Thursday, September 30, 2010

Sarkozy célèbre «l'héritage chrétien»

Par Charles Jaigu
30/09/2010 Mise à jour : 22:14

Nicolas Sarkozy lors de sa visite de la basilique de Vézelay, jeudi. Crédits photo : POOL/REUTERS

Le chef de l'État était jeudi à Vézelay, où il a visité la basilique, joyau de l'art roman.

Une sortie à la campagne. Dans l'Yonne, ce fief de droite, Nicolas Sarkozy a passé en revue les fameux «fondamentaux» de la droite, sur lesquels il a décidé de revenir de semaine en semaine à l'occasion de ses déplacements: la ruralité, la sécurité et, invité surprise, jeudi, «l'héritage chrétien», avec, à la clé, une visite de la basilique de Vézelay. Le chef de l'État a fait un détour pour admirer ce joyau de l'art roman, auquel François Mitterrand rendait souvent visite depuis Château-Chinon. Il a même fait une pause pour écouter, dans la basilique, une cantate, un Ave Maria, et une Messe de Scarlatti. Un peu plus tôt, il avait repris la formule de 2007, évoquant «le long manteau d'églises» qui est «le témoignage chrétien de la France».

Alors que les mauvais sondages s'accumulent - il est à 26% de popularité dans le TNS Sofres pour Le Figaro Magazine -, le chef de l'État a mis en place une stratégie : celle du président au-dessus de la mêlée. Il visite donc les chefs-d'œuvre du patrimoine national: après les grottes de Lascaux il y a quinze jours, la basilique de Vézelay, l'un des premiers bâtiments classés par l'Unesco en France. Mais il s'agissait avant tout jeudi de renouer le fil avec l'électorat catholique. «Troublés», selon l'hebdomadaire La Vie, les catholiques français désapprouvent le style du président et les affaires successives qui ont mis en difficulté le gouvernement.


Optimisme sur les retraites

Les élus dans la région se souviennent encore qu'après son élection en 2007, il avait prévu de se recueillir dans le monastère de la Pierre-qui-Vire, non loin de Vézelay. «Le père abbé avait vu des journalistes escalader la clôture du monastère, témoigne un élu, mais finalement Sarkozy est allé à Malte…»

Vendredi, le chef de l'État verra le film Des hommes et des dieux, sur le massacre des moines de Tibéhirine. Une tragédie qui l'a beaucoup marqué. Il était allé à Tibéhirine, en Algérie, comme ministre de l'Intérieur, et il en avait parlé lors de son discours de lancement de campagne, en janvier 2007. La semaine prochaine, Nicolas Sarkozy ira à Rome pour rencontrer Benoît XVI. Un entretien qui devrait permettre, espère l'Élysée, de lever le malentendu avec le Pape sur la question des Roms. Et de souligner que le Vatican se refuse à juger ou condamner les affaires intérieures françaises.

Jeudi, Nicolas Sarkozy a aussi évoqué l'actualité, en dévoilant son optimisme sur les retraites. Ces dernières semaines, l'entourage présidentiel distillait les commentaires plus que confiants sur le déroulement de la réforme. Jeudi, c'est le président lui-même qui a enjambé cette réforme, comme si elle était déjà votée. «Ça provoque du mécontentement, ça provoque des manifestations. Quand la réforme sera passée, les Français se diront: on n'a pas de soucis à se faire pour les retraites, a-t-il assuré, depuis le village de Montillot. Avec la réforme que l'on fait, (notre) régime de retraite sera non seulement équilibré en 2018 mais bénéficiaire», a dit le chef de l'État. «Je peux dire aux 15 millions de retraités et aux 700.000 retraités de plus chaque année: vos retraites seront payées.» Devant les gendarmes de Vézelay, le président de la République a réaffirmé sa détermination à «faire reculer la délinquance». «On ne cédera pas d'un centimètre», a-t-il déclaré.

En plein débat sur la réduction des déficits publics, Nicolas Sarkozy a également redit qu'il maintiendrait la TVA à taux réduit dans le bâtiment et la restauration. Avec la lutte contre l'insécurité routière, c'est le deuxième chantier de Jacques Chirac que défend Nicolas Sarkozy. Cela fait partie désormais de ses fondamentaux.

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