Sacrilège, blasphème, mensonge... d’après les tenants de l’Opus Dei ce livre est presque une agression envers l’Église Catholique. A force de mettre en doute les dogmes de l’Église, Da Vinci Code a provoqué une polémique aussi vive que celle provoqué lors de la sortie de "La Passion du Christ" au cinéma. Encore une fois une religion fait tout un plat avec la sortie d’un simple roman. Pourquoi les catholiques membres de l’Opus Dei, ont-il besoin de regimber de là sorte, si ce n’est parce qu’ils craignent que ce bouquin risque de leur faire perdre des plumes ? À moins qu’il y ait d’autres raisons beaucoup plus obscures que nous ignorons ?
L’intégrisme musulman fait la « une » des journaux, mais les activités de la droite chrétienne s’effectuent souvent dans l’ombre, comme en témoigne la troublante ascension de l’Opus Dei. Milice religieuse au comportement de secte, héritière d’un anticommunisme militant, puissance à la fois économique et politique, l’Oeuvre exerce une influence multiforme sur l’Église, mais aussi sur les pouvoirs temporels, qu’elle cherche à infiltrer. Cette garde blanche du Vatican, très liée au pape Jean Paul II dont elle a permis l’élection, suscite pourtant aussi des résistances au sein de certains catholiques.
Quelques anciens membres, critiques, et d’autres personnes, appartenant pour certains à l’Église Catholique, affirment que l’Opus Dei agit en véritable secte à l’intérieur de l’Église, et considèrent que l’Oeuvre présente des caractéristiques qui s’apparentent à celles des sectes.
L’Opus Dei est souvent décrite comme un mouvement traditionaliste, politiquement proche de la droite conservatrice. On lui attribue en Amérique latine et en Espagne du moins, une influence considérable comme instrument de la lutte du Vatican contre la théologie de la libération. L’Oeuvre est donc fortement impliquée dans les luttes d’influence que se livrent les différentes mouvances de l’Église Catholique.
Par ailleurs, l’Opus Dei cultive le secret et les informations à son sujet sont donc extrêmement fragmentaires. Ainsi les constitutions de l’Oeuvre, rédigées en 1950, n’ont été publiées qu’en 1986 grâce aux révélations d’anciens membres. Pour parer aux informations pouvant donner à penser que l’action de cette institution était loin d’avoir toujours été exemplaire et s’exonérer de l’image de vaste société secrète complotant pour la domination du monde, les responsables de l’Opus Dei ont consenti à un important effort de communication à l’occasion de la béatification de José Maria .
L’Opus Dei et le pouvoir
Son goût du secret lui a valu une réputation de lobby auprès des instances politiques et d’infiltration au sein d’autres organes de l’Église.
L’un des soupçons vis-à-vis de l’Oeuvre est celui de l’évangélisation des peuples par l’intermédiaire des classes dirigeantes : « Cuius regio, eius religio » (« celui qui gouverne un pays détermine sa religion »), mais ce principe n’apparaît nulle part dans les publications de l’institution. Malgré la directive officielle de s’abstenir de toute intervention politique, l’organisation est soupçonnée d’exercer de discrètes influences dans les milieux dirigeants. Elle serait toujours influente auprès de la droite espagnole en particulier, même si cette réputation semble non prouvée. On va jusqu’à dire, qu’en Espagne, des membres de l’ancien gouvernement de M. José Maria Aznar en étaient membre.
L’Oeuvre est également critiquée pour son élitisme. On la dit très active auprès des étudiants des grandes universités où elle tente de recruter les futurs dirigeants afin d’asseoir son influence sur les sociétés. Selon le cardinal John O’Connor, ancien archevêque de New York, aujourd’hui décédé, « Je crois qu’il est important de chasser l’idée, une idée dont vous avez l’habitude et qui frôle la calomnie, que l’Opus Dei privilégie seulement les riches et les intellectuels. » Le cardinal Albino Luciani a déclaré, un mois avant d’être élu pape sous le nom de Jean Paul Ier : « L’extension, le nombre et la qualité des membres de l’Opus Dei ont fait penser à je ne sais quelles ambitions de pouvoir ou je ne sais quelle obéissance aveugle et grégaire. La vérité est autre : il n’y a que le désir de faire des saints, mais dans la joie, avec un esprit de service et une grande liberté ». Dans le siècle où nous vivons, où la droite religieuse fait tant de dégâts, peut-on croire à semblables inepties ?
D’après des critiques de l’Opus Dei, le titre de prélature personnelle (attribué en 1982) permet à l’Opus Dei de dépendre directement de Rome sans être soumise aux évêques locaux, ce qui permet donc à l’Opus Dei de bénéficer de facto d’un statut d’extraterritorialité (à l’égard de la hiérarchie catholique locale) et donc de n’avoir de compte à rendre à personne excepté au pape lui-même. Les membres de l’Opus Dei, dans la vie courante et paroissiale, restent tout de même sous l’autorité de leur évêque local, et nous n’avons entendu aucun de ces évêques dire le contraire.
Au dire de certains, c’est un mouvement religieux qui essaie de placer ses membres, ou des proches, dans les cercles du pouvoir. En effet, plutôt que de fonder un parti religieux, qui aurait eu peu d’importance et peu de notoriété, il valait mieux tenter de placer au gouvernement des personnes proches de leur courant, afin de promouvoir leurs idées, et de placer ensuite des personnes de leur obédience à des postes de pouvoir. Ce que les Jésuites ont toujours essayé de faire depuis la création de l’Opus Dei. Le pape noir n’est pas mort !
De toute façon, que les critiques viennent des évangélistes américains, lors de la sortie du film sur la « passion du Christ » de Mel Gibson, des intégriste musulmans quant aux caricatures de Mahomet, des fanatiques colons Juifs qui prônent l’Éretz Israël ou des tenant de l’Opus Dei qui angoissent à la sortie du Da Vinci Code... tous ces groupes sont identifiés à l’extrême droite et proche des pouvoir qui présentement régissent la moitié du monde. Peut-on avoir certaines craintes quand à leur puissance néfaste vis à vis la paix dans le monde ? Aucune de ces factions fanatiques n’appelle à la sécurité et à l’harmonie des peuples. Elles sont néfastes et nous devons les combattre de toutes nos forces.
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