Monday, December 14, 2015

JOHN KERRY DURCIT LE TON


LIBYE



John Kerry, en Italie.© REUTERS/Remo Casilli

Le 14 décembre 2015 | Mise à jour le 14 décembre 2015

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À ROME, FRANÇOIS DE LABARRE
@flabarre


Sous la houlette du Secrétaire d’Etat américain et son homologue italien Gentiloni, 17 pays et 4 organisations internationales réunis à Rome ont affiché leur soutien à l’accord politique inter-libyen, qui sera signé le 16 décembre au Maroc sous l’égide des Nations-Unies.


Ces derniers jours, la présentation de deux accords concurrents, l’un proposé par l’émissaire de l’Onu Martin Kopler et l’autre par des représentants politiques de différentes factions libyennes ont ajouté de la confusion à une situation chaotique qui profite aux organisations terroristes. Pour y couper court, a été décidé de réunir une conférence internationale pour la Libye. L’Italie qui partage une frontière avec la Libye, une histoire commune apparaissait d’autant plus légitime pour être le pays hôte, que son Premier ministre en 2011 Silvio Berlusconi, avait tenté de dissuader le Président américain de mener l’intervention de l’Otan en Libye ayant créé la situation chaotique où pourrait s’implanter de l’autre coté de la Méditerranée un nouvel Etat terroriste. Ce dimanche au Palais Farnesina à Rome, le Ministère des affaires étrangères italien, une large coalition diplomatique s’est dégagée pour réaffirmer la légitimité du cadre onusien pour trouver une issue politique rapide à la crise.

Fait marquant, étaient réunis autour d’une même table les ministres des Affaires étrangères de pays qui se livrent depuis deux ans une guerre par procuration sur le territoire libyen: l’Egypte et les Emirats Arabes unis qui ont soutenu l’« armée des tribus » du général Haftar. Le Qatar et la Turquie qui soutiennent les islamistes dits modérés basés à Tripoli et Misrata. Ces quatre pays stratégiques sur l’échiquier libyen étaient représentés par leurs ministres des Affaires étrangères respectifs. Au total, 17 pays dont l’Algérie, l’autre puissant voisin de la Libye, l’Arabie saoudite, la Jordanie, et la France -représentée par le Secrétaire d’Etat Harlem Desir- et quatre organisations internationales étaient présentes. Après une discussion de cinq heures, des représentants libyens dont les noms n’ont pas été communiqués se sont joints aux échanges qui se sont terminées en fin d’après-midi.
"CELUI QUI CHERCHERA À FAIRE ÉCHOUER CES NÉGOCIATIONS PAIERA LE PRIX"

Appuyé par le soutien de tous les acteurs clefs de la région en plus de celui de la Russie et de la Chine, John Kerry a martelé la légitimité des tractations initiées par l’Onu depuis un an et annoncé son intention ferme de tenir l’agenda annoncé. Le projet onusien qui sera signé mercredi à Skhirat au Maroc devrait donc être rapidement appliqué afin de garantir à la Libye sa souveraineté et qu’un gouvernement légitime prenne place à Tripoli. «Celui qui cherchera à faire échouer ces négociations paiera le prix», a martelé Kerry. Son ton très déterminé a révélé le caractère d’urgence de la situation en Libye où convergent actuellement de nombreuses unités terroristes de Syrie mais aussi, -d’après nos informations- depuis le Nigéria pour rallier Syrte, le principal bastion de l’Etat islamique en Libye.



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