Jésus-Christ et l’Eucharistie
— réponse au site Vitam Impadero Vero —
D’emblée, nous vous proposons de prendre connaissance d’un premier trait tiré par les responsables du site VIV à l’intention des évangéliques, protestants et assimilés :
« Les attaques des protestants vis-à-vis de l’Église catholique se focalisent principalement sur l’Eucharistie. Ceci démontre que les opposants de l’Église- principalement des évangéliques et des fondamentalistes- reconnaissent une des doctrines dévotionnelles essentielles du catholicisme. De plus, ces attaques montrent que les fondamentalistes n’ont pas toujours une compréhension littérale de l’Ecriture Sainte. C’est visible dans leur interprétation de ce passage- clé du chapitre six de l’Evangile de Jean, dans lequel le Christ s’exprime au sujet du sacrement qui sera institué au cours du dernier repas ».
(Christ dans l’Eucharistie : au sujet de la présence réelle, page 1).
Les auteurs protestants ne se focalisent pas sur la question de l’eucharistie mais sur tous les points doctrinaux qui nous séparent du Romanisme. Ce ne sont pas les seuls évangéliques ou fondamentalistes qui étudient le contentieux existant, les protestants réformés ont écrits de remarquables pages sur cette question. Les évangéliques spiritualisent les textes bibliques lorsque ces derniers demandent à être spiritualisés et d’un autre côté, ils adoptent une position littéraliste lorsque cela s’impose. Nous pourrons aussi accuser les catholiques d’être justement littéralistes sur le problème qui nous occupe, savoir l’eucharistie.
Commençons par le texte central de Jean 6 :
« Ils lui dirent : que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu ? Jésus leur répondit : l’œuvre de Dieu, c’est que vous croyez en celui qui m’a envoyé. Quel miracle fais-tu donc, lui dirent-ils afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi ? Que fais-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur donna le pain du ciel à manger. Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel, car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent : Seigneur, donne-nous toujours ce pain. Jésus leur dit : Je suis la pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu, et vous ne croyez point. Tout ce que le Père me donne viendra à moi, car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le fils et croit en lui ait la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Les juifs murmuraient à son sujet, parce qu’il avait dit : je suis le pain qui est descendu du ciel. Et ils disaient : n’est-ce pas là, Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ? Jésus leur répondit : Ne murmurez pas entre vous. Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire et je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi. Ce n’est pas que personne ait vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu, celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert et ils sont morts. C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. Là-dessus, les juifs disputaient entre eux, disant : Comment peut-il nous donner sa chair à manger ? Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement ».( Jean 6 : 28-58).
Une vérité mathématique nous aidera à comprendre ce que signifie l’expression « manger sa chair et boire son sang » :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, CELUI QUI CROIT EN MOI A LA VIE ETERNELLE ». (Jean 6 :47).
« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour ». (Jean 6 :54).
Or nous savons que si A = B et B=C, alors A=C ! Ainsi « manger sa chair et boire son sang revient donc à croire en lui !
Le site « Vitam Impadere Vero » développe alors son apologétique :
« Simple figure de style ?
Ils disent (les protestants) qu’en Jean 6, Jésus ne parlait pas de nourriture et de boissons physique, mais de nourriture et de boisson spirituelles. Ils citent Jean 6 :35 : ‘Jésus leur dit, je suis le pain de vie. Qui vient à moi n’aura plus jamais faim, qui croit en moi n’aura plus jamais soif ! Ils affirment que le fait de venir à lui, c’est le pain, et avoir foi en lui c’est la boisson. Ainsi, manger la chair et le sang de Christ signifie simplement croire en Christ. Mais il y a un problème avec cette interprétation. Comme l’explique le frère John A. O’Brien, le phrase ‘manger la chair et boire le sang’ lorsqu’elle est utilisée au sens figuré parmi les juifs, comme chez les arabes de nos jours, signifie ‘infliger à une personne un préjudice sévère, en le calomniant ou en portant contre lui de fausses accusations’. Interpréter cette phrase de façon figurative en amène à faire promettre au Seigneur sa vie éternelle pour le coupable qui le diffame et le hait, ce qui réduirait tout le passage à un non-sens absolu ».
(page 3).
Le larron sur la croix ne diffamait-il pas le Seigneur avant d’être sauvé ? (Matthieu 27 :44).
Ce qui est accablant pour le site catholique, c’est que justement le grand Saint-Augustin répond à son argument :
« Si un passage est d’ordre préceptif, soit pour interdire un crime ou une mauvaise action, soit pour enjoindre l’utilité ou la charité, il n’est pas figuratif. Mais s’il semble recommander un crime ou une mauvaise action, ou interdire l’utilité ou la bonté, il est figuratif. Le Christ dit : Si vous ne mangez de la chair du fils de Dieu et ne buvez pas son sang, la vie n’est point en vous. Il semble recommander une mauvaise action, ou un crime. Il s’agit donc d’une figure de style, qui nous enseigne que nous participons aux bienfaits de la passion du Seigneur. Il veut nous inculquer que nous devons conserver en notre esprit, avec amour et profit, le souvenir que sa chair fut crucifiée et blessée pour nous ».
(Augustin d’Hippone, 3ème livre sur la doctrine chrétienne).
Il faut également signaler que Jésus parlait en araméen et il est profitable de découvrir les deux textes protestants suivants :
« Il est reconnu aujourd’hui qu’on ne peut tirer argument du mot ‘est’ dans l’expression ‘ceci est mon corps’, car dans un cas semblable l’araméen que parlait Jésus, n’employait pas le verbe auxiliaire, en sorte que Jésus a dû dire :’Ceci, mon corps’. Cela pourrait tout aussi bien se traduire par : Ceci représente (symbolise) mon corps ».
(Dictionnaire Encyclopédique de la Bible, pages 172 et 173, Valence-sur-Rhône, 1973).
Ou encore :
« Lorsque Jésus déclare que ce pain ‘est’ son corps (‘est’ : un petit mot qui, au reste, a dû faire défaut dans la phrase araméenne qu’Il a prononcée), tout indique qu’Il n’a pas voulu donner à cette affirmation le sens d’un changement de substance, et que les disciples ne l’ont pas non plus comprise de cette manière. Tout d’abord, Jésus était encore corporellement présent au milieu d’eux au moment où Il a appelé le pain son corps. Au sujet de la coupe, Il déclare, selon Luc 22 :20 que cette coupe est la nouvelle alliance en son sang. Cette manière de parler ne suggère en rien une identification littérale du vin et du sang. Il saute aux yeux que le petit mot ‘est’ revêt une tout autre signification ».
(Catholicisme et Protestantisme, Lettre pastorale du Synode général de l’Église Réformée des Pays-Bas, Librairie Protestante, Bld Saint-Germain, 140, Paris).
Précisons qu’il ne s’agit pas ici de fondamentalistes ou d’évangéliques mais de protestants de l’Église Réformée de France quant à l’édition !
Ensuite, nous découvrons un texte téméraire de la part du siteVIV dans lequel il ose prétendre qu’il n’existe aucun texte ou document dans lequel l’interprétation protestante est avalisée !
« En fait, il n’y a aucun écrit des premiers siècles de l’Église qui laissent entendre que les chrétiens doutaient de l’interprétation qu’en fait encore aujourd’hui l’Église Catholique. Il n’existe aucun document dans lequel l’interprétation littérale est contredite et seulement l’interprétation métaphorique acceptée ».
(Christ dans l’Eucharistie, page 7).
Nous pouvons assurer que le site québécois se trompe lourdement !
« Les saints mystères sont les antitypes (antitupa) de son précieux corps et de son sang … et la mort du Christ commémorée grâce aux symboles de sont corps et de son sang ».
(Augustin d’Hyppone, Const. apost., 5, 14, 7 ; 6, 23,5 et 7, 23,4).
« Il faut offrir ce pain comme l’image (omoïoma) du corps du Fils-unique et offrir la coupe comme l’image (omoïoma) du sang ».
(Sérapion, Euch.13, 12-14).
« Les chrétiens commémorent tous les jours le sacrifice de Jésus avec les symboles (dia sumgolon) de son corps et de son sang rédempteur. Le Christ a appris à ses disciples à confectionner l’image (ten eixona) de son corps et de son sang rédempteur et à employer le pain pour en être le symbole ».
(Eusèbe de Césarée, De solemn.pasch., 7).
« Par le pain et le vin, je me référe prophétiquement aux antitypes des membres corporels du Christ ».
(Eustache d’Antioche, fragm., 2).
« Le pain et le vin sont offerts dans l’Église comme un symbole de sa chair et de son sang ».
(Macaire d’Egypte, hom., 27, 17).
« Il faut comprendre ce que j’ai dit en un sens spirituel. Vous n’allez pas manger ce corps que vous voyez ni boire ce sang que ceux qui le crucifient vont répandre » .
(Augustin d’Hyppone, En.Psa., 3 :1).
« Le Seigneur n’a point fait de difficulté pour dire : ceci est mon corps, dans le repas où Il remit et donna à ses disciples la figure de son corps et de son sang ».
(Du même, Contre Adimante, c.12).
« Quelques-uns s’imaginent qu’au sacrement du corps et du sang du Seigneur se trouvent le même corps et le même sang du Christ qui ont été pris de la Vierge Marie, j’ai écrit contre cette erreur et montré ce qu’il faut croire à ce sujet ».
(Raban Maure, évêque de Mayence, 820, Poenitentialis, de l’institution des clercs, I, 31).
« La chair du Christ est mystiquement l’aliment de l’âme, mais elle ne l’est pas du corps : aussi, n’est-elle pas mangée matériellement ; car tel qu’est cet aliment, telle doit être la manière dont on le mange ».
(Saint-Bernard, sermon sur la purification de la Vierge).
En fait, pendant tout le millénaire qui a suivi la vie de Christ sur terre, l’Église n’avait aucunement fixé la doctrine sur cette question bien épineuse. Les avis étaient variés !
Les frémissements en direction du dogme romain débutent en 1O79 au Concile de Rome où la présence eucharistique prend solidement pied dans l’enseignement romain. Il s’agit d’une confession d’un certain Béranger qui confesse sa faute et qui désire admettre la présence eucharistique. Il reviendra sur sa décision plus tard.
Plus sérieusement, le document suivant est à découvrir :
« … certains ont pensé pouvoir trouver un appui pour une erreur, en disant que dans le sacrement de l’autel ce n’est pas vraiment la vérité du corps et du sang du Christ qui est présente, mais seulement une image, une apparence et une figure … ».
(Lettre Cum Marthae circa, Innocent III qui écrit à Jean de Lyon, le 29 novembre 1202).
Quelques années plus tard, un Concile se prononce définitivement :
« Il y a une seule Église universelle des fidèles, en dehors de laquelle absolument personne n’est sauvé, et dans laquelle le Christ est lui-même à la fois le prêtre et le sacrifice, lui dont le corps et le sang, dans le sacrement de l’autel, sont vraiment contenus sous les espèces du pain et du vin, le pain étant transsubstantré au corps et le vin au sang par la puissance divine … ».
(4ème Concile du Latran, 11-30 novembre 1215).
Le Concile de Trente y mettra la touche finale dans le contexte de la contre-réforme.
L’apôtre Paul insiste bien sur le fait que la Sainte-Cène (le repas du Seigneur) est aussi une célébration anticipative du retour de Christ :
« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne ». (1 Corinthiens 11 :26).
La Cène est-elle réellement une anticipation de la parousie ? La réponse sans aucune ambiguïté nous vient des paroles angéliques adressées aux disciples qui au moment de l’ascension scrutaient le ciel afin de voir où était parti le Maître :
« Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra de la même manière dont vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ».( Actes 1 :11).
Comment l’ont-ils vu retourner au ciel ? D’une manière corporelle ou physique. Ils savaient que le Seigneur n’était pas un fantôme ! ( Luc 24 :39). Le Seigneur Jésus est au ciel. Il est dans la gloire et la puissance de son Père et sa présence corporelle sur cette terre ne se réalisera qu’au moment de son retour. L’Église n’est pourtant pas la communauté du Seigneur absent car le Saint-Esprit fait de la présence de Jésus une réalité vécue au quotidien chez tous les vrais enfants de Dieu. Ainsi, le mot d’ordre de chaque service de communion est un appel permanent de son retour physique sur terre ! ( jusqu’à ce qu’Il vienne). A l’instar de Paul, nous ne pouvons exiger une présence corporelle de Christ. Nous nous réjouissons actuellement de ce qu’Il est avec nous par le biais de la troisième personne de la Trinité et en sachant que sa présence spirituelle est permanente pour les chrétiens.
La transsubstantiation romaine est également une distorsion de la vérité de l’Ecriture. Il s’agit tout simplement que la coupe de vin n’est pas offerte à l’assemblée réunie ! Si la pratique romaine était vraie, on comprendrait en effet l’hésitation précautionneuse au sujet du vin. Quant à l’hostie, le prêtre la place directement sur la langue du communiant, il n’y a donc aucun risque de la voir tomber à terre. Par contre, le risque est beaucoup plus grand de renverser du vin consacré et de voir partir le sang de Christ dans les égouts ! C’est la raison pour laquelle la coupe a été soustraite aux communiants !
Il est clair qu’il s’agit ici d’une très grave désobéissance quant à l’intention voulue par Jésus-Christ de donner également la coupe à tous les participants. On ne peut cacher le refus obstiné de l’église catholique d’obéir à un ordre précis de Dieu le Fils ! Quel est donc cet ordre ?
« Il prit ensuite une coupe et, après avoir rendu grâces, Il la leur donna, en disant : buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés ».( Matthieu 26 :27).
Afin d’éviter une facile dérobade en insinuant que seuls les apôtres étaient présents lors de la cène ici décrite, nous vous renvoyons aux paroles de l’apôtre Paul adressées aux chrétiens de Corinthe :
« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne ». ( 1 Corinthiens 11 :26).
Selon le remarquable modèle biblique, qu’est-ce qui ressemble le plus à la cène décrite dans ces deux textes bibliques que nous venons de découvrir ? La messe catholique ou la Sainte-Cène protestante ? Il n’ y a pas photo ! Il est évident que les chrétiens sont appelés tout comme les apôtres et les corinthiens à manger le pain et à boire le vin ! L’église catholique suite à sa tortueuse tradition rejette l’autorité divine sur cette question capitale !
Le Concile de Trente assure qu’il suffit de recevoir le pain et d’utiliser une pauvre théorie médiévale plutôt que d’obéir à un ordre précis de Paul et de son Maître !
Dans le chef de l’église romaine, le mot d’ordre est : tradition, tradition, trahison ! Qu’en pense Jean Chrysostome ?
« Alors que, sous l’ancienne alliance, les prêtres mangeaient certaines choses et les laïcs d’autres, et qu’il n’était pas légitime pour le peuple de prendre ce qui était pour les sacrificateurs, il n’en est plus ainsi aujourd’hui. Au contraire, un même corps est placé devant tous, et une même coupe ».
(Homélie XIV sur 1 Corinthiens).
Le terme « transsubstantiation » a vu le jour vers la fin du moyen-âge. L’église de cette période était totalement différente de celle est apôtres et comme le fait remarquer Herbert Carson, ce terme rébarbatif est issu en effet de cette sombre période de l’histoire européenne ainsi que de la philosophie médiévale. Les philosophes de cette époque peu éclairée considéraient tout objet matériel comme étant composé de deux qualités essentielles : la substance et les apparences ou les réalités sensibles. En conséquence, le miracle qui d’après Rome se produit lors de la messe est une totale transformation de la substance du pain et du vin, alors que les apparences restent les mêmes. Remarquons que Jésus lui-même s’oppose à la doctrine romaine. Alors qu’il se trouvait à table avec ses disciples, le Seigneur va établir nettement une distinction entre le repas qu’il va prendre et la croix. Voyons le texte suivant :
« J’ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir ». (Luc 22 :15).
Les souffrances de Jésus n’ont pas eu lieu autour d’une table mais sur la terrible croix de Golgotha. Le Concile de Trente enseigne faussement ceci :
« Parce que, dans ce divin sacrifice, qui s’accomplit à la messe, ce même Christ, qui s’est offert lui-même une fois (hébreux 9 :27) de manière sanglante sur l’autel de la croix, est contenu et immolé de manière non sanglante, le saint Concile enseigne que ce sacrifice est vraiment propitiatoire ».
(Trente, Doctrine sur le saint sacrement de la Messe, session XXII).
L’une des nombreuses malédictions issues de Trente appuie cette déclaration :
« Si quelqu’un dit que le sacrifice de la Messe n’est qu’un sacrifice de louange et d’actions de grâces, ou une simple commémoration du sacrifice accompli à la croix, mais non un sacrifice propitiatoire ou qu’il n’est profitable qu’à ceux qui reçoivent le Christ et qu’on ne doit l’offrir ni pour les vivants ni pour les morts ni pour les péchés, les peines, les satisfactions et autres nécessités, qu’il soit anathème ».
(Trente, doctrine sur le saint sacrement de la Messe, session XXII).
Il est donc apparent que ce concile fourvoyé présente la messe comme un sacrifice qui procure le pardon et la faveur de Dieu et qu’il est aussi le sacrifice de la messe propitiatoire. Un sacrifice propitiatoire est par définition un sacrifice par lequel on apaise la colère divine afin d’obtenir des faveurs et que Dieu nous soit propice. La papauté soutient toujours la même doctrine. Pie XII pouvait écrire :
« Il faut préciser avec exactitude le sens du mot ‘offrir’. L’immolation non sanglante par le moyen de laquelle, après les paroles de consécration, le Christ est rendu présent sur l’autel en état de victime … ».
(Mediator Dei, cité par Dumeige à la page 485).
Que cet enseignement est éloigné de la Parole de Dieu ! Le sacrifice qui eut lieu eu calvaire était parfait et complet. Le cri de victoire « tout est accompli » se concrétise par la résurrection de Jésus d’entre les morts. Le Seigneur remplit à merveille son rôle d’avocat et ce ministère n’est absolument pas une continuation de son sacrifice afin de procurer une propiation. C’est déjà acquis ! Notre Seigneur a totalement accompli la volonté de notre Père céleste. Jésus s’est chargé personnellement des péchés de son peuple. Le Père l’a accueilli dans sa présence et le cantique de louange assure la finalité et la perfection de son sacrifice :
« Il nous aime et Il nous a lavés de nos péchés par son sang ».
(Apocalypse 1 :5).
Son amour continue (utilisation du présent) et l’œuvre expiatoire étant parfaite est un événement déjà passé, en conséquence elle n’a pas besoin d’offrandes supplémentaires. Notre Seigneur Jésus-Christ accomplit la nouvelle création par une démonstration semblable de puissance et de souveraineté :
« … Il a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la Majesté divine ».
(Hébreux 1 :3).
Le système romain n’a pas saisi correctement la véritable signification de la Sainte-Cène. Pour le catholicisme, c’est comme si ce repas était un moyen de rappeler à Dieu l’existence du calvaire, alors qu’en réalité, c’est nous les hommes qui avons besoin de ce rappel ! Ecoutons Paul, une fois encore :
« Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne ». Il est important de souligner que le terme grec « kataggello » (annoncer) que l’on retrouve treize fois dans les Actes et les épîtres pauliniennes sert à décrire la proclamation de l’Evangile dans laquelle le prédicateur est le héraut de la Vérité. Un tel message est adressé aux humains car nous prêchons aux hommes et nous apportons nos actions de grâces au Seigneur-Dieu. Il est donc parfaitement clair et ce à l’encontre de ce qu’avance le site québécois, que l’apôtre Paul parle d’annoncer la mort du Seigneur et cela ne signifie pas une reconstitution du sacrifice de Christ devant le Père. Il ne peut s’agir de l’élévation de l’hostie à l’intention de Dieu, mais plutôt d’une déclaration de l’Evangile à celui qui adore. Cette proclamation est le résultat du fait de manger et de boire et certainement pas d’un acte liturgique comme la sonnerie d’une cloche ou l’élévation d’une hostie. L’image de manger et de boire les éléments souligne le don de grâce de notre Dieu et notre joyeuse approbation des grandes bénédictions que Dieu nous accorde. Voyons également l’argument suivant utilisé par le site VIV :
« Les autres fondamentalistes qui commentent Jean 6, affirment également que l’on peut voir Christ parler de façon métaphorique seulement, en comparant des versets comme celui de Jean 10 :9 (je suis la porte) et Jean 15 :1 (je suis la vigne véritable). Le problème est qu’il n’y a pas de connexion avec Jean 6 :35 (je suis le pain de vie).’ Je suis la porte’ et’ je suis la vigne véritable’ sont effectivement des métaphores car Christ est comme une porte- nous accédons au ciel par lui- et il est aussi comme une vigne- nous recevons la sève spirituelle par lui. Mais le Christ, en Jean 6 :35 est allé bien au-delà du symbolisme en disant :’ car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang une boisson ». (page 3).
Justement ! l’auteur se trompe de nouveau lorsqu’il écrit sans preuve aucune qu’il n’existe pas de connection entre ces diverses citations !
- Tout comme Jésus est la Porte du ciel,
- Tout comme Jésus est la sève spirituelle,
- on demeure dans le symbolisme en précisant :
- Qu’Il est aussi le pain , image de la vie reçue de Dieu,
- Il est également le vin, image du sang versé pour nos forfaits ! ( Actes 20 :28).
- Manger sa chair et boire son sang, c’est se nourrir par la foi de sa personne offerte pour nous en sacrifice sur la croix. Jésus répète que quiconque croit, reçoit le salut, la vie éternelle et la certitude de la résurrection ! ( versets 35,40 et 47).
- Celui qui mange et boit reçoit les mêmes grâces (versets 50, 51, 54 et 58). De plus, l’épître aux hébreux affirme dix fois que le sacrifice de la croix est unique et qu’il ne doit pas être répété ! (7 :27, 9 :12, 25, 26, 27 et 28, 10 :10, 12, 14 et 18).
Découvrons le délire déplacé du responsable du site en question :
« L’Eucharistie, voilà l’acte essentiellement religieux de notre vie, l’acte qui nous unit purement et simplement à Dieu. C’est un acte de reconnaissance absolument bouleversant ! C’est une offrande, un sacrifice grandiose ! Si nous le savions vraiment, me disent des amis musulmans, et je les cite :’ vous ramperiez par terre, vous adoreriez en pleurant de joie sur le seuil de vos églises, vous iriez communier en tremblant, avec un respect inimaginable, vous vous écraseriez dans vos bancs, à genoux, en sanglotant aux creux de l’émerveillement qui vous saisirait. Rien n’est plus grandiose qu’une messe ! Le savons-nous vraiment ? ».
Tout cela n’a pas empêché l’Église romaine de voir ses églises se vider un peu partout, de voir l’Espagne tellement catholique devenir la nation la moins pratiquante du continent. De constater que 90% des protestants belges sont sortis de toutes ces pratiques ennuyeuses au possible, loin de la vie et de l’action de l’Esprit. Ils ont été touchés par l’humilité du culte protestant, heureux de connaître véritablement Jésus-Christ, Marie telle qu’elle est vraiment et de rendre également un culte qui soit vraiment en esprit et en vérité !
Christian Piette
Source: http://www.vigi-sectes.org/
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