Monday, June 28, 2010

G20: Perquisition et arrestations à l'Université de Toronto

Publié le 27 juin 2010 à 13h49 Mis à jour le 27 juin 2010 à 14h07

G20: Perquisition et arrestations à l'Université de Toronto




Cette homme est l'un des 70 individus arrêtés près de l'Université de Toronto en marge du sommet du G20 le dimanche 27 juin.
Photo Reuters


La Presse Canadienne
Toronto


La police a procédé dimanche matin à une importante perquisition dans l'un des bâtiments du campus de l'Université de Toronto. Au moins 70 personnes auraient été arrêtées et des chefs d'accusation ont été portés. Il ne s'agirait pas d'étudiants. Des Québécois feraient partie du lot d'individus arrêtés.
La police a dispersé avec force un petit groupe de manifestants qui réclamaient la libération d'activistes enfermés dans le centre provisoire de détention de Toronto. Une centaine de manifestants scandaient pacifiquement alors «laissez-les sortir» lorsque la police anti-émeute les a chassés de la rue.

Un porte-parole du Groupe intégré de la sécurité du G8 et du G20 a expliqué que les autorités avaient trouvé une cache d'armes de «toutes sortes». Des briques et des bâtons auraient notamment été saisis.

Des dizaines d'agents de police passaient au peigne fin des arbustes et des poubelles à proximité des lieux de la perquisition à la recherche d'articles suspects. Ils auraient notamment trouvé des sacs de vêtements de couleur noir.

Total de 500 arrestations

Au moins 500 personnes auraient donc été arrêtées depuis le début du sommet de Toronto. Certaines ont été libérées après interrogatoire

Quatre d'entre elles ont été arrêtées tôt dimanche matin après que des témoins les aient vues sortir d'une bouche d'égout près de la zone de sécurité. Des travailleurs ont ensuite soudé plus de trous d'homme et des employés municipaux ont vérifié les systèmes d'égout et leurs accès, mais la police maintenait qu'il n'y avait pas de danger.

Par ailleurs, le maire de Toronto, David Miller, n'a pas été tendre à l'endroit des vandales qui se sont infiltrés dans les manifestations anti-G20, samedi, dans la Ville-Reine. M. Miller les a qualifiés de «voyous» et de «criminels». Quant au chef de police de Toronto, Bill Blair, il a déclaré qu'il n'avait jamais vu un tel niveau de délinquance gratuite, de vandalisme et de destruction dans les rues de la ville.

De la casse au centre-ville

Des individus vêtus de noir ont incendié au moins trois voitures de police et ont brisé des fenêtres de commerces et de banques. Des policiers ont été atteints par des pierres et des bouteilles, mais aucun d'eux n'a été sérieusement blessé. Les forces de l'ordre ont tenté de contenir les fauteurs de troubles en faisant usage de matraques, de gaz lacrymogènes et de gaz au poivre. Ils ont notamment repoussé un groupe d'une centaine de manifestants rassemblés devant le studio de cinéma transformé en centre de détention du G20.

Des discussions tendues

Le Canada tentera, au dernier jour de la rencontre ce dimanche, de convaincre ses homologues étrangers d'adopter des cibles sévères pour réduire leurs déficits et leurs dettes.

Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a lancé, dimanche matin, une journée de discussions qui s'annonce ardue pour les chefs d'État, qui devront s'entendre sur une foule de sujets qui suscitent déjà quelques divisions.

Les dirigeants des pays membres du groupe élargi doivent d'abord et avant tout se mettre d'accord sur l'élaboration d'une stratégie commune afin de stabiliser l'économie mondiale, toujours instable depuis la crise financière qui a secoué la planète.

«Voici la corde raide sur laquelle nous devons marcher: pour soutenir la reprise, il est impératif que nous poursuivions les plans de relance existants, ceux auxquels nous nous sommes engagés l'an dernier. Mais en même temps, les pays développés doivent envoyer un message clair que, au moment où nos plans de relance expirent, nous allons nous efforcer de remettre nos finances en ordre», a plaidé le premier ministre canadien, à l'ouverture de la rencontre plénière qui s'étirera toute la journée dimanche.

Dans une lettre envoyée à ses partenaires du G20, il y a dix jours, M. Harper a fait valoir que, pour ce faire, les pays devaient s'engager à réduire leur déficit de moitié d'ici 2013 et qu'ils commencent à réduire leur niveau d'endettement d'ici 2016. Des cibles qu'il défend toujours auprès de ses partenaires. «Étant donné que certains d'entre nous atteindront ces objectifs plus tôt, nous devrions convenir de considérer ces cibles fiscales comme minimales», a-t-il fait valoir à ses homologues, dimanche matin.

Pas de succès sans concertation

«Mais cet assainissement des finances publiques ne sera un succès que si nous prenons des actions concertées au sein du G20 pour appuyer la demande globale, pour s'attaquer aux rigidités structurelles et aux taux de chômage élevés qui atteignent un niveau inacceptable, et à réduire la pauvreté dans le monde», a plaidé le leader canadien.

Le premier ministre a d'autre part souligné la nécessité de combattre le protectionnisme. Car la reprise demeure fragile, puisque «la reprise de la demande privée n'est pas encore assurée dans tous les pays du G20», a-t-il noté.

Harper semble avoir gagné son pari

Sur l'épineuse question d'une taxe bancaire mondiale, M. Harper semble néanmoins avoir gagné son pari, après avoir dépêché des ministres aux quatre coins de la planète pour tuer la proposition.

L'idée aurait été écartée, selon une ébauche du communiqué final du G20, qui indique que les pays seront libres de faire comme bon leur semble. Le Canada s'oppose farouchement à l'imposition d'une telle taxe, car il refuse d'imposer davantage ses contribuables, qui écoperaient des frais d'une telle taxe selon lui. D'autant plus que ses banques se sont bien tirées de la récession mondiale, contrairement aux banques de l'étranger, soutient le gouvernement canadien.

Mais l'Europe et les États-Unis en sont d'ardents défenseurs et la France et le Royaume-Uni, entre autres, ont déjà indiqué qu'ils iraient de l'avant peu importe l'issue des négociations.
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