dites aussitôt: La pluie vient. Et il arrive ainsi.

55Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites: Il fera chaud. Et cela arrive.

56Hypocrites! vous savez discerner l'aspect de la terre et du ciel; comment ne discernez-vous pas ce temps-ci?

57Et pourquoi ne discernez-vous pas de vous-mêmes ce qui est juste?

58Lorsque tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, tâche en chemin de te dégager de lui, de peur qu'il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l'officier de justice, et que celui-ci ne te mette en prison.

59Je te le dis, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé jusqu'à dernière pite.



Sunday, February 8, 2009

J'établirai sur elles des pasteurs qui les paîtront


Jérémie 23

1Malheur aux pasteurs qui détruisent et dispersent Le troupeau de mon pâturage! dit l'Éternel.


2C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, Sur les pasteurs qui paissent mon peuple: Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées, Vous n'en avez pas pris soin; Voici, je vous châtierai à cause de la méchanceté de vos actions, Dit l'Éternel.

3Et je rassemblerai le reste de mes brebis De tous les pays où je les ai chassées; Je les ramènerai dans leur pâturage; Elles seront fécondes et multiplieront.

4J'établirai sur elles des pasteurs qui les paîtront; Elles n'auront plus de crainte, plus de terreur, Et il n'en manquera aucune, dit l'Éternel.

5Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, Où je susciterai à David un germe juste; Il régnera en roi et prospérera, Il pratiquera la justice et l'équité dans le pays.

6En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure; Et voici le nom dont on l'appellera: L'Éternel notre justice.

7C'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Éternel, Où l'on ne dira plus: L'Éternel est vivant, Lui qui a fait monter du pays d'Égypte les enfants d'Israël!

8Mais on dira: L'Éternel est vivant, Lui qui a fait monter et qui a ramené La postérité de la maison d'Israël du pays du septentrion Et de tous les pays où je les avais chassés! Et ils habiteront dans leur pays.

9Sur les prophètes. Mon coeur est brisé au dedans de moi, Tous mes os tremblent; Je suis comme un homme ivre, Comme un homme pris de vin, A cause de l'Éternel et à cause de ses paroles saintes.

10Car le pays est rempli d'adultères; Le pays est en deuil à cause de la malédiction; Les plaines du désert sont desséchées. Ils courent au mal, Ils n'ont de la force que pour l'iniquité.

11Prophètes et sacrificateurs sont corrompus; Même dans ma maison j'ai trouvé leur méchanceté, Dit l'Éternel.

12C'est pourquoi leur chemin sera glissant et ténébreux, Ils seront poussés et ils tomberont; Car je ferai venir sur eux le malheur, L'année où je les châtierai, dit l'Éternel.

13Dans les prophètes de Samarie j'ai vu de l'extravagance; Ils ont prophétisé par Baal, Ils ont égaré mon peuple d'Israël.

14Mais dans les prophètes de Jérusalem j'ai vu des choses horribles; Ils sont adultères, ils marchent dans le mensonge; Ils fortifient les mains des méchants, Afin qu'aucun ne revienne de sa méchanceté; Ils sont tous à mes yeux comme Sodome, Et les habitants de Jérusalem comme Gomorrhe.

15C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées sur les prophètes: Voici, je vais les nourrir d'absinthe, Et je leur ferai boire des eaux empoisonnées; Car c'est par les prophètes de Jérusalem Que l'impiété s'est répandue dans tout le pays.

16Ainsi parle l'Éternel des armées: N'écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent! Ils vous entraînent à des choses de néant; Ils disent les visions de leur coeur, Et non ce qui vient de la bouche de l'Éternel.

17Ils disent à ceux qui me méprisent: L'Éternel a dit: Vous aurez la paix; Et ils disent à tous ceux qui suivent les penchants de leur coeur: Il ne vous arrivera aucun mal.

18Qui donc a assisté au conseil de l'Éternel Pour voir, pour écouter sa parole? Qui a prêté l'oreille à sa parole, qui l'a entendue?

19Voici, la tempête de l'Éternel, la fureur éclate, L'orage se précipite, Il fond sur la tête des méchants.

20La colère de l'Éternel ne se calmera pas, Jusqu'à ce qu'il ait accompli, exécuté les desseins de son coeur. Vous le comprendrez dans la suite des temps.

21Je n'ai point envoyé ces prophètes, et ils ont couru; Je ne leur ai point parlé, et ils ont prophétisé.

22S'ils avaient assisté à mon conseil, Ils auraient dû faire entendre mes paroles à mon peuple, Et les faire revenir de leur mauvaise voie, De la méchanceté de leurs actions.

23Ne suis-je un Dieu que de près, dit l'Éternel, Et ne suis-je pas aussi un Dieu de loin?

24Quelqu'un se tiendra-t-il dans un lieu caché, Sans que je le voie? dit l'Éternel. Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre? dit l'Éternel.

25J'ai entendu ce que disent les prophètes Qui prophétisent en mon nom le mensonge, disant: J'ai eu un songe! j'ai eu un songe!

26Jusques à quand ces prophètes veulent-ils prophétiser le mensonge, Prophétiser la tromperie de leur coeur?

27Ils pensent faire oublier mon nom à mon peuple Par les songes que chacun d'eux raconte à son prochain, Comme leurs pères ont oublié mon nom pour Baal.

28Que le prophète qui a eu un songe raconte ce songe, Et que celui qui a entendu ma parole rapporte fidèlement ma parole. Pourquoi mêler la paille au froment? dit l'Éternel.

29Ma parole n'est-elle pas comme un feu, dit l'Éternel, Et comme un marteau qui brise le roc?

30C'est pourquoi voici, dit l'Éternel, j'en veux aux prophètes Qui se dérobent mes paroles l'un à l'autre.

31Voici, dit l'Éternel, j'en veux aux prophètes Qui prennent leur propre parole et la donnent pour ma parole.

32Voici, dit l'Éternel, j'en veux à ceux qui prophétisent des songes faux, Qui les racontent, et qui égarent mon peuple Par leurs mensonges et par leur témérité; Je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d'ordre, Et ils ne sont d'aucune utilité à ce peuple, dit l'Éternel.

33Si ce peuple, ou un prophète, ou un sacrificateur te demande: Quelle est la menace de l'Éternel? Tu leur diras quelle est cette menace: Je vous rejetterai, dit l'Éternel.

34Et le prophète, le sacrificateur, ou celui du peuple Qui dira: Menace de l'Éternel, Je le châtierai, lui et sa maison.

35Vous direz, chacun à son prochain, chacun à son frère: Qu'a répondu l'Éternel? Qu'a dit l'Éternel?

36Mais vous ne direz plus: Menace de l'Éternel! Car la parole de chacun sera pour lui une menace; Vous tordez les paroles du Dieu vivant, De l'Éternel des armées, notre Dieu.

37Tu diras au prophète: Que t'a répondu l'Éternel? Qu'a dit l'Éternel?

38Et si vous dites encore: Menace de l'Éternel! Alors ainsi parle l'Éternel: Parce que vous dites ce mot: Menace de l'Éternel! Quoique j'aie envoyé vers vous pour dire: Vous ne direz pas: Menace de l'Éternel!

39A cause de cela voici, je vous oublierai, Et je vous rejetterai, vous et la ville Que j'avais donnée à vous et à vos pères, Je vous rejetterai loin de ma face;

40Je mettrai sur vous un opprobre éternel Et une honte éternelle, Qui ne s'oublieront pas.

Saturday, February 7, 2009

Mais Jésus ne se fiait point à eux


23Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait.


24Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous,

25et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme; car il savait lui-même ce qui était dans l'homme.
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Jean 2:23-25.
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Benoît XVI nomme ceux qu’il estime pouvoir devenir de bons ...

Le 05 février 2009 - (E.S.M.) - Porté à la papauté par une large proportion de cardinaux hostiles à ses idées rénovatrices, Benoît XVI, à l’amitié loyale, a dû conserver à des hauts postes des cardinaux plus « libéraux ».
Benoît XVI nomme ceux qu’il estime pouvoir devenir de bons serviteurs de l’Église

À la tête des Congrégations romaines, Petit tour d’horizon

Le 05 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Porté à la papauté par une large proportion de cardinaux hostiles à ses idées rénovatrices, Benoît XVI, à l’amitié loyale, a dû conserver à des hauts postes des cardinaux plus « libéraux ». Des nominations reposant sur la sympathie ou de bonnes impressions ont ainsi pu étonner.

C’est une donnée d’expérience : quand un gouvernement de gauche prend le pouvoir dans un pays, il limoge sur le champ préfets et hauts fonctionnaires qui ne sont pas de sa couleur. Au contraire, un gouvernement de droite se montre clément et généreux, se gardant bien de mettre en œuvre tout ce qui ressemblerait à une « chasse aux sorcières ». A fortiori, la générosité des hommes qui veulent le bien de l’Église est-elle grande. Dans le cas de Benoît XVI (qui d’autre part n’a pas succédé à un pape « de gauche »), s’ajoute le fait qu’une large fraction de ceux qui l’ont porté à la papauté ne partage pas certaines des options qui lui tiennent le plus à cœur. Dès lors, gouverner sans eux eût été sans doute plus contraire à la prudence que de gouverner aussi avec eux. D’autant que, homme qui cultive l’amitié loyale, ce pontife peut passer magnanimement sur les inconvénients « idéologiques » des personnes avec lesquelles il a, au long de sa vie, tissé des liens de sympathie, dès l’instant qu’il estime que ce seront de bons serviteurs de l’Église.

Le cardinal Hummes, à la Congrégation pour le Clergé

Ainsi, pour remplacer le cardinal Cas-trillón à la tête de la Congrégation pour le Clergé, Benoît XVI a choisi un prélat qu’il aimait bien, le cardinal Hummes, archevêque de São Paulo, membre depuis 2001 de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (1). Religieux franciscain, d’origine allemande, Claudio Hummes est un intellectuel (il a fait une thèse sur Maurice Blondel). Il s’était jadis spécialisé dans l’œcuménisme et avait donné toutes les apparences de frayer avec une théologie de la libération fort épicée. Il s’était ensuite recentré, en tout cas relativement, et pas en tous les domaines. Au Brésil, où comme dans toute l’Amérique latine la carence de prêtres est énorme, il avait favorisé la multiplication d’ordinations de diacres mariés, corps « intermédiaire », que les libéraux considèrent comme un vivier de futurs prêtres mariés. Quelle donc ne fut pas la surprise du Pape et du cardinal Bertone de lire l’entretien que le cardinal Hummes avait accordé, avant de prendre l’avion pour Rome, au journal brésilien Estado de São Paulo, dans lequel le nouveau Préfet de la Congrégation pour le Clergé (le Clergé !) envisageait la possibilité d’ordination de prêtres mariés ! (2) Le coup porté était si inattendu – à Rome, pas au Brésil – que certains allèrent jusqu’à lui prêter les calculs les plus machiavéliques : compte tenu de l’âge du Pape, ne prenait-il pas déjà ses marques pour un futur conclave ? Démentis, explications, précisions, n’empêchèrent pas de penser que l’on s’était tout de même trompé sur le profil du personnage ainsi promu à ce poste-clé pour l’avenir du sacerdoce latin. D’autant qu’une lettre expédiée par des prêtres brésiliens arrivée ensuite sur le bureau du cardinal Hummes, et qui demandait que soit revue la discipline du célibat ecclésiastique pour le clergé séculier, avait été concoctée par un groupe de travail réuni dans le diocèse de São Paulo, au sein duquel se trouvaient Mgr Esmeraldo Barre -to de Farias, évêque de Santarém, Mgr Dimas Lara Barbosa, évêque auxiliaire de Rio de Janeiro, Secrétaire de la Conférence épiscopale, et… le cardinal Hummes lui-même, destinataire de la lettre. Qui plus est, membre de la Congrégation pour les Évêques, le cardinal Hummes dispose en outre de grands pouvoirs pour faire nommer au Brésil des évêques qui ne sont pas, on s’en doute, des restaurationnistes. On comprend qu’il ait été bientôt flanqué d’un Secrétaire de Congrégation donnant toutes assurances de droite pensée en matière de discipline sacerdotale latine.

Le cas de William Levada n’est pas sans quelque analogie. Cardinal depuis 2006, il avait été appelé dès le mois de mai 2005 à remplacer le nouveau Pape à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Archevêque de Portland en 1986, de San Francisco en 1995, il avait été associé à l’élaboration de plusieurs textes de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, dont il est devenu membre en 2000. Il était pour Joseph Ratzinger le principal soutien épiscopal aux États-Unis contre les théologiens du « dissentiment » moral (les théologiens s’opposant à Humanae Vitae et à tous les documents subséquents). Mais, de caractère prudent et mesuré, William Levada a toujours été un homme de compromis. On lui reprochait quelques faiblesses impensables chez ses confrères de stricte orthodoxie, comme son étonnante tolérance de la paroisse du Most Holy Redeemer Church, à San Francisco, composée essentiellement de fidèles gays et lesbiennes. À la vérité, la déception la plus importante est venue du fait que la gestion de la Congrégation pour la Doctrine de la foi par son nouveau Préfet s’est avérée plutôt grise. Dans les nominations américaines, il a également exercé son influence en privilégiant la désignation de prélats très modérés sinon « ouverts ». Ainsi a-t-il appuyé la nomination de Mgr Niederauer, qui n’est pas précisément un conservateur, pour être son successeur à San Francisco, et celle de Mgr Collins à l’archevêché de Toronto. Il est vrai que la vraie cheville ouvrière de la Congrégation pour la Doctrine de la foi restait son Secrétaire, Angelo Amato, très proche de Joseph Ratzinger et de Tarcisio Bertone, fils de Don Bosco comme ce dernier, qui vient d’être remplacé par le jésuite Luis Ladaria Ferrer, secrétaire de la Commission théologique internationale.

Des opinions divergentes sur la Fraternité Saint-Pie X

Il faut ajouter que le cardinal Levada n’a pas caché sa perplexité lors des réunions cardinalices où ont été évoquées la libéralisation de la messe tridentine et la réintégration de la Fraternité Saint-Pie X. Il aurait même marqué son opposition à une éventuellement réintégration des évêques de cette Fraternité, en suggérant, contre le précédent de la solution trouvée pour l’évêque traditionaliste de Campos (lequel a été « officialisé », malgré le fait qu’il était un « Lefebvre de deuxième génération » consacré par les évêques de la communauté de Mgr Lefebvre), et surtout contre tout bon sens, de réintégrer ces évêques dans l’état où ils se trouvaient au moment de leur « sortie d’Église » – en l’espèce en l’état de prêtres –, comme s’il s’agissait de prêtres catholiques consacrés évêques dans des sectes. On a longtemps pensé que le cardinal Levada serait éloigné de Rome et promu au siège de New York. Mais son état de santé se détériore de jour en jour et c’est plutôt de démission pure et simple qu’il serait question.

Quant au cardinal Ivan Dias, aujourd’hui malade et dans un état de très grande fatigue, il a été nommé à la tête de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples, en remplacement du cardinal Crescenzio Sepe, en 2006. Il appartenait lui aussi à la Congrégation pour la Doctrine de la foi quand il était archevêque de Bombay. Jadis proche du cardinal Silvestrini, on a pu noter que son attitude vis-à-vis des manifestations les plus singulières du dialogue interreligieux était d’une grande tolérance. En outre, comme le cardinal Levada, il est loin d’être sur la même longueur d’onde que Benoît XVI pour les questions liturgiques et s’était même illustré à Bombay par une hostilité contre tous les traditionalismes, officiels ou non.

Mais la nomination qui a le plus surpris les amis de Benoît XVI a été celle, ici encore poussée par le cardinal Re, de Mgr Gianfranco Ravasi, exégète italien de haut niveau, devenu président du Conseil pour la Culture – ministre de la Culture du Pape, comme on dit – en remplacement du cardinal Poupard. Mgr Ravasi avait exprimé son désappointement lorsque le cardinal Castrillón avait célébré une messe tridentine à Sainte-Marie-Majeure, le 24 mai 2003, dans un commentaire publié par Avvenire (le journal qui exprime la ligne dominante de l’épiscopat italien), le 12 juin 2003. Le très « progressiste » National Catholic Reporter(3) le donne même comme un des meilleurs papabiles libéraux pour le futur conclave. Encore faudrait-il qu’il devienne cardinal. Quels étaient les rapports de ce bibliste milanais avec le cardinal Ratzinger ? Il avait su se faire apprécier de lui, qui en avait fait un membre de la Commission théologique internationale et un membre de la Commission biblique pontificale depuis 1995. Il avait cependant été « barré » par lui pour une nomination à l’évêché d’Assise et à la prélature de Lorette. Aussi intelligent qu’il se soit montré dans ses études sur le fonctionnement de la poésie biblique et ses vulgarisations d’excellent niveau, qui correspondaient tout à fait au mode de fonctionnement intellectuel de Joseph Ratzinger, ses « différences » avec lui en en matière d’exégèse étaient difficilement contestables. Bien connue est la critique de Joseph Ratzinger à l’encontre des présupposés philosophiques des Bultmann et Dibelius, lesquels ont conclu à l’impossibilité pratique de connaître le « Jésus de l’histoire » à partir des Évangiles, qui ne témoigneraient, selon eux, que du « Jésus de la foi ».

Une déformation voulue ?

Or, à bien des égards, Gianfranco Ravasi semble n’être pas tout à fait sorti de l’influence de la vieille Form-geschichte, l’histoire des formes littéraires, telle qu’issue de Bultmann. D’où une divergence entre Mgr Ra-vasi et le Pape sur ce point fondamental – peut-on appréhender le « Jésus de l’histoire » ? – apparue de manière publique et tout à fait singulière lors de la parution d’une nouvelle édition – édition illustrée – de Jésus de Nazareth, en octobre 2008 aux éditions Rizzoli. Joseph Ratzinger dans la préface de Jésus de Nazareth avait écrit, visant les héritiers de Bultmann : « J’ai voulu faire la tentative de présenter le Jésus des Évangiles comme le Jésus réel, comme le Jésus historique en un sens vrai et propre. » Or, dans l’introduction qu’il donne à cette édition, Mgr Gianfranco Ravasi cite ainsi le Pape : « J’ai voulu faire la tentative de présenter le Jésus des Évangiles comme le Jésus réel ». Point. Et Mgr Ravasi commente cette citation tronquée – et tronquée de ce qui lui donne toute sa force – de manière sidérante : « On note l’adjectif “réel” : il n’est pas automatiquement synonyme d’“historique”, parce que nous savons que de nombreux évènements ne sont pas enregistrés, susceptibles d’être documentés et vérifiables historiquement, bien qu’ils soient profondément réels. En Jésus coexistent des dimensions diverses, historiques, mystiques et transcendantes. » Suivent des considérations qui visent à montrer un Jésus réel dans sa complexité historique et théologique. On imagine l’émotion à Rome et en Italie. « Pour le Pape “réel” est synonyme d’“historique”, pour son ministre de la Culture, non », ironisait Massimo Pandolfi dans La Nazione (21 octobre 2008). Certes, les propos de Mgr Gianfranco Ravasi pourraient s’entendre, en soi, de manière presque orthodoxe – une orthodoxie un peu gênée de l’être – mais il reste évident qu’il a au minimum « gazé » la pensée de l’auteur (garzato, recouvert d’un voile de gaze), selon l’expression consacrée en matière de correction des discours pontificaux.

Abbé Claude BARTHE

1. Chaque organisme de la Curie, et spécialement chaque Congrégation, est théoriquement gouverné par une réunion, une congrégation, de cardinaux et de prélats pouvant vivre fort loin de Rome, que le premier d’entre eux, le Préfet, consulte et convoque de temps à autre en réunion générale, la plenaria de la Congrégation.
2. Comme par hasard, un évêque allemand (la Conférence épiscopale allemande est très liée à la Conférence brésilienne qu’elle aide financièrement), Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg-en-Brisgau, dans un entretien donné à Der Spiegel, reprenait, quelques jours après le même thème (le célibat sacerdotal est une question « discutée »). Puis ce fut le tour du cardinal Roger Etchegaray, vice-doyen du Sacré Collège, dans un entretien au Parisien. Enfin, le cardinal anglais Cormac Murphy-O’Connor, archevêque de Westminster, reprit l’antienne dans le Financial Times.
3. Du 2 mai 2008.
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Monday, February 2, 2009

Car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens.


24Jésus, étant parti de là, s'en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. Il entra dans une maison, désirant que personne ne le sût; mais il ne put rester caché.

25Car une femme, dont la fille était possédée d'un esprit impur, entendit parler de lui, et vint se jeter à ses pieds.

26Cette femme était grecque, syro-phénicienne d'origine. Elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit:

27Laisse d'abord les enfants se rassasier; car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens.

28Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants.

29Alors il lui dit: à cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille.

30Et, quand elle rentra dans sa maison, elle trouva l'enfant couchée sur le lit, le démon étant sorti.



Marc 7:24-30.