Au deuxième jour de la conférence de Poznan (Pologne) sur l'évolution du climat, les pays en développement ont invité les pays riches à leur donner rapidement des moyens financiers pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver les forêts tropicales. (Reuters/Kacper Pempel)
Publié le 02/12/2008 à 17:29
Les pays émergents veulent voir les riches payer pour le climat
POZNAN, Pologne - Les pays en développement ont invité mardi les pays riches à leur donner rapidement des moyens financiers pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver les forêts tropicales.
La conférence de Poznan (Pologne) sur l'évolution du climat, qui s'est ouverte lundi, réunit jusqu'au 12 décembre 10.700 délégués du monde entier représentant 186 pays et des ONG.
De l'avis d'Yvo de Boer, directeur du secrétariat des Nations unies au changement climatique, cette conférence s'est bien engagée.
"Je suis heureux de voir où nous en sommes", a-t-il dit aux délégués à la réunion, qui se tient à mi-chemin dans les négociations censées s'achever fin 2009 par la conférence de Copenhague et destinées à trouver un traité remplaçant le protocole de Kyoto, lequel expire en 2012.
L'attention se tourne vers les moyens de recueillir des fonds car les pays en développement disent avoir besoin de financements plus élevés pour combattre un réchauffement tenu responsable de l'augmentation des catastrophes climatiques, des sécheresses aux inondations en passant par les cyclones.
"Je pense qu'il est vraiment important, notamment dans le contexte actuel de crise financière, de voir de quelle façon nous pouvons élaborer à Copenhague un accord qui exposera clairement d'où viendront les financements", a expliqué de Boer.
Plusieurs pays situés dans la zone des forêts tropicales, comme la République démocratique du Congo (RDC), la Papouasie-Nouvelle Guinée ou le Surinam, estiment qu'il revient aux pays riches de les aider à protéger leurs forêts.
Les arbres absorbent par photosynthèse des gaz à effet de serre lorsqu'ils croissent, mais en dégagent lorsqu'ils sont abattus ou brûlés.
Leur destruction par incendie représente un cinquième du réchauffement climatique dû aux activités humaines. De ce fait, les gouvernements sont convenus que l'objectif de ralentir la déforestation devrait être pris en compte dans le cadre d'un accord en 2009.
BANDEROLE DE GREENPEACE
"Il faut comprendre de quelle manière on peut mettre en place des flux financiers programmables, suffisants et durables, pour protéger les forêts", a déclaré Kevin Conrad, un représentant de Papouasie, en soulignant que nombre de pays souhaitaient des mesures rapides en ce sens.
Pour Li Yan, de Greenpeace Chine, "la réunion de Poznan doit faire très clairement comprendre que les pays développés sont disposés à fournir un financement suffisant et rapide aux pays du Sud".
L'ONG Oxfam a proposé mardi que les pays riches versent chaque année 50 milliards de dollars, à partir de 2013, au titre des droits à émettre des gaz à effet de serre. Cet argent aiderait les pays les plus pauvres à faire face à un réchauffement climatique dont ils observent d'ores et déjà les effets chez eux.
Nombreux sont les pays "émergents" qui doivent d'un côté maintenir leur croissance économique, sur fond de crise financière internationale, tout en participant à un mouvement mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Selon Ivo de Boer, il importe d'aller plus vite en besogne désormais et les pays riches doivent montrer l'exemple en réduisant fortement leurs émissions de gaz à effet de serre.
Mardi en tout début de journée, onze militants de l'organisation écologiste Greenpeace ont escaladé une cheminée de 150 mètres de haut, à la centrale thermique de Patnow, pour déployer au sommet une banderole frappée du slogan : "Finissons-en avec le charbon, sauvons le climat!"
Version française Eric Faye
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