L'obligation du célibat
Puis est venu le jour où j'ai découvert une détresse encore plus indescriptible chez certains prêtres. Il s'agit du péché de la zoophilie (fornication contre nature avec des animaux). Grégor Dalliard |
Ce texte0 de l'ex-prêtre Grégor DALLIARD est tiré de son livre " Je n'avais plus le droit d'être prêtre" .
Lorsque le célibat, don de Dieu, a été rendu obligatoire pour tous ceux qui voulaient prendre en charge un ministère dans l'Eglise, une détresse infinie s'est abattue sur les hommes de cette Église. A l'époque de Jésus des apôtres, et même par la suite, ceux qui accomplissaient un ministère dans la communauté étaient presque toujours mariés. Cela allait de soi. Personne ne s'en offusquait. Il y a toujours eu des gens qui avaient reçu de Dieu le don du célibat. Cependant, ces personnes étaient plus rares. L'homme et la femme avaient été créés par Dieu. Par leur amour l'un pour l'autre, ils devaient porter du fruit et participer ainsi à Église de la création. Le concile Vatican II admet qu'à partir de ce don initial, on a ensuite créé une loi, mais il n'en reste pas moins attaché à cette erreur de l'obligation du célibat.
Voici ce que dit le «Décret sur le ministère et la vie des prêtres»:
«C'est donc pour des motifs fondés sur le mystère du Christ et sa mission, que le célibat, d'abord recommandé aux prêtres, a été ensuite imposé par une loi dans l'Église latine à tous ceux qui se présentent aux Ordres sacrés.»1
Le célibat catholique ne peut se justifier que pour des raisons non chrétiennes, donc païennes. Quel mépris de Jésus Christ.
«Du côté de l'Église, on exhibe ces témoignages de l'Antiquité favorables au célibat comme autant de quartiers de haute noblesse et l'on n'hésite pas à les interpréter dans le sens souhaité. Au sujet du célibat, Pie XI écrivit en 1936: 'Les vieux Romains avaient déjà pris conscience de la décence d'un tel comportement. Un de leurs plus grands orateurs cite le texte d'une loi qui dit: " Il faut être chaste pour pénétrer auprès des dieux." Le pape ne redoute pas de présenter Cicéron, auquel il est fait allusion en ces lignes, comme un chantre du célibat. Il assimile la pureté exigée par le Romain au célibat et donc l'impureté à l'état de mariage.»2
Personne n'a brisé plus de mariages que les papes, tant par leur vie que par leurs enseignements et leurs décrets contre le mariage des prêtres, considéré au départ comme normal. De leur côté, les prêtres ont brisé d'innombrables mariages parce qu'ils n'avaient pas le droit de se marier officiellement et que les pénitents devaient leur être dociles sous peine de punition divine. Il n'existe d'autre condition dans laquelle la polygamie est pratiquée plus couramment que dans la condition sacerdotale catholique. Triste réalité, que l'on ne peut plus nier aujourd'hui et qui est passée sous silence par les responsables de l'Église catholique bien au contraire, on se vante encore de la traditionnelle obligation du célibat comme don de Dieu particulier à l'Église de Rome.
C'est ainsi qu'on peut lire dans les actes du concile Vatican Il:
«La pratique de la continence parfaite et perpétuelle pour le royaume des cieux a été recommandée par le Christ Seigneur tout au long des siècles, et de nos jours encore, bien des chrétiens l'ont acceptée joyeusement et pratiquée sans reproche. Pour la vie sacerdotale particulièrement, l'Église l'a tenue en haute estime. Elle est à la fois signe et stimulant de la charité pastorale, elle est une source particulière de fécondité spirituelle dans le monde.»3
Le concile fait à ce propos référence à Matthieu 19.12. Jésus parlait de la répudiation et du renoncement au mariage c'est alors que ses disciples lui adressèrent cette question:
«'Si telle est la condition de l'homme envers sa femme, il n'y a pas intérêt à se marier: ' Il leur répondit: 'Tous ne comprennent pas ce langage, mais seulement ceux à qui c'est donné. En effet, il y a des eunuques qui sont nés ainsi du sein maternel,. il y a des eunuques qui ont été rendus tels par les hommes,. et il y en a qui se sont eux-mêmes rendus eunuques à cause du Royaume des cieux. Comprenne qui peut comprendre!'»
Dans ce passage, il n'est pas du tout question du célibat dans le contexte d'un ministère au sein de la communauté. Il faudrait vraiment tordre le sens de ces paroles si l'on voulait en déduire le principe de l'obligation du célibat. On ne peut invoquer aucune parole de Jésus ou des apôtres, donc aucun passage de la Bible déclarant que tel ou tel ministère dans la communauté (l'Église) ne peut être pratiqué par des hommes ou femmes célibataires. Le concile Vatican II le reconnaît aussi et enseigne:
«Certes, elle [la pratique de la continence parfaite et perpétuelle n'est pas exigée par la nature du sacerdoce comme le montre la pratique de l'Église primitive et la tradition des Églises orientales. Celles-ci ont des prêtres qui choisissent, par don de la grâce, de garder le célibat – ce que font les évêques -, mais on y trouve aussi des prêtres mariés dont le mérite est grand.»4
Dans sa note de bas de page n°35, le concile renvoie ici à 1 Timothée 3.2-5 et à Tite 1.6.
Plus loin le «Décret sur le ministère et la vie des prêtres» déclare:
« En gardant la virginité ou le célibat pour le royaume des cieux ( Matthieu 19.12), les prêtres se consacrent au Christ, d'une manière nouvelle et privilégiée [...]»5
Nulle part dans la Bible il n'est dit que Jésus a demandé qu'on se consacre à lui tout en restant célibataire autrement dit, en étant sans femmes. Les apôtres et disciples de Jésus étaient presque tous des hommes mariés. Nulle part il ne leur donne l'ordre de vivre célibataires. Jésus et les apôtres ne parlent ni d'une obligation de célibat, ni d'une ordination comme prêtre ni d'un office.
Paul défend son ministère apostolique en écrivant aux chrétiens de Corinthe:
«N'aurions-nous pas le droit d'emmener avec nous une femme chrétienne comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Céphas ?» (1 Corinthiens 9.5).
Par ailleurs, nous lisons en Matthieu 8.14 que Jésus guérit la belle-mère de Pierre:
«Comme Jésus entrait dans la maison de Pierre, il vit sa belle-mère couchée, et avec de la fièvre. Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta elle se leva et se mit à le servir:»
Paul parle des charismes, de ce qu'il appelle les dons de la grâce, que Dieu octroie selon son bon vouloir. Mais nulle part il n'enseigne que le célibat est nécessaire pour l'édification de la communauté chrétienne. Lorsque Paul recommande le célibat en 1 Corinthiens 7.25-40, celui-ci n'est pas mentionné en relation avec un ministère. Pour lui, la deuxième venue de Jésus est proche, ce qui justifie donc qu'il recommande le célibat.
«Au sujet des vierges, je n'ai pas d'ordre du Seigneur: c'est un avis que je donne, celui d'un homme qui, par la miséricorde du Seigneur est digne de confiance. Je pense que c'est un avantage, à cause des angoisses présentes, oui, on a avantage à rester ainsi. Es-tu lié à une femme? Ne cherche pas à rompre. N'es-tu pas lié à une femme? Ne cherche pas de femme. Si cependant tu te marie, tu ne pêches pas Et si une vierge se marie, elle ne pèche pas [...] »
Paul fait remarquer que c'est là son opinion personnelle et qu'il n'a pas de commandement de la part du Seigneur à ce sujet. Il écrit en 1 Corinthiens 7.7
«Je voudrais bien que tous les hommes soient comme moi mais chacun reçois de Dieu un don particulier l'un celui-ci, l'autre, celui-là.
Paul ordonne même aux anciens (c'est à dire aux évêques) d'être maris d'une seule femme et de bien savoir gouverner leur propre maison. Nous lisons en 1 Timothée 3.1, 2:
«Elle est digne de confiance, cette parole: si quelqu'un aspire à l'épiscopat c'est une belle tâche qu'il désire. Aussi faut-il que l'épiscope soit irréprochable, mari d'une seule femme [...].»
Paul écrit également la même chose à Tite:
«Si je t'ai laissé en Crète, c'est pour que tu y achèves l'organisation et que tu établisses dans chaque ville des anciens [des évêques], suivant mes instructions. Chacun d'eux doit être irréprochable, mari d'une seule femme, avoir des enfants croyants, qu'on ne puisse accuser d'inconduite ou d'insoumission» Tite 1.5,6).
Les prêtres dans l'Ancien Testament
Dans les livres de l'Ancien Testament que sont l'Exode et le Lévitique, il est question de consignes de pureté. A l'occasion de certaines cérémonies et certains actes sacrés, les Juifs observaient l'abstinence sexuelles. mais aussi l'abstinence par rapport au travail, à la nourriture, etc ...
Avant la venue de Christ s'était répandu le mouvement juif des Esséniens. Ces derniers répudiaient le temple et son ministère sacrificiel. Ils vivaient le plus souvent célibataires dans des communautés monastiques et devaient se soumettre à de nombreuses consignes de pureté. Se consacrant avec ardeur à une vie de prière, d'abstinence et de travail, ils attendaient la venue imminente du Messie.
Dieu, le Seigneur et Créateur de la vie, dit en Genèse 1.27:
«Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa mâle et femelle il les créa.» «Le Seigneur Dieu dit: 'Il n'est pas bon pour d'être seul. Je veux lui faire une aide qui lui soit accordée» (Genèse 2.18).
A l'exception d'un tout petit nombre, les prêtres et les prophètes de l'Ancien Testament étaient mariés. Aaron, Moïse, Zacharie, etc. Les enfants étaient considérés comme un don de Dieu et une bénédiction. L'incapacité de concevoir passait pour une honte (Luc 1.25).
En revanche, nous connaissons, dans les religions païennes, ce qui a été appelé l'idéal de la virginité, à savoir par exemple des prêtresses, des vierges, qui restaient célibataires pour plaire à la reine romaine Vesta (d'où leur nom de vestales).
Nous connaissons également la consécration au célibat de prêtres païens, ainsi que leur émasculation volontaire en signe d'hommage aux idoles et de leur idolâtrie sacerdotale: «De nombreux prêtres pratiquaient la castration volontaire afin de ne pas être souillés par le contact sexuel et de pouvoir remplir dans la pureté et la sainteté leur rôle d'intermédiaires entre les hommes et le dieu ou la déesse. L'émasculation cultuelle existait notamment à Babylone, au Liban, en Phénicie, à Chypre, en Syrie, dans le culte d'Artémis d'Ephèse, d'Osiris en Egypte ou d'Attis et Cybèle en Phrygie le dernier de ces cultes se répandit largement en Orient et en Occident.»6
Au IVe siècle, lorsque l'empereur Théodose a interdit les cultes païens, un grand nombre d'éléments païens ont pénétré dans les communautés chrétiennes, dans l'Église catholique en devenir, et ont été progressivement érigés en lois par des décrets et des règlements qui ne trouvent aucune justification dans la Bible, mais qui sont aujourd'hui encore en vigueur dans le nouveau droit ecclésiastique romain. Cela a été, entre autres, le cas de la loi sur le célibat. Voici un petit résumé historique.
L' histoire de l'obligation du célibat
Le synode des évêques d'Elvire, en Espagne (306): Lors de ce synode, le célibat est imposé à tous ceux qui sont appelés par Dieu à un ministère dans la communauté. L'appel au ministère et le don du célibat, qui peuvent être deux vocations fondamentalement différentes, sont désormais fondus de force en un seul du fait de décisions humaines.
Le concile de Nicée (325) décide qu'aucun homme n'a le droit de se marier après avoir été ordonné prêtre.
Le pape Siricius (385) décrète que les époux qui se sont mariés avant d'avoir été ordonnés prêtres n'ont plus le droit de coucher avec leur femme après leur ordination. Beaucoup d'hommes s'en sont tenus à cette disposition ecclésiastique, tout en allant cependant trouver d'autres femmes.
Le clergé vivait des prébendes ecclésiastiques. A la mort d'un prêtre, ses biens revenaient à sa famille et étaient normalement partagés entre les enfants. Les papes y ont vu la perte de biens précieux et ont jeté leur dévolu sur le patrimoine des familles de prêtres. Par conséquent, de nombreux prêtres ont été contraints, soit de renvoyer leur femme et leurs enfants, soit de promettre solennellement que, dorénavant, ils désiraient vivre avec leur propre épouse en tant que frère et sœur. Malgré cela, nombreux sont les prêtres qui se marient dans certaines régions catholiques.
Le pape Benoît VIII (1023) prêche massivement contre le clergé qui vit en concubinage (vie sexuelle hors mariage) ou marié.
Grégoire VII (1074) tente de justifier le célibat d'un point de vue théologique et historique, et exige de tous les candidats au sacerdoce qu'ils se plient à l'obligation du célibat.
«Dès le premier synode de carême de 1074, il déclara [...] les prêtres mariés déchus de leur dignité et somma les laïcs d'éviter tout acte ecclésiastique exécuté par ces desservants.»7
1er concile du Latran, pape Callixte II (1124): Tous les mariages de clercs doivent être invalidés. Les hommes accomplissant un ministère ecclésiastique doivent renvoyer leurs femme et enfants.
2e concile du Latran, Alexandre II (1130): Les prêtres, diacres et sous-diacres qui sont déjà mariés n'ont pas le droit d'accéder aux ordres majeurs s'ils ne renoncent pas à leur union en renvoyant femme et enfants. C'est la terreur dévote!
Comme les fonctions et le titre ecclésiastiques s'achètent et promettent de gros revenus, nombreux sont les prêtres qui envoient leurs femme et enfants finir dans la misère avant de prendre une maîtresse.
Innocent VIII (1481-1492) est le premier pape à reconnaître ses enfants illégitimes, pour lesquels il organise des noces au Vatican.
Lui aussi est opposé au mariage des prêtres, dans la mesure où il ne contribue en rien à son maintien!
Le concile de Trente (1545-1563) déclare le célibat et la virginité comme étant plus honorables que le mariage. Cette tactique psychologico-religieuse renoue avec l'idolâtrie magico-païenne, à laquelle les masses populaires sont traditionnellement très réceptives.
Le XVIe siècle est le siècle des réformateurs. Sur ordre du pape Pie V, le cardinal de Milan, «saint» Charles Borromée, parcourt en 1570 les contrées catholiques germanophones de la confédération helvétique pour pouvoir se faire une idée de leur vie spirituelle. Il vante en particulier leur dévotion dans l'Église et leur haine à l'égard des protestants:
«Remarquables sont la crainte respectueuse et le recueillement dont ils font preuve quand ils vont et se tiennent dans les églises. [...] Ils ont un zèle particulier pour la confession de la foi catholique et une franche inimitié à l'encontre des hérétiques [les protestants] et leurs voisins, envers lesquels, bien qu'étant alliés avec eux dans les choses séculières, ils manifestent néanmoins de tels sentiments qu'au cas où ils recevraient le moindre soutien de la part de princes catholiques, ils n'auraient pas de plus grand désir que de s'attaquer à nouveau aux villes hérétiques [...]. Ces bons côtés s'accompagnent des défauts suivants, qui s'expliquent en grande partie par la grande avidité et cupidité qui sont propres à cette nation [...]. Le souci de la justice est très vénal parmi eux. Ils ne se contentent pas des choses séculières, mais ils mettent également la main sur les choses ecclésiastiques [...]. L'usure est si fréquente chez eux qu'ils n'y voient même pas un péché [...]. Ils consacrent le plus clair de leur temps à manger et à boire, comme c'est la coutume dans cette nation. Rester à table deux et trois heures chaque fois [...]. La vie des prêtres est déshonorante et scandaleuse, car, hormis un tout petit nombre, ils gardent publiquement chez eux leur concubine.»8
La théologienne catholique Uta Ranke-Heinemann écrit:
«Les manquements au célibat étaient fréquemment réprimés par des amendes. En 1521, Ugo von Landenberg, évêque de Constance, reçut pour son diocèse environ 6000 florins, versés par les prêtres à la suite des quelque 1500 naissances survenues comme chaque année dans leurs 'foyers'[...]. La question du mariage des prêtres joua ainsi un rôle non négligeable dans le succès de la Réforme de Luther: de nombreux ecclésiastiques devinrent protestants par souci d'économie. Tel fut le cas en particulier de Samuel Frick, ce prêtre catholique de Maienfeld, qui de 1515 à 1521 paya toujours régulièrement sa redevance à l'évêque pour chacun de ses sept enfants, jusqu'au jour où il se fit protestant.»9
«Même après la Réforme, de nombreux prêtres catholiques continuèrent à se considérer comme mariés. En 1598, l'évêque Philipp de Worms écrivit une lettre au doyen de Wimpfen: à l'exception du doyen lui-même, disait-il, 'tous les membres du clergé étaient atteints du vice honteux et fâcheux du concubinage'. Un contrôle effectué à Osnabrück en 1624/25 révéla que la majeure partie des ecclésiastiques y vivait avec une compagne.»10
«En 1791, la Révolution française déclare que personne ne pouvait être empêché de se marier. Des milliers de prêtres français contractèrent alors une union, à commencer par l'évêque Talleyrand. Par son concordat de 1801 avec le pape Pie VII, Napoléon rétablit le célibat en France. Avec ses dogmes de l'Immaculée Conception en 1854 et de l'infaillibilité du pape en 1870, le XIXe siècle allait être 'placé sous le signe du papisme, du culte de Marie et du célibat. »11
Le concile Vatican II (1962-1965) reste attaché à la relation entre l'appel à un ministère ecclésiastique et le célibat, déclarant:
«Ce saint Concile invite donc, non seulement les prêtres, mais tous les chrétiens, à tenir ce don précieux du célibat sacerdotal et à demander à Dieu de l'accorder toujours avec abondance à son Église.»12
Le pape Paul VI (1963-1978) a accordé à partir de 1966 des dispenses de célibat en effet, des milliers de prêtres avaient rejeté l'obligation du célibat comme étant une pratique non chrétienne et s'étaient mariés. Toutefois, ils ont ainsi perdu leur fonction.
Jean-Paul II, pape depuis 1978, a retiré le droit de dispense. Jusqu'à ce jour, près de 100.000 prêtres ont renoncé à l'obligation du célibat. A l'échelle mondiale, on estime renversant le nombre des prêtres en fonction (y compris les titulaires d'une fonction, quel que soit leur niveau hiérarchique) vivant en concubinage, entretenant des relations homosexuelles ou commettant des abus sexuels sur des jeunes. Ce problème a d'ailleurs été évoqué par le synode mondial des évêques d'octobre 1990.
Nouveau code de droit canonique (CIC) en 1983: En guise d'introduction à l'édition allemande du nouveau code de droit canonique, le cardinal Josef Höffner écrit:
«[...] le nouveau CIC de 1983 se propose de délimiter clairement, pour tous les membres du peuple de Dieu, leur place dans l'ordre juridique de l'Église, leurs droits et devoirs, leurs possibilités légales ainsi que les attentes concernant leur participation juridiquement organisée à l'édification du corps de Christ et à la réalisation de la mission de l'Église.»
Ce droit canonique stipule au canon 277 § 1:
«Les clercs sont tenus par l'obligation de garder la continence parfaite et perpétuelle à cause du Royaume des Cieux, et sont donc astreints au célibat [...].»
Le cardinal Höffner parle ici de «tous les membres du peuple de Dieu» eu égard à «leurs droits et devoirs». S'il s'agit d'un droit et d'un devoir que Dieu a donnés à son peuple, aucune institution ecclésiastique n'a le droit de les tronquer ou d'en changer l'interprétation par des dispositions déloyales et iniques. Un usage mauvais et blasphématoire s'installe lorsque de telles lois sont imposées, sont inculquées aux masses populaires comme provenant de la Parole de Dieu, donc de Dieu. On ne se moque pas de Dieu, car il s'agit bien là d'impiété et d'injustice. Or Jésus Christ ne pourra jamais accorder sa bénédiction au mensonge, à l'impiété et à l'injustice.
L'histoire de l'Église montre suffisamment dans quelles souffrance et misère terribles d'innombrables hommes ont été plongés à cause d'enseignements aussi erronés, et combien de ceux qui croient innocemment et honnêtement à de telles hérésies sont aujourd'hui entraînés dans cette dépravation «au nom de Dieu»!
Le synode mondial des évêques à Rome en 1990: Le 30 septembre 1990, le pape Jean-Paul Il a ouvert par une messe un synode mondial des évêques qui devait se tenir pendant un mois au Vatican. Les évêques et les cardinaux rassemblés se sont penchés sur la formation des ecclésiastiques dans les circonstances actuelles, sur la pénurie de prêtres qui sévit à notre époque, et sur le célibat. Tradition oblige, les évêques catholiques ont réfléchi à leur «idéal». Les résultats ont été sans surprise. La distinction entre un ministère au sein de la communauté comme vocation donnée par Christ et le don du célibat n'a pas eu lieu. Un spectacle permanent s'est déroulé aux yeux du monde. Le courage de la vérité fait défaut!
Paul écrit aux chrétiens de Rome:
«En effet, la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes, qui retiennent la vérité captive de l'injustice car ce que l'on peut connaître de Dieu est pour eux manifeste: Dieu le leur a manifesté» (Romains 1.18, 19).
Aux chrétiens d'Ephèse, il écrit:
«Que personne ne vous dupe par de spécieuses raisons: c'est bien tout cela qui attire la colère de Dieu sur les rebelles» (Ephésiens 5.6).
Désobéir à la Parole de Dieu, c'est commettre l'idolâtrie.
«Car sachez-le bien, le débauché, l'impur l'accapareur cet idolâtre sont exclus de l'héritage dans le royaume du Christ et de Dieu» (Ephésiens 5.5).
Les conséquences de l'obligation du célibat
Au cours de mes études de théologie, il m'est arrivé de parler du célibat avec certains prêtres. J'étais fermement convaincu qu'au moment de la consécration, à laquelle l'évêque procéderait par l'imposition des mains, seraient également transmis la grâce et le don de l'abstinence totale sur le plan sexuel. Je croyais en effet que l'appel au ministère sacerdotal que j'avais reçu de Dieu était associé au célibat. Cela ne me préoccupait pas particulièrement, car je vivais avec des hommes non mariés et j'entendais constamment parler de leur dévouement envers Dieu et de l'amour particulier que Dieu et la mère de Dieu portaient aux célibataires surtout à cette époque-là, où je cherchais Dieu tandis que j'étais au monastère.
Certains se moqueront peut-être de ma naïveté. Mais quand, dès sa jeunesse, on a vu en la personne des prêtres et des religieux les médiateurs du salut, comment peut-on mettre en question une telle tradition impie qui a pénétré l'âme et le corps? Si quelqu'un mettait en question le célibat des prêtres, nous y voyions une attaque diabolique contre la chose la plus sainte que Dieu avait ordonnée. Le clergé et les religieux nous apparaissaient comme ceux qui étaient parfaits. Cela en faisait une classe de gens meilleurs, d'appelés, d'élus. Ils étaient ceux qui transmettaient le salut par les sacrements, ceux dont dépendait notre salut à tous. Se basant sur la doctrine des deux principes du monde, le Bien (le spirituel) et le Mal (le matériel), l'Église catholique refuse le mariage pour les appelés? les élus. La femme est le symbole du mal. Être avec elle, l'aimer est quelque chose de sale. Un homme parfait n'a le droit d'aimer pleinement que la «chaste mère de Dieu». C'est pourquoi, en plus des deux vœux de religion inconditionnels que sont la pauvreté et l'obéissance envers son supérieur, figure également le vœu de la chasteté inconditionnelle.
Suite aux influences de l'Antiquité et du manichéisme (doctrine de salut créée par Mani au Illème siècle.), le mariage a été dévalorisé et la virginité a été mise exagérément en avant. Augustin a été pendant un temps adepte de la doctrine de Mani. Il a très profondément marqué la conception catholique du mariage et du célibat, après avoir lui-même envoyé la mère de son fils au désert. Une fois qu'ils s'étaient unis sexuellement, les époux devaient se confesser avant d'avoir le droit de communier..,
La virginité a été attribuée à Marie même après la naissance de ses autres enfants. Beaucoup d'hommes et de femmes induits en erreur ont voulu suivre l'idéal de virginité de Marie et renoncer au mariage. A partir de cet idéal de virginité non biblique et non chrétien, certains hommes célibataires ont créé un culte de la mère de Dieu qui, dans des excès d'idolâtrie inconcevables, s'exprime dans les cultes et les enseignements les plus divers de ces hommes d'Église, est cultivé avec le plus grand scrupule et ne cesse d'être perfectionné.
Dans la tradition de l'Église catholique, la femme est l'être le plus abominable qui soit. L'élément féminin y est remplacé par le culte absurde et fanatique de la mère de Dieu, voué dans l'Église catholique à l'immaculée Reine du ciel, culte qui n'a rien à voir avec Marie, la mère de Jésus!
«Saint» Odon (878-942), abbé de Cluny, qui passe pour avoir été un grand réformateur de la vie monastique, écrit:
«Si les hommes pouvaient voir ce qu'il y a sous la peau [...] la vue de femmes ne provoquerait que vomissements [...]. Puisque nous n'aimons pas toucher, fût-ce de l'extrême bout des doigts, la glaire et les excréments, pourquoi désirons-nous étreindre avec tant d'empressement le récipient à ordures [!] en personne?»13
Le plus célèbre docteur de l'Église romaine, Thomas d'Aquin (mort en 1274), le docteur angélique, déclare:
«'La femme est à l'homme ce que l'imparfait et les défauts (imperfectum, deficiens) sont au parfait (perfectum).' La femme est physiquement inférieure, de même que mentalement d'ailleurs, son infériorité mentale résulte de son infériorité physique plus exactement de son 'excès de liquide' et de sa 'température inférieure'. Elle est tout simplement une erreur de la nature, une sorte d'homme 'mutilé', 'raté', 'manqué' (Femina est mas occasionatus) insulte remontant aussi loin qu'Aristote, fréquemment répétée par Thomas et reprise ensuite par ses élèves.»14
Le pape Pie Il (1458-1464) enseigne:
«Quand tu vois une femme, pense que c'est le diable c'est une sorte d'enfer.» 15
Comme nous le confirment de nombreux récits de femmes entretenant aujourd'hui des rapports sexuels avec un prêtre, celles-ci connaissent, plus que les autres, des périodes difficiles de solitude et de détresse. Le jeu de cache-cache permanent et la crainte que leur situation se sache et qu'en conséquence leur amant puisse être muté par l'évêché, créent bien des ennuis à ces femmes. Face à ce conflit, auquel le prêtre est évidemment lui aussi confronté, la plupart des prêtres s'avèrent être des amants égoïstes, auxquels la femme doit très souvent se soumettre docilement à certains moments seulement. C'est donc une longue tradition de viol d'un genre particulier qui est ainsi magnifiquement encouragée par les lois infaillibles du Vatican en matière de foi et de mœurs.
Le nombre de ce type de citations pourrait aisément se poursuivre à travers toute l'histoire de l'Église. Par l'obligation du célibat imposée aux prêtres, l'Église de Rome est, aujourd'hui encore, sujette à ce genre de citations, de sorte que son discours actuel sur les droits de la femme reste un élégant spectacle!
Le synode de Tyrnau (1611) enseigne:
«Toute méchanceté est petite comparée à la méchanceté de la femme. Mieux vaut l'impiété de l'homme qu'une femme bienfaisante.»16
Désormais, depuis quelques décennies, les fidèles peuvent lire la Bible non plus la Bible d'école et vérifier personnellement comme les croyants de Bérée (lire Actes 17.10-15) ce qui est conforme à la vérité et ce qui ne l'est pas. Inévitablement, de nombreux catholiques romains apprennent ainsi que Marie a mis au monde plusieurs autres enfants après Jésus. Ce constat peut déclencher une crise inimaginable chez les religieux, en particulier chez les moines.
«Le 25 octobre 1969, à la basilique Maria Maggiore, Paul VI adressa à Marie la prière suivante: 'Apprends-nous ce que nous connaissons déjà et confessons avec foi et humilité: à être aussi purs que toi, aussi chastes que toi, c'est-à-dire à rester fidèles à ce grand et sublime devoir que constitue notre saint célibat, ce célibat que tant de personnes contestent et que certains ne comprennent plus.'»17
J'ai récemment rencontré deux religieuses qui ont reconnu qu'elles étaient entrées au couvent en tant qu'épouses de Christ uniquement à cause de la virginité de la mère de Dieu. Elles m'ont expliqué que, depuis qu'elles lisent la Parole de Dieu et le témoignage des apôtres, elles sont en proie à une crise profonde. Elles ont perdu le sens de leur vocation. Elles se demandent aujourd'hui pour quelle raison leurs supérieurs religieux ne s'en tiennent pas à la Parole de Dieu et s'adonnent aux fables des hommes!
Le cas de ces deux sœurs et de bien d'autres nous montre que toutes les doctrines qui ne sont pas fondées sur la Parole de Dieu font, tôt ou tard, beaucoup de mal. Cela ne sert ni Dieu ni les hommes.
Deschner écrit dans son livre " Das Kreuz mit der Kirche" :
«Rome voulait régner il lui fallait donc des instruments aveugles, des esclaves sans volonté, qu'elle trouvait au sein d'un clergé célibataire, qu'aucun lien de famille n'attachait à la patrie et au roi, et dont le principal et même unique devoir résidait dans l'obéissance inconditionnelle à Rome.»18
Le 19 juin 1977, l'évêque Adam m'a consacré prêtre en même temps que mon camarade d'études, Peter Zurbriggen. Ce jour a aussi" été pour moi celui où j'ai célébré ma première messe. Mis à part le fait que l'évêque Adam, qui était alors malade, a oublié de nous faire prononcer, à l'un comme à l'autre, le vœu de chasteté, j'étais fermement résolu à observer le célibat et à le défendre à tout prix. Je voulais vivre dans une consécration totale les trois vœux de la chasteté inconditionnelle, de la pauvreté et de l'obéissance envers son supérieur, vœux que j'ai d'ailleurs manifesté publiquement de par la présence de toute la population. Pour moi, il n'y avait pas à tortiller car telle était à mes yeux la volonté de Dieu.
Ce oui, je l'ai effectivement respecté, jusqu'au jour où, comme Pierre et Jean devant le Sanhédrin, il m'a fallu reconnaître, alors que je me trouvais au palais épiscopal:
«Qu'est-ce qui est juste aux yeux de Dieu: vous écouter? ou l'écouter lui? A vous d'en décider!» (Actes 4.19).
En ce qui concerne mon engagement au célibat sacerdotal, je peux avouer que, pendant toutes mes années de prêtrise, je n'ai été tenté dangereusement qu'une seule fois – les attaques, elles, étaient fréquentes! Cette tentation aurait pu entraîner la violation du sacerdoce. Je suis convaincu que, si j'avais à l'époque rompu le célibat, je me serais présenté sans détours à la population, car je n'aurais pas pu assumer cette double vie devant Dieu et devant les hommes. J'aurais confié ma détresse en toute objectivité et franchise à la paroisse, que j'aurais invitée à prier pour moi.
A peine avais-je été consacré prêtre, que j'ai pris mes premières fonctions comme vicaire à Zermatt. Etant une station touristique de réputation mondiale offrant de multiples possibilités de se reposer, Zermatt est un lieu de séjour prisé par bien des prêtres et des religieux. Jadis, les ecclésiastiques qui venaient y séjourner s'adressaient apparemment au curé du village. Depuis quelques années, cependant, certains préfèrent effectuer leur séjour en gardant l'anonymat, afin d'éviter que le clergé local ne leur confie des tâches ecclésiastiques alors même qu'ils sont en congé.
Dans certaines stations touristiques, les confessionnaux sont plus que des articles d'antiquaire qui vont aujourd'hui servir de bars décoratifs dans les salons des villas modernes. En tant que prêtre, j'ai rencontré une profonde détresse chez les ecclésiastiques, que ce soit au confessionnal ou lors d'autres confessions. Au début, la solitude et la misère sexuelle de tant de prêtres, avec toutes leurs conséquences, ne me semblaient pas possibles. Prodiguant des conseils, j'essayais d'exhorter les personnes concernées à prier plus et à rompre radicalement leurs relations illicites: en effet, pensais-je, si elles faisaient des efforts sincères, elles devraient bien trouver, avec l'aide de Dieu, la force de renoncer à tel ou tel péché grave.
Je me disais toujours que ces prêtres ou ces religieux n'avaient pas assez de foi et je les condamnais souvent intérieurement. D'année en année a grandi en moi une profonde compassion pour les souffrances qu'enduraient nombre de ces frères et sœurs. Ces personnes se révélaient le plus souvent être des gens de valeur qui, malgré leurs mortifications et leurs œuvres de pénitence, ne progressaient pas. La crainte d'être démasqués ou trahis par leur partenaire et de tomber en disgrâce comme curé auprès des habitants de leur village, accule certains d'entre eux à commettre de graves péchés. Il n'est pas rare que l'avortement soit l'issue du désespoir. Les relations homosexuelles, en particulier avec des jeunes, plongent certains prêtres dans de grandes souffrances morales.
D'autres prêtres m'avouaient ouvertement:
«Aux yeux de Dieu, le célibat n'est pas associé à la prêtrise. L'obligation du célibat est un règlement de l'Église, donc je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit d'avoir des relations intimes avec quelqu'un.»
D'autres encore disaient:
«Jésus et les apôtres n'ont connu ni l'obligation du célibat ni la fonction de prêtre comme notre Église ne peut s'appuyer sur Jésus ni pour l'un ni pour l'autre, je ne suis nullement obligé d'observer le célibat!»
Aussi se sentent-ils particulièrement bien dans leur statut particulier d'ecclésiastique car ainsi presque tout leur est permis!
Voyant que ce genre de confessions se répétaient, je n'arrivais plus à concevoir que Dieu puisse plonger les hommes dans une telle misère.
Les premiers temps de mon ministère sacerdotal, alors que j'étais totalement épuisé de lutter contre la masturbation, j'ai décidé un jour d'aller demander conseil et la bénédiction auprès d'un moine prêtre. Celui-ci m'a expliqué que je devais me réjouir de la force que le Créateur avait placée en moi. La masturbation était selon lui une preuve de la bonne santé de ma virilité. J'espérais que notre prière commune et l'absolution m'apporteraient la délivrance, mais ce que m'a dit le père m'a mis dans une grande fureur. Je m'interrogeais: quel Dieu peut bien être le nôtre, pour ne pas nous entendre ni nous délivrer malgré toutes nos œuvres de pénitence, toutes nos confessions et tous nos appels au secours?
Toute cette histoire de célibat serait-elle par hasard une tromperie? En effet, si je suis censé me réjouir de la force créatrice qui est en moi, encore faudrait-il que l'homme puisse participer là aussi à Église de création! J'ai continué de prier et de lutter devant le Seigneur, car je ne pouvais me contenter, dans ce domaine, d'une réponse impure, vague ou manquant de conviction cela me dégoûtait.
Puis est venu le jour où j'ai découvert une détresse encore plus indescriptible chez certains prêtres. Il s'agit du péché de la zoophilie (fornication contre nature avec des animaux).
Lorsque j'ai entendu une telle détresse au confessionnal, exprimée par des cœurs désespérés, c'est tout un monde religieux qui s'est écroulé pour moi. Horrifié et bouleversé, j'ai eu des nausées et des insomnies. Les animaux ne peuvent pas parler! Des vies détruites, qui un jour auraient été capables de connaître un mariage sain, mais que les lois «infaillibles» de l'Église avaient incitées, sous couvert de «piété», à toutes sortes de vices, et plongées dans la faillite morale! J'allais apprendre que les péchés d'inceste et de zoophilie avaient une longue tradition au sein du clergé catholique!
Les paroles que Jésus avait adressées aux ecclésiastiques de son époque ne m'ont plus quitté non plus:
«Malheureux êtes-vous, scribes et Pharisiens hypocrites, vous qui parcourez mers et continents pour gagner un seul prosélyte, et, quand il l'est devenu, vous le rendez digne de la géhenne, deux fois plus que vous!» (Matthieu 23.15).
Une de ces nuits-là, j'ai compris d'un seul coup tous les prêtres ou les religieux qui avaient abandonné le célibat ou qui luttaient pour la levée de l'obligation du célibat. Jusqu'alors, j'avais toujours vu en eux des gens qui n'arrivaient pas à résoudre leurs problèmes parce qu'ils ne luttaient pas assez contre la sensation de plaisir sexuel, qu'ils ne cultivaient pas assez la communion personnelle avec le Seigneur et passaient trop de temps devant la télévision.
Je me suis juré de faire, au cours de ma vie, des recherches approfondies sur certaines doctrines du Vatican. Je me suis mis à comparer et à examiner davantage la Bible et les enseignements de l'Église. J'ai refait une lecture complète des textes du concile Vatican II traitant des devoirs du prêtre. Au chapitre II, dans la rubrique intitulée «Le ministère des prêtres», j'ai lu aux articles 4 et 5:
«Le Peuple de Dieu est rassemblé d'abord par la Parole du Dieu vivant qu'il convient d'attendre tout spécialement de la bouche des prêtres. [...] Ainsi les prêtres se doivent à tous les hommes: ils ont à leur faire partager la vérité de l'Evangile dont le Seigneur les fait bénéficier. [...] dans tous les cas il s'agit pour eux d'enseigner, non pas leur propre sagesse, mais la parole de Dieu, et d'inviter tous les hommes avec insistance à la conversion et à la sainteté. Cette prédication sacerdotale, dans l'état actuel du monde, est souvent très difficile: si elle veut vraiment atteindre l'esprit des auditeurs, elle ne doit pas se contenter d'exposer la parole de Dieu de façon générale et abstraite, mais elle doit appliquer la vérité permanente de l'Evangile aux circonstances concrètes de la vie.»19
Puis j'ai lu, au «Décret sur l'apostolat des laïcs», au chapitre 1, article 4:
«Seules la lumière de la foi et la méditation de la Parole de Dieu peuvent permettre toujours et partout de reconnaître Dieu, " en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être" (Actes 17.28). » 20
C'est très volontiers que je voulais suivre ces instructions!
Si l'Écriture sainte devait m'apporter la preuve que Jésus n'avait pas obligé ses apôtres et ses disciples à rester célibataires ou à rompre leur mariage pour pouvoir le suivre, cela entraînerait de graves conséquences pour moi. En aucune circonstance je ne pourrais alors continuer de soutenir une telle chose je serais obligé de remettre en question mon appartenance à l'Église catholique, sans quoi je me rendrais coupable devant Dieu et co-responsable de la misère d'un grand nombre de personnes.
Une doctrine inspirée par les démons?
Outre d'innombrables faits historiques je dis bien innombrables! j'ai découvert dans la Bible, entre autres déclarations, 1 Timothée 4.1-3. Ce que Paul, le grand apôtre, célibataire ou veuf, écrit à Rome autour de l'an 60 apr. J.-C. à propos de l'interdiction de se marier, m'a pénétré jusqu'à la moelle:
«L'Esprit le dit expressément: dans les derniers temps, certains renieront la foi,
s'attacheront à des esprits séducteurs et à des doctrines inspirées par les démons,
égarés qu'ils seront par l'hypocrisie des menteurs marqués au fer rouge dans leur conscience:
ils interdiront le mariage [...].»
Cela m'est devenu chaque mois plus insupportable d'être prêtre dans une Église dont l'autorité préfère aux doctrines de Dieu des doctrines inspirées par les démons par l'ennemi suprême de Jésus, le destructeur de la vie. Comment se peut-il que, depuis des siècles et dès notre enfance, on nous inocule dans le sang et dans l'âme une telle erreur avec ses conséquences épouvantables, en nous faisant croire que telle est la volonté de Dieu? Combien cette Église avait-elle de doctrines qui n'étaient pas conformes à la volonté de Dieu? Je me suis mis, davantage encore, à chercher la vérité dans la Bible et à faire la volonté de Dieu.
Plus je lisais l'Écriture, plus Dieu me montrait les contradictions qui existaient entre les doctrines du Vatican et l'enseignement des apôtres. En Actes 2.42, il est dit des premiers chrétiens:
«Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres.»
Jean écrit dans sa deuxième épître:
«Quiconque va trop avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ, n'a pas Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, il a, lui, et le Père et le Fils. Si quelqu'un vient à vous sans être porteur de cette doctrine, ne l'accueillez pas chez vous et ne lui souhaitez pas la bienvenue. Qui lui souhaite la bienvenue communie à ses œuvres mauvaises» (2 Jean 9-11).
Au cours de conversations que j'ai eues en tant que curé avec des étudiants en théologie, j'ai appris qu'aujourd'hui encore, certains séminaristes ont la conviction que Dieu met un terme aux problèmes sexuels par la prière et l'imposition des mains de l'évêque au moment de l'ordination. Selon eux, il est tout à fait normal qu'il le fasse, puisqu'il désire le célibat des prêtres. Eux aussi ont la conviction que l'interdiction de se marier vient de Dieu.
Le nouveau droit canonique s'oppose à la Parole de Dieu en stipulant au canon 247 § 1: «Ils seront préparés par l'éducation appropriée à garder l'état de célibat et ils apprendront à l'estimer comme un don particulier de Dieu.» Quant au concile Vatican Il, il stipule dans la «Constitution dogmatique sur l'Église», au chapitre 5, article 42: «Cette continence parfaite à cause du règne de Dieu a toujours été l'objet de la part de l'Église d'un honneur spécial, comme signe et stimulant de la charité et comme une source particulière de fécondité spirituelle dans le monde.»21
Qui dit don particulier de Dieu exclut la possibilité de forcer quelqu'un à l'«apprendre». Un chrétien peut se réjouir d'avoir reçu un don de Dieu et le mettre au service de l'Église. Mais il ne doit pas perdre de vue que ce don lui a été donné pour l'Église et non pour lui-même. C'est pourquoi un don ne peut en aucun cas être imposé. C'est de la folie mystique!
Dans le journal du Bas-Valais «Nouvelliste», 23éme année, n° 241, je lis, le 17 octobre 1990, à la page 48:
«Deux hornrnes mariés de deux diocèses brésiliens ont été ordonnés prêtres avec l'accord du pape [...]. Le cardinal Lorscheider déclare que ces deux prêtres ont reçu l'ordination 'à condition qu'ils vivent comme frère et sœur avec leur femme.'»
L' hebdomadaire «Schweizerische Katholische Wochenzeitung» (magazine catholique suisse allemand) nous donne un exemple de la manière dont les masses populaires catholiques sont induites en erreur par le Vatican à la page 9 de son édition n° 42 du 19 octobre 1990. Sur le thème «Les apôtres étaient-ils mariés?», ce journal, s'opposant de manière éhontée à Jésus et à l'enseignement et la pratique des apôtres, ainsi qu'aux déclarations du concile Vatican Il, donne le «résumé» suivant:
«Le Nouveau Testament ne fournit aucun élément indiquant qu'un seul des apôtres ait été marié. Le renoncement au mariage fait partie des renoncements que Jésus exigea de la part des hommes qui voulaient se joindre au cercle de ses disciples (Mat. 19.27-30). Jésus demande ici la consécration totale et il fit du célibat volontaire une obligation. Dès les premiers temps, l'Église s'efforça de continuer sa route dans cet esprit.»
Ce système ecclésiastique a besoin de nos prières et de notre adhésion claire et sans partage à Jésus Christ et à sa Parole. Je crois que les lettres envoyées en masse par les catholiques pour demander la suppression de la loi sur le célibat sont comme une goutte d'eau dans la mer. En effet, il faut que les catholiques romains reviennent à Dieu dans leurs actes et leurs pensées et qu'ils fassent pénitence. Dans la consécration à Jésus Christ et le dévouement à sa Parole, s'accomplit une pénitence dont le fruit est l'élimination de toutes les doctrines particulières et erronées. Tout le reste, c'est de la tromperie et de la comédie. Et cela, Jésus Christ ne le mérite pas! Les papes et les prélats sont astreints aux dogmes, aux fonctions, aux dignités et à leur titre ils ne peuvent donc pas changer de cap car, alors, ils perdraient la face aux yeux du monde. Aussi faut-il sans cesse convoquer de nouveaux synodes, et il faut constamment faire du rafistolage sur ce mal qui règne dans le monde, afin de donner à l'opinion l'impression que l'on s'occupe sérieusement de ces problèmes. Cependant, rien de fondamental ne pourra jamais changer dans ce domaine.
Jésus dit:
«Si je n'étais pas venu, si je ne leur avais pas adressé la parole, ils n'auraient pas de péché mais à présent leur péché est sans excuse»
(Jean 15.22).
avec l'autorisation de l'auteur à EP - 11/2002
Note
0 Le titre original de l'article est " L'obligation de célibat – Invention du Vatican – Doctrines inspirée par les démons?"
1 Concile œcuménique Vatican Il, Centurion, Paris, 1967, p. 432
2 Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des cieux, Laffont, 1990, p. 117
3 Concile œcuménique Vatican Il, op. cit., p. 430
4 Ibid., p. 141
5 Ibid., p. 141
6 Ranke-Heinemann. op. cit., p. 116
7 Müller, IlIustrierte Weltgeschichte, Benzinger, p. 97
8 Charles Borromée. Visitation 1570 im Auftrag Pius V.
9 Ranke-Heinemann, op. cit., pp. 132-133
10 Ibid., p. 133
11 Ibid., pp. 134-135
12 Concile œcuménique Vatican Il, op cit., p. 433
13 Deschner, Das Kreuz mit der Kirche, Heyne, 1986, p. 205
14 Ibid., pp. 210-211
15 Ibid., p. 205
16 Ibid.. p. 205
17 Ranke-Heinemann, op. cit.. p. 135
18 Deschner, Op. cit., p. 155, citation d'un ecclésiastique catholique (anonyme) du XIXe siècle
19 Concile œcuménique Vatican Il, op. cit., p. 401
20 Ibid., p. 498
21 Ibid.. p. 85
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Source: http://www.vigi-sectes.org/catholicisme/celibat-obligatoire.html
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