Tuesday, July 9, 2013

Un problème de freins à l'origine de l'accident de Lac-Mégantic


Créé le 08-07-2013 à 09h32 - Mis à jour à 09h32

Mots-clés : TRAIN, Canada, OFRTP, 20130708


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L'incertitude demeurait lundi sur le sort d'une quarantaine de personnes, après le déraillement puis l'explosion samedi en pleine ville d'un train transportant du pétrole brut à Lac-Mégantic, au Québec. Le bilan provisoire est de cinq morts, mais il pourrait approcher les cinquante victimes si les personnes portées disparues n'étaient pas retrouvées. /Photo prise le 7 juillet 2013/REUTERS/Christinne Muschi (c) Reuters



par Richard Valdmanis et P.J. Huffstutter

LAC-MEGANTIC, Québec (Reuters) - La catastrophe ferroviaire impliquant un convoi de wagons transportant du pétrole qui a fait 13 morts à Lac-Mégantic, au Québec, pourrait être liée à une erreur de manipulation des freins.

Les pompiers, appelés pour éteindre un feu qui s'était déclaré sur le moteur de l'une des cinq locomotives du convoi peu de temps auparavant, ont coupé ce moteur qui alimentait en électricité les freins pneumatiques du train stationné sur une pente près de la ville de Nantes, à 12 km de Lac-Mégantic.

Le conducteur du train avait laissé le moteur en marche afin de maintenir la pression des freins pneumatiques.

Selon le président de la compagnie ferroviaire locale, la pression a alors peu à peu commencé à diminuer, rendant les freins inopérants et entraînant le mise en mouvement du convoi de 72 wagons dans la pente.

Emporté par sa vitesse, le train a déraillé et au moins quatre wagons ont explosé, provoquant une gigantesque boule de feu au coeur de cette petite ville de 6.000 habitants à 250 kilomètres à l'est de Montréal, en bordure d'un grand lac.

Le bilan provisoire de cet accident a été porté à 13 morts après la découverte de huit nouveaux corps lundi mais de nombreuses zones restent inaccessibles car trop dangereuses et le nombre des disparus est encore estimé à 37, a indiqué la police canadienne.

Les disparus ne seront considérés comme décédés "que lorsque leurs corps auront été retrouvés", a précisé un porte-parole de la police, Benoît Richard.

Il s'agirait de l'accident le plus meurtrier au Canada depuis le crash d'un avion de la Swissair au large de la Nouvelle-Ecosse, qui avait fait 229 morts en 1998.

"Ma compagne a des cousins qui sont probablement morts maintenant, on en est sûrs à 99%", a déclaré Ghislain Bisson, qui regardait la télévision lorsque l'accident s'est produit, vers une heure du matin samedi.


"J'ai entendu un bruit de ferraille, plus fort que d'habitude. Je suis allé sur le balcon et j'ai vu le train qui roulait extrêmement vite", a raconté Ghislain Bisson.

"Et puis je l'ai vu dérailler et venir s'encastrer directement dans un bâtiment. Il y a eu une explosion, j'ai réveillé mon amie et je lui ai dit: 'on doit partir, on va mourir ici'."

Chaque wagon-citerne transportait 113.000 litres de pétrole brut du Dakota du Nord vers l'est du Canada.

Les livraisons de brut par voie ferrée sont en constante augmentation en Amérique du Nord à mesure que la production pétrolière des régions de l'Ouest, comme l'Alberta et le Dakota du Nord, augmente.

Pascal Liétout, Pierre Sérisier et Tangi Salaün pour le service français


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