Monday, March 31, 2008

LES HUGUENOTS

Étymologie protestante

HuguenotÉtymologie incertaine. Ce terme viendrait de l'allemand Eidgenossen qui signifie confédérés. Employé d'abord par dérision, il a commencé à se répandre vers 1559-1560.
ProtestantContrairement à la signification moderne de celui qui proteste contre quelque chose, mais dans la langue du XVIe siècle, il est celui qui témoigne de sa foi. Vient du latin pro = devant et testare = témoigner.
DésertDans l'histoire du protestantisme français, le mot « désert » a une connotation particulière. En effet, il renvoie aux assemblées clandestines tenues par les protestants après la révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV, en 1685. Ce terme « désert » a été choisi en référence aux épreuves des Hébreux traversant le désert après leur fuite d'Égypte.
R.P.R.(ou Religion Prétendue Réformée) Désigne la religion protestante (dite aussi réformée) sous l'ancien régime, que ce soit sous l'Edit de Nantes ou après sa révocation. Ses adeptes sont d'abord dits "huguenots", "religionnaires", "ceux de la RPR", puis ensuite au XVIIIème siècle "calvinistes", "protestants" ou encore, dès 1535, avec une nuance péjorative, "parpaillots".
Cène(ou Sainte Cène) Du latin cena (grec κοινος) qui signifie repas (ou dîner) pris en commun. C'est la communion sous les deux espèces : le pain (sous sa forme normale et non pas une hostie) et le vin, telle que Jésus l'a instituée. Voir aussi Les temps forts de la vie d'un protestant.
SynodeAssemblée, composée de délégués de chaque paroisse (souvent un laïque et un pasteur), ayant pouvoir de décision, essentiellement en matière de discipline et d'organisation religieuse. Il en existe à deux niveaux : régional ou provincial, et national.
MinistreOu ministre du Saint Evangile ou ministre de la Parole [de Dieu], terme usuellement employé du XVIème au XIXème siècle pour désigner les pasteurs protestants.
DragonadesLe principe de la « dragonnade » est fort simple : il consistait à contraindre les familles de « protestants récalcitrants » à se convertir à la confession catholique, en exerçant sur elles une intolérable pression financière, pouvant parfois les acculer à la ruine. On les obligeait pour ce faire, à loger chez eux des dragons et leurs montures, les frais d'entretien et de nourriture des hommes et des chevaux incombant, naturellement, aux « familles d'accueil ». Ces militaires étaient en droit d'exiger de leurs « hôtes » tout ce que bon leur semblait, tant sur le plan de la qualité que sur celui de la quantité. Il ne s'agit là, bien entendu, que de la partie « officielle » de la chose, à laquelle il faut ajouter les diverses exactions auxquelles pouvaient parfois se livrer impunément ces soudards, et que l'on imagine facilement !
ParpaillotSobriquet donné aux protestants dès le XVIème siècle (attesté dans Rabelais en 1535). Viendrait du gascon parpailhol "papillon blanc" ou de l'occitan parpaillon "papillon". Toutefois, son étymologie est controversée. À ce sujet lire Les parpaillots : recherches sur l'origine de ce sobriquet par Paul Cazalis de Fondouce. - Nîmes : C. Lacour (reprint éd. Montpellier de 1860), 1994. - 2-86971-926-4 (Bib. Ste Geneviève à Paris 8 D SUP 34842 et BU Reims 284 CAZ).



Le Refuge Huguenot

Refuge Huguenot En 1685 : Le roi Louis XIV révoque l'Édit de Nantes et interdit en France la Religion Prétendue Réformée (RPR), calviniste. La persécution religieuse s'intensifie et les religionnaires, ceux qu'on appelle depuis un siècle les huguenots, fuient le royaume. 180 000, sur 800 000, partiront. Pour les mêmes raisons, d'autres quitteront le Piémont.

Qui étaient ces réfugiés ?
D'où venaient-ils ?
Qui les aida ?
Où allaient-ils ?
Où s'installèrent-ils ?

Pour obtenir les réponses à ces questions, voyez :

Les Huguenots, cent ans de persécutions;
Le Refuge au XVIIIe siècle.


Source : Atelier d'Ingénierie des Données (CAMS)




La croix huguenote

Histoire et symbolique

La croix Huguenote La croix huguenote sert exclusivement de signe de reconnaissance entre "parpaillots" de France, mais doit constituer un témoignage évangélique.

Les protestants ont été systématiquement exclus du droit de postuler ou de recevoir des décorations :

• Ordre du Saint-Esprit institué par Henri II en 1578;
• Ordre de Saint-Louis institué par Louis XIV en 1693.

Les protestants ont été systématiquement exclus du droit de postuler ou de recevoir des décorations : Ordre du Saint-Esprit institué par Henri II en 1578 et ordre de Saint-Louis institué par Louis XIV en 1693. Louis XV créa le Mérite Militaire en 1759 ; décoration destinée cette fois à récompenser des officiers protestants. Mais ces derniers n'étaient pas français d'origine, mais descendants de huguenots établis hors des frontières et y servant le roi de France dans les régiments étrangers.

Un orfèvre protestant à l'esprit pratique et frondeur eut l'idée de créer, à l'usage de ses seuls coreligionnaires, un insigne dont la forme générale aurait l'avantage d'être familière, mais dont certains détails et une disposition originale rappelleraient sans les plagier, les décorations interdites aux protestants. C'est ainsi que le nimois Maystre, demeurant 4 rue du Marché, imagina vers 1688 (trois ans après la Révocation de l'Édit de Nantes), de suspendre la colombe à une croix de Malte fleurdisée. Son succès fut immédiat, d'autant plus qu'elle échappait aux persécutions car elle dérivait d'une décoration à la fois officielle et catholique (la croix de l'ordre du Saint-Esprit). D'autre part, elle permettait d'avoir sur soi une croix différente de la croix catholique abhorrée.

L'abbé Valette, curé de Bernis, fait état de l'engouement qui se manifesta pour cette parure pendant et après l'apparition des "prophètes" cévenols : « On rendait ainsi hommage au Saint-Esprit et au sacerdoce universel en portant un insigne irréprochable pour les persécuteurs, puisqu'il dérivait d'une très officielle et très catholique décoration. »

Le peuple protestant s'enthousiasma pour un bijou dérivé de la plaque qui ornait la poitrine de ses principaux adversaires. On dirait vraiment que le peuple protestant, sur l'initiative de cet orfèvre, a voulu dire aux cent chevaliers triés sur le volet, de l'ordre du Saint-Esprit : "Vous n'avez pas le monopole du Saint-Esprit ! Dieu a promis de le répandre sur toute créature. Nos prophètes, nos inspirés le possèdent autant sinon plus que vous ! nous croyons au sacerdoce universel !..." Des femmes protestantes choisirent cette croix de préférence à la croix latine, qui avait un caractère catholique affirmé, et dont Théodore de Bèze avait récusé la figure matérielle.
Trissou
Cependant, le pendentif des Croix huguenotes, même très anciennes ne se présente pas toujours comme une colombe, mais comme une espèce de boule allongée qui fut appelée en langue d'oc le "trissou", c'est à dire le petit pilon destiné à écraser une substance ou un aliment dans un mortier.

L'imagination populaire et la recherche érudite ont pourvu le "trissou" de diverses explications: larme de l'Église affligée ou langue de feu semblable à celles qui à la Pentecôte se posèrent sur la tête des disciples.

Il s'agirait, selon Pierre Bourguet, d'une ampoule ou petite fiole semblable à la Sainte Ampoule destinée au Sacre des Rois de France: celle que Saint-Rémy aurait reçu du ciel portée par une colombe pour le baptême de Clovis. La colombe du Saint-Esprit figurait sur cette ampoule vénérée. Aussi ne serait-il pas surprenant que la représentation de la colombe alterne avec celle du réceptacle sacré, sous les Croix huguenotes empruntées par les Protestants au symbolisme de la Royauté persécutrice. Hommage héroïque de fidélité au Roi ou signe de reconnaissance habilement camouflé, peut-être les deux à la fois, la Croix huguenote dut en partie son succès à son ambiguïté.

La croix Huguenote La légende prétend qu'après la révocation de l'Édit de Nantes, la larme adjointe à la croix de Malte aurait symbolisé les pleurs de l'Église Réformée affligée ou langue de feu semblable à celle qui, à la Pentecôte, se posèrent sur la tête des disciples. Il s'agit en fait d'une ampoule représentant la fiole sacrée que l'on conservait dans la cathédrale de Reims. Elle était remplie d'une huile réputée intarissable et qui depuis, servit à sacrer tous les rois de France. Par cette ampoule, ils n'ont cessé de prier avec l'encouragement et l'exemple des synodes.

La croix huguenote, appelée ainsi depuis la fin du XIXe siècle, est composée d'une croix de Malte, les branches sont reliées entre elles par un motif circulaire qui, d'une part, rappelle la couronne d'épines du Christ crucifié et qui, d'autre part, forme entre chaque branche un coeur, à la fois symbole de l'amour de Jésus-Christ pour nous et rappel de son commandement aimez-vous les uns les autres (Jean 13:34). Les pointes aux extrémités de chaque branche sont arrondies en forme de boules et au nombre de huit comme les béatitudes.

En bas, la colombe en pendentif représente évidemment le Saint-Esprit qui descend du ciel sur nous.


Fleurs de LysFleurs de Lys stylilisées.
Les protestants tenaient à proclamer malgré les persécutions, leur attachement au roi.
Rai de lumièreRai de lumière évoquant la trinité.
ColombeColombe représentant le Saint-Esprit, venant du ciel vers la terre la tête en bas. Hommage à la puissance de Dieu venant habiter dans le coeur de ceux qui l'évoquent. En se remémorant le texte biblique du déluge, la colombe joue aussi le rôle de la messagère le la délivrance.

La croix HuguenotePointes arrondis représentant les huit Béatitudes.


Ouverture est en forme de coeur.

Lis de France à quatre pétales formant une Croix maltaise
pour quatre Évangiles.


Quatre fleurs de lis à trois pétales (total 12)
pour les douze Apôtres.


Colombe suspendue symbolisant l'Saint-Esprit.

La Croix

Croix occitane
Croix
occitane
Croix du Saint-Esprit
Croix du
Saint-Esprit
Symbole chrétien, la croix a été représentée sous des formes très différentes dans l'art et l'héraldique du Moyen Age.

La croix huguenote dérive de la Croix de Malte avec des échancrures triangulaires à l'extrémité de chaque branche, alors que la Croix du Languedoc (ou croix occitane, laquelle descendrait de la croix de l'ordre du Saint Esprit qui lui est semblable, à l'exception de la colombe, inscrite dans la croix au lieu d'être pendante au dessous) est une croix de Malte dont les branches sont allongées par des triangles qui forment des pointes de flèches.

On dit en héraldique qu'elle est "boutonnée" à cause des boules qui terminent les pointes. Elle présente une grande analogie avec la Croix de "L'Ordre du Saint-Esprit", instituée par Henri III en 1578 : "croix suspendue d'or à huit pointes émaillée blanc et vert, cantonnée de fleurs de lis, portant à l'avers la colombe rayonnante."

Plusieurs autres décorations françaises sont conçues d'après ce type de croix : L' Ordre de Saint-Michel fondé par Louis XI en 1469 pour commémorer la résistance du Mont Saint-Michel aux attaques anglaises; l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis créé par Louis XIV en 1693 qui était accessible aux bourgeois comme aux nobles mais dont les non-catholiques étaient exclus; le Mérite militaire créé par Louis XV en 1759 qui était destiné à récompenser des officiers protestants servant dans les régiments étrangers; la Croix de la Légion d' Honneur instituée par Napoléon 1er en 1805.

Dans la Croix huguenote, les quatre motifs qui relient les branches entre elles sont des fleurs de lis stylisées qui rappellent celles qui figurent à la même place dans les Ordres royaux de Saint-Michel, du Saint-Esprit, de Saint-Louis et dans le Mérite militaire. Pour Pierre Bourguet, il s'agirait de coeurs stylisés.


La Colombe

Proverbe 1:28 La colombe est un symbole biblique, dont les réformateurs, ont admis la reproduction en "image taillée". C'est la colombe qui avertit Noé que le niveau des eaux du déluge a baissé : "La colombe revint à lui sur le soir; et voici, une feuille d'olivier arrachée était dans son bec" (Genèse 8:11). Les quatre Évangélistes attestent que Christ, au moment de son baptême, "vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe" (Mathieu 3:16; Marc 1:10; Luc 3:22; Jean 1:32).

Dans l'histoire légendaire de la France, c'est encore la colombe du Saint-Esprit qui apporta à Clovis l'huile de l'onction royale. Conservée à Reims dans une ampoule d'or portant l'image d'une colombe, c'est la même huile qui était censée oindre tous les Rois de France. Elle est gardée le jour du sacre par les Chevaliers de la Sainte Ampoule dont l'insigne était la colombe sur une croix de Malte et, au-dessous, une "main d'incarnation" recevant la Sainte Ampoule.

En joaillerie, la colombe du Saint-Esprit est presque toujours représentée la tête en bas et les ailes déployées, volant du ciel vers la terre. Elle est dite "rayonnante". C'est ainsi qu'elle apparait au milieu de la Croix de l' Ordre du Saint-Esprit et, en pendentif, au-dessous de beaucoup de Croix huguenotes.

La colombe a souvent été employée, seule, comme bijou. Elle était représentée tantôt avec beaucoup de détails réalistes (bec, plumes, ailes), tantôt en filigrane. Elle était parfois rehaussée d'une ou de plusieurs pierres précieuses : brillant, grenat, rubis ou émeraude. Elle peut prendre l'aspect d'une petite croix.


Note sur le mot "Huguenot"

Le terme de Huguenot, d'abord employé par dérision, a commencé à se répandre vers 1559-1560. Plusieurs hypothèses ont été émises sur l'origine de ce mot. La plus plausible est celle qui le fait remonter à l'allemand "Eidgenossen" qui signifie "Confédérés". Le bijou appelé Croix Huguenote n'a pris ce nom qu'à une époque récente (fin du XIXe siècle). Il a parfois été appelé Croix Cévenole.

(Texte communiqué par la Société d'Histoire du Protestantisme Français,
54 rue des Saints-Pères, 75007 Paris.)


Source : BIP; 916, Date de parution : 08 février 1984. — Fédération Protestante de France


Pour en connaître davantage

— Pierre Bourguet, "La Croix Huguenote" (2d. Les Bergers et les Mages) lère édition 1949.

— Bulletin de la Société d'Histoire du Protestantisme français, t. 59 (1910) "Croix huguenotes et bijoux cévenols" par le Dr. Louis Malzac.

— Le Protestant aixois, janvier 1932. "Notes sur la croix huguenote" par le Colonel Campestre : "Des artisans parcourant les hameaux et villages s'ingéniaient à faire des croix avec des pièces de monnaie en or et offraient leurs services sur place. L'or enlevé servait de salaire, ce qui peut, jusqu'à un certain point, expliquer les différences sérieuses d'épaisseur".

— B.S.H.P.F. t. 81 (1932) article du Doyen Raoul Allier : "La Croix huguenote" (d'abord publié dans les Nouvelles de "La Cause" (11 mars 1932) : Le pendentif a précédé la larme. Cite l'abbé Valette, "Histoire des troubles des Cévennes", manuscrit 13848 de la Bibliothèque de la Ville de Nîmes.

— Le papillon vu de face, tient un peu de la colombe. Retourné, il offre l'aspect de la croix huguenote.


Bibliographie

ALLIER, Raoul. - La croix huguenote. - in : Bulletin de la Société d'Histoire du Protestantisme français, 1932, t. 81.
BOURGUET, Pierre. - La croix huguenote. - [En Cévennes] : Musée du Désert, 1991. - 2e éd. - 64 p. ; 16 cm. (BML K 54559) CAMPESTRE, Colonel. - Notes sur la croix huguenote. - in : Le protestant aixois, janvier 1932.
MALZAC, Louis. - Croix huguenotes et bijoux cévenols. - in : Bulletin de la Société d'Histoire du Protestantisme français, 1910, t. 59.

NOTE : BML (Bibliothèque Municipale de Lyon) est suivi de la cote de l'ouvrage dans cet établissement.


Modèles de Croix Huguenote

Pour voir d'autres différents modèles de Croix Huguenotes.


Philatélie

Timbre : Croix Huguenote
Timbre : Croix Huguenote
(300e anniversaire de la
Révocation de l'Édit de Nantes de 1685)
Henri IV Timbre : Henri IV né à Pau en 1553-1610
(Henry de Navarre)



Source : L'Église Réformée de France (ÉRF)Huguenots Web

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Source: http://godieu.com/doc/huguenots/index.html

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