"Les Exercices sont une école de liberté"
Un entretien avec le Père Arnaud de Rolland, jésuite, directeur du centre spirituel de Manrèse
Quel est le rôle des Exercices ?
Il y a deux dimensions dans les Exercices qu’il ne faut jamais dissocier. Il y a le côté école de prière, et le côté décision, discernement. Faire les Exercices c’est faire l’expérience qu’en approfondissant une relation avec Dieu, quelque chose va m’être révélé de mon désir le plus profond, et du même coup va éclairer mes choix. Pour Ignace, il ne peut pas y avoir l’union à Dieu sans une conséquence pratique du côté de la décision. Pour des grandes décisions, les Exercices aident à y voir clair…
Les Exercices sont donnés par les jésuites ou des religieuses ignatiennes. C’est une singularité de votre ordre ?
Les Exercices sont un don de Saint Ignace à l’Eglise universelle et la Compagnie a cette tâche d’être le corps social qui garantit une transmission des Exercices En cela, oui, la Compagnie de Jésus a un rôle particulier.
Saint Ignace parle de deux états que l’on rencontre dans toute vie spirituelle : la consolation et la désolation. Qu’est ce que cela signifie ?
Pour Ignace la consolation tient de l’union à Dieu. C’est ressentir en soi un accroissement de foi, d’espérance et de charité, c’est avoir l’impression d’une proximité avec Dieu, d’une confiance dans les autres. On pourrait parler des fruits de la résurrection que sont la paix, la joie, et le dynamisme. Saint Paul parle aussi des fruits de l’Esprit : charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance, douceur, maîtrise de soi. (Galates ch 5 22)
A l’inverse, la désolation est le sentiment intérieur d’une division, d’un tiraillement intérieur, de brouillard, tristesse, découragement, d’envie de se refermer sur soi-même.
Ce sont deux étapes psychologiques et spirituelles. Les deux sont liés. Mais la vocation de tout être humain est du côté de la consolation. C’est une conviction de foi.
Saint Ignace nous dit qu’en période de désolation ce n’est pas le moment de prendre des grandes décisions, mais qu’il faut tenir bon et se souvenir de la présence de Dieu.
L’une des caractéristiques des Exercices est d’être accompagné individuellement. Quelles sont les qualités du bon accompagnateur(trice) ?
Le bon accompagnateur(trice) doit d’abord être envoyé par d’autres. C’est une mission d’Eglise. Ensuite, il doit y avoir chez lui quelque chose de l’ordre de la modestie. L’accompagnateur(trice) est témoin privilégié du travail de Dieu chez l’autre, et sans cesse il renvoie cette personne à sa relation à Dieu, à sa vie, à sa liberté . Il faut donc une chasteté de l’accompagnateur, qui ne prend pas possession du retraitant, qui n’a pas à instaurer une relation de dépendance. Mais il n’y pas d’accompagnateurs dignes de ce nom sans une vie de prière régulière et structurée et qui est lui-même accompagné.
Les Exercices ont-il eu un rôle décisif dans votre vocation ?
Si je suis jésuite, c’est grâce aux Exercices. Ce fut une expérience libérante de découverte de la parole de Dieu. Parler de mes propres vulnérabilités à quelqu’un fut très stucturant pour moi. Les Exercices sont une école de liberté.
Comment découvrir les Exercices ?
Pour une première approche, nous conseillons une retraite d’initiation de 5 jours. On bénéficie du soutien du groupe, avec des petits temps de partage et des oraison guidés pratico pratiques. 5 jours de coupure et de silence permettent une découverte de la parole de Dieu. Les 30 jours sont réservés à des personnes qui ont une très bonne expérience de la vie de prière !
propos recueillis par Sophie de Villeneuv
Un entretien avec le Père Arnaud de Rolland, jésuite, directeur du centre spirituel de Manrèse
Quel est le rôle des Exercices ?
Il y a deux dimensions dans les Exercices qu’il ne faut jamais dissocier. Il y a le côté école de prière, et le côté décision, discernement. Faire les Exercices c’est faire l’expérience qu’en approfondissant une relation avec Dieu, quelque chose va m’être révélé de mon désir le plus profond, et du même coup va éclairer mes choix. Pour Ignace, il ne peut pas y avoir l’union à Dieu sans une conséquence pratique du côté de la décision. Pour des grandes décisions, les Exercices aident à y voir clair…
Les Exercices sont donnés par les jésuites ou des religieuses ignatiennes. C’est une singularité de votre ordre ?
Les Exercices sont un don de Saint Ignace à l’Eglise universelle et la Compagnie a cette tâche d’être le corps social qui garantit une transmission des Exercices En cela, oui, la Compagnie de Jésus a un rôle particulier.
Saint Ignace parle de deux états que l’on rencontre dans toute vie spirituelle : la consolation et la désolation. Qu’est ce que cela signifie ?
Pour Ignace la consolation tient de l’union à Dieu. C’est ressentir en soi un accroissement de foi, d’espérance et de charité, c’est avoir l’impression d’une proximité avec Dieu, d’une confiance dans les autres. On pourrait parler des fruits de la résurrection que sont la paix, la joie, et le dynamisme. Saint Paul parle aussi des fruits de l’Esprit : charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance, douceur, maîtrise de soi. (Galates ch 5 22)
A l’inverse, la désolation est le sentiment intérieur d’une division, d’un tiraillement intérieur, de brouillard, tristesse, découragement, d’envie de se refermer sur soi-même.
Ce sont deux étapes psychologiques et spirituelles. Les deux sont liés. Mais la vocation de tout être humain est du côté de la consolation. C’est une conviction de foi.
Saint Ignace nous dit qu’en période de désolation ce n’est pas le moment de prendre des grandes décisions, mais qu’il faut tenir bon et se souvenir de la présence de Dieu.
L’une des caractéristiques des Exercices est d’être accompagné individuellement. Quelles sont les qualités du bon accompagnateur(trice) ?
Le bon accompagnateur(trice) doit d’abord être envoyé par d’autres. C’est une mission d’Eglise. Ensuite, il doit y avoir chez lui quelque chose de l’ordre de la modestie. L’accompagnateur(trice) est témoin privilégié du travail de Dieu chez l’autre, et sans cesse il renvoie cette personne à sa relation à Dieu, à sa vie, à sa liberté . Il faut donc une chasteté de l’accompagnateur, qui ne prend pas possession du retraitant, qui n’a pas à instaurer une relation de dépendance. Mais il n’y pas d’accompagnateurs dignes de ce nom sans une vie de prière régulière et structurée et qui est lui-même accompagné.
Les Exercices ont-il eu un rôle décisif dans votre vocation ?
Si je suis jésuite, c’est grâce aux Exercices. Ce fut une expérience libérante de découverte de la parole de Dieu. Parler de mes propres vulnérabilités à quelqu’un fut très stucturant pour moi. Les Exercices sont une école de liberté.
Comment découvrir les Exercices ?
Pour une première approche, nous conseillons une retraite d’initiation de 5 jours. On bénéficie du soutien du groupe, avec des petits temps de partage et des oraison guidés pratico pratiques. 5 jours de coupure et de silence permettent une découverte de la parole de Dieu. Les 30 jours sont réservés à des personnes qui ont une très bonne expérience de la vie de prière !
propos recueillis par Sophie de Villeneuv
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