Agrandir la photo LA FIÈVRE DES MARCHÉS PERSISTE
Les marchés relèvent la tête mais la fièvre persiste
Par Tony Munroe et Steve Slater Reuters - Jeudi 18 septembre, 13h55
HONG KONG/LONDRES (Reuters) - La banque d'investissement américaine Morgan Stanley restait en tête de la liste des institutions en quête d'un repreneur jeudi alors que la tension persistait sur les marchés, en dépit de l'injection de 180 milliards de dollars de liquidités par les principales banques centrales du monde.
En fin de matinée, l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagnait 1,08%, le CAC 40 à Paris 0,94%, le FTSE à Londres 1,83% et le Dax allemand 0,97%.
La Bourse de Tokyo avait clôturé en baisse de 2,22% avant l'annonce des banques centrales mais Shanghai, qui a perdu un temps jusqu'à plus de 6%, a fini en recul de 1,72%.
Morgan Stanley, qui a chuté de 24% mercredi à Wall Street, a engagé des discussions avec la banque de dépôts Wachovia, selon une source proche du dossier. Les noms du britannique HSBC Holdings et du conglomérat financier chinois CITIC ont été cités comme de possibles acquéreurs et le fonds souverain de Singapour GIC n'a pas exclu d'étudier le dossier.
Une source a rapporté à Reuters que HSBC n'était pas intéressé. CITIC Securities, filiale de courtage de CITIC, a déclaré à Reuters ne pas être informée d'éventuelles discussions concernant Morgan Stanley. Aucun représentant de la maison mère n'a pu être joint dans l'immédiat.
Au Royaume-Uni, le groupe bancaire Lloyds TSB a conclu le rachat de HBOS, le premier établissement de crédit immobilier du Royaume-Uni, pour 15 milliards d'euros. L'opération a conduit le gouvernement britannique à annoncer une refonte des règles de la concurrence dans le secteur.
Washington Mutual, la première caisse d'épargne des Etats-Unis, passe pour s'être elle aussi mise en vente, selon des sources proches du dossier. Les candidats possibles à son rachat incluraient Citigroup, JPMorgan Chase, Wells Fargo et HSBC.
"COMME UN GAMIN DANS UN MAGASIN DE BONBONS"
Le secteur financier américain poursuit donc à marche forcée sa restructuration, la plus importante depuis la grande crise des années 1930.
Pour tenter d'apaiser les tensions, cinq des principales banques centrales du monde ont annoncé une action coordonnée permettant d'injecter jusqu'à 180 milliards de dollars (125 milliards d'euros) de liquidités dans les marchés monétaires.
Si les Bourses européennes reprennent une petite partie du terrain abandonné ces trois derniers jours, les marchés actions russes, eux, restent fermés pour la deuxième séance consécutive. Des analystes estiment que les investisseurs ont sorti 36 milliards de dollars de capitaux du pays depuis le début du mois d'août.
Mercredi, Wall Street a décroché de 4,7%, tombant à son plus bas niveau depuis trois ans. Le fonctionnement du marché interbancaire était quant à lui pratiquement paralysé par l'effondrement de la confiance, qui se traduit une crise de liquidité, les établissements financiers refusant de se prêter les uns aux autres.
Les taux au jour le jour en dollars sont montés jusqu'à 8,5% jeudi avant que l'action concertée des banques centrales les ramène à 2%.
Certains analystes redoutent que les déboires du fonds monétaire américain Reserve Primary Fund, dont la valeur a fondu en raison de son exposition à la faillite de Lehman Brothers, provoquent un mouvement massif de désengagement de ce type de fonds.
Tous les investisseurs ne sont toutefois pas déprimés.
Le président de la banque américaine Wells Fargo, Richard Kovacevich, a ainsi déclaré que son groupe était en train d'acheter "des deux mains" et qu'il se sentait "comme un gamin dans un magasin de bonbons".
"Je pense qu'il y aura beaucoup de fusions-acquisitions, pour de bonnes raisons ou parce que certains n'auront pas le choix", a-t-il ajouté.
La chasse aux bonnes affaires pourrait gagner d'autres secteurs: la compagnie d'électricité américaine Constellation Energy, qui a chuté de 58% depuis le début de la semaine à Wall Street, discuterait avec des repreneurs potentiels et le Financial Times rapporte jeudi qu'EDF - qui en possède déjà 10% - envisage une offre.
Version française Marc Angrand
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Source: http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20080918/tts-usa-finance-ca02f96.html
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