Saturday, February 10, 2018

Cour des comptes: des propositions pour "renforcer la confiance" dans les vaccins



Par AFP , publié le 07/02/2018 à 15:44 , mis à jour à 15:44



Paris - L'augmentation du nombre de vaccins obligatoires pour les enfants était "nécessaire" mais doit s'accompagner d'autres mesures telles qu'offrir aux pharmaciens la possibilité de vacciner et impliquer davantage l'école, estime la Cour des comptes.

"La politique vaccinale: un enjeu de santé publique, une confiance à conforter" est l'un des volets du rapport de la Cour des comptes publié mercredi. De façon assez inhabituelle, ce chapitre ne s'intéresse pas au coût des mesures mais se propose d'évaluer la politique générale mise en oeuvre par l'Etat en matière de vaccination.

Le passage de 3 à 11 vaccins obligatoires pour les enfants nés à partir du 1er janvier est une "clarification nécessaire" mais "doit impérativement s'inscrire dans une stratégie d'ensemble plus large pour conforter durablement la confiance", juge la Cour, en formulant des recommandations.

D'abord, "généraliser le carnet de vaccination électronique" pour disposer d'un "outil informatisé de suivi du statut vaccinal".

Ensuite, "ouvrir plus largement aux professionnels de santé", aux infirmiers, aux pharmaciens, la possibilité de vacciner. La vaccination contre la grippe en pharmacie pour les personnes à risques est actuellement expérimentée dans deux régions (Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes).

La Cour préconise d'"impliquer activement la médecine scolaire dans la vaccination" et d'obliger les professionnels de santé à se vacciner contre la grippe.

Enfin, elle insiste sur la nécessité "d'une présence plus forte et plus réactive sur les réseaux sociaux". Le but: lutter contre un "climat anxiogène sur la vaccination" dû aux "rumeurs et polémiques (...) amplifiées par les médias sociaux et souvent accompagnées d'un discours +complotiste+". Elle suggère de confier cette mission à la Haute autorité de santé (HAS).

La Cour des comptes juge que par le passé, "la mobilisation des pouvoirs publics a manqué de réactivité et de force" pour contrer un phénomène d'"hésitation vaccinale" plus marqué en France qu'ailleurs.

"Les plans successifs visant à relancer la politique vaccinale n'ont débouché que sur des mesures partielles, mal coordonnées, insuffisantes pour renforcer suffisamment l'adhésion vaccinale", estime-t-elle.

L'argument premier du gouvernement pour augmenter le nombre de vaccinations obligatoires est la baisse du taux de couverture vaccinale et la réapparition de certaines maladies.

Les vaccins obligatoires sont pris en charge à 65% par l'assurance maladie (sauf l'un d'eux, le ROR, pris en charge à 100% pour les mineurs). Surcoût pour la Sécu: environ 12 millions d'euros.

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