BRUXELLES - Le chef de l'Eglise catholique belge André-Joseph Léonard a choqué mercredi des députés en affirmant que l'Eglise belge pourrait indemniser des victimes de prêtres pédophiles, au même titre qu'elle se montre "solidaire avec les victimes d'inondations".
"L'Eglise catholique pourrait, librement, participer avec tous les autres milieux de la société à la constitution de fonds de solidarité, non pas parce qu'on y est tenu juridiquement, mais parce qu'il y a un devoir de solidarité avec toutes les victimes, d'inondations, d'épidémies, mais aussi d'abus sexuels", a déclaré le primat de Belgique.
Il parlait en particulier des dossiers où l'auteur des abus est décédé ou les faits prescrits, les autres cas étant pour lui du ressort de la Justice.
Mgr Léonard, un conservateur à la tête de l'Eglise catholique de Belgique depuis le début de l'année, s'exprimait devant une commission de la chambre des députés créée après la publication des témoignages de près de 500 personnes accusant des ecclésiastiques d'avoir abusé d'eux pendant leur jeunesse, principalement des années 1950 aux années 1980.
"Vous faites de la provocation en comparant les victimes de catastrophes naturelles et celles de prêtres pédophiles", a réagi le députés écologiste flamand Stefaan Van Hecke en se disant "profondément choqué".
"En disant: on fera comme pour les inondations, vous envoyez un signal de désintérêt pour les victimes, voire d'ironie déplacée", a abondé l'écologiste francophone Olivier Deleuze.
"C'est une absence totale de prise de responsabilité", a déclaré à l'AFP une député socialiste, Valérie Déom, soulignant le rôle particulier qu'a joué l'Eglise catholique dans la société belge.
Connu pour ses déclarations polémiques --il a notamment récemment qualifié le sida de "sorte de justice immanente"--, Mgr Léonard s'est à nouveau aventuré sur des terrains minés lors de son audition, qui a duré quatre heures.
L'archevêque de Malines-Bruxelles a mis en garde les députés face aux risques pour des institutions --politiques, médicales...-- qui n'ont pas commis de crimes mais qui pourraient à l'avenir être mises à contribution.
"Des études médicales disent qu'il y a des raisons de penser que les enfants qui ont été conçus par procréation artificielle seraient au bout d'un certain temps plus vulnérables à certaines maladies génétiques", a-t-il affirmé, en suggérant que certains de ces enfants pourraient se retourner contre le législateur ayant autorisé ces pratiques.
"Il y a aussi des gens qui font faire des études sur les éventuelles séquelles psychologiques des enfants qui ont grandi en ayant deux mamans ou deux papas. Que va-t-il se passer si des gens commencent à demander des dédommagements?", a-t-il dit.
Par ailleurs, la justice belge a déclaré mercredi valide une grande partie des spectaculaires perquisitions effectuées le 24 juin au coeur de l'Eglise belge par un juge d'instruction, déboutant ainsi l'archevêché.
Les saisies de documents au siège de l'Eglise à Malines et au domicile du cardinal belge Godfried Danneels, précédesseur de Mgr Léonard, sont "valables", a estimé la cour d'appel de Bruxelles.
En revanche, des documents saisis au siège de la commission dite "Adriaenssens", du nom de son président, qui avait recueilli les témoignages de victimes, devront lui être restitués, a décidé la cour.
"Nous sommes satisfaits car les pièces les plus importantes sont maintenues. L'enquête va désormais pouvoir se poursuivre", s'est réjoui l'avocat de victimes Joachim Meese.
(©AFP / 22 décembre 2010 17h13)
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"L'Eglise catholique pourrait, librement, participer avec tous les autres milieux de la société à la constitution de fonds de solidarité, non pas parce qu'on y est tenu juridiquement, mais parce qu'il y a un devoir de solidarité avec toutes les victimes, d'inondations, d'épidémies, mais aussi d'abus sexuels", a déclaré le primat de Belgique.
Il parlait en particulier des dossiers où l'auteur des abus est décédé ou les faits prescrits, les autres cas étant pour lui du ressort de la Justice.
Mgr Léonard, un conservateur à la tête de l'Eglise catholique de Belgique depuis le début de l'année, s'exprimait devant une commission de la chambre des députés créée après la publication des témoignages de près de 500 personnes accusant des ecclésiastiques d'avoir abusé d'eux pendant leur jeunesse, principalement des années 1950 aux années 1980.
"Vous faites de la provocation en comparant les victimes de catastrophes naturelles et celles de prêtres pédophiles", a réagi le députés écologiste flamand Stefaan Van Hecke en se disant "profondément choqué".
"En disant: on fera comme pour les inondations, vous envoyez un signal de désintérêt pour les victimes, voire d'ironie déplacée", a abondé l'écologiste francophone Olivier Deleuze.
"C'est une absence totale de prise de responsabilité", a déclaré à l'AFP une député socialiste, Valérie Déom, soulignant le rôle particulier qu'a joué l'Eglise catholique dans la société belge.
Connu pour ses déclarations polémiques --il a notamment récemment qualifié le sida de "sorte de justice immanente"--, Mgr Léonard s'est à nouveau aventuré sur des terrains minés lors de son audition, qui a duré quatre heures.
L'archevêque de Malines-Bruxelles a mis en garde les députés face aux risques pour des institutions --politiques, médicales...-- qui n'ont pas commis de crimes mais qui pourraient à l'avenir être mises à contribution.
"Des études médicales disent qu'il y a des raisons de penser que les enfants qui ont été conçus par procréation artificielle seraient au bout d'un certain temps plus vulnérables à certaines maladies génétiques", a-t-il affirmé, en suggérant que certains de ces enfants pourraient se retourner contre le législateur ayant autorisé ces pratiques.
"Il y a aussi des gens qui font faire des études sur les éventuelles séquelles psychologiques des enfants qui ont grandi en ayant deux mamans ou deux papas. Que va-t-il se passer si des gens commencent à demander des dédommagements?", a-t-il dit.
Par ailleurs, la justice belge a déclaré mercredi valide une grande partie des spectaculaires perquisitions effectuées le 24 juin au coeur de l'Eglise belge par un juge d'instruction, déboutant ainsi l'archevêché.
Les saisies de documents au siège de l'Eglise à Malines et au domicile du cardinal belge Godfried Danneels, précédesseur de Mgr Léonard, sont "valables", a estimé la cour d'appel de Bruxelles.
En revanche, des documents saisis au siège de la commission dite "Adriaenssens", du nom de son président, qui avait recueilli les témoignages de victimes, devront lui être restitués, a décidé la cour.
"Nous sommes satisfaits car les pièces les plus importantes sont maintenues. L'enquête va désormais pouvoir se poursuivre", s'est réjoui l'avocat de victimes Joachim Meese.
(©AFP / 22 décembre 2010 17h13)
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