L'Église Vaudoise Primitive
Les Vaudois du Piémont, région du nord-ouest de l'Italie anciennement la Gaulle-Cisalpine, sont les mieux connus parmi ceux qui résistèrent aux séductions de l'Église Catholique. De Foi biblique Marginale plutôt que de foi ecclésiastique conventionnelle, ils s'attachaient fortement à la Parole de Dieu. À cause de cette relation intime avec la Parole, qu'ils aimaient au-dessus même de leur vie ; ils furent dénoncés comme hérétiques, persécutés, torturés et massacrés. Aucune Église se trouvant dans les limites de la juridiction de Rome, ne jouissait longtemps de la liberté de conscience. Car la Papauté s'empressa aussitôt de supprimer tout ce qui résistait à son autorité ; comme elle l'a toujours fait d'ailleurs, soit par force, par séductions raffinées ou par intrigues politiques.
Mais c'est dans le pays même où l'Antichrist avait établi le siège de son autorité infernale, qu'il rencontra la résistance la plus ferme et la plus constante. C'est à l'abri des pics altiers de leurs montagnes, que les Vaudois trouvèrent un lieu de refuge des hordes catholiques sanguinaires ; et que la lumière de l'Évangile continua de briller au milieu des ténèbres du Moyen-age. Du haut des rochers inaccessibles, ils faisaient entendre des chants d'actions de grâces, que les armées du Pape ne purent jamais faire cesser au complet. Dans de sombres et profondes cavernes, ils s'occupaient à transcrire la Parole de Dieu à la lumière des torches, mot par mot, ligne par ligne ; et la vérité révélée, plus étincelante que l'or le plus pur, brillait d'un éclat accru par les épreuves que ces vaillants ouvriers avaient subies pour elle. Leurs vêtements étaient confectionnés de façon à receler les précieux manuscrits des Écritures, fruit de mois et d'années de labeur. Ils les portaient toujours sur eux et, chaque fois qu'ils pouvaient le faire sans éveiller des soupçons, ils en plaçaient quelques fragments chez ceux dont le coeur paraissait à s'ouvrir à la vérité divine. À ces coeurs affamés, les Vaudois languissaient de rompre le pain de vie, de montrer le message de paix et du salut par la Grâce seule, renfermé dans la Parole de Dieu.
Écrite dans les cieux, l'histoire des Vaudois, n'occupe que peu de place dans les annales humaines. On ne découvre guère l'existence de ces Chrétiens Marginaux que dans les calomnies de leurs persécuteurs. La tactique de Rome fut toujours de supprimer toute trace de divergences d'avec ses doctrines et ses décrets. Tout ce qui était hérétique selon le Catholicisme, qu'il s'agisse des hommes ou des écrits, devait disparaître. Ainsi une grande partie des écrits Vaudois furent falsifiés et discrédités aux yeux de Protestants naïfs qui sont trompés aisément ; d'autres furent mutilés et le reste prohibés. Mais certains historiens Vaudois compétents, réussirent à préserver quelques documents historiques de leur peuple, pour les transmettre aux Réformateurs du 16e siècle.
Le Rév. James Townley, D.D.
(Biblical Literature, Vol. 1, 1842), un des plus grands érudits dans l'histoire des anciens manuscrits et versions des Saintes Écritures, affirme d'une manière positive que les Vaudois sont les descendants propres des Cathares ou Puritains. Les Cathares qui habitèrent les vallées alpines du Piémont furent donné le nom de Vaudois ; probablement du mot "Vau" ou "Val" qui devint "vallée", et du mot "Oie" des oiseaux sauvages qui viennent des régions arctiques et hivernent dans le sud de la France et dans l'Italie du nord, et qui furent reconnu pour avoir sauvé Rome en l'an 390 avant Jésus-Christ, en prévenant par leurs cris les Romains de l'attaque nocturne des Gaulois. Ainsi le mot "Vaudois" signifie "Vallée des oies". Ceux des Cathares qui habitèrent Valence dans la région Rhône-alpes au sud-est de la France furent donné le nom de Valentinois ; et ceux qui habitèrent la région d'Albi furent nommé Albigeois. Mais le nom de Vaudois est celui qui devint le plus reconnu. Certains leurs donnèrent le nom de Sabati, non point à cause qu'ils observèrent le Sabbat, comme quelques uns voudraient croire ; mais à cause des souliers de bois qu'ils portèrent et dont le nom en français est Sabot. D'autres leurs donnèrent le nom de "Secte des Tisserands" à cause qu'ils furent des habiles artisans dans la confection des vêtements.
Le fait que les Vaudois furent des Cathares, nous amène au schisme des Novatiens et des Donatistes qui, en l'an 251 voulurent une Église pure, exempte de chrétiens ayant apostasiés. Ceux-ci ne furent point de Foi Marginale pure en ce que leur concept de l'Église, tout comme les Catholiques, ne fut pas séparé de l'idée d'une Institution Conventionnel. Ils étaient toutefois supporté dans leur schisme par ceux qui voyaient l'Église comme une présence spirituelle dans le coeur des élus. Ceux qui suivirent Novatien dans ce schisme pour lui donner leur support s'appelaient Cathares, les Purs ou les Parfaits. Ceci nous indique d'une manière définitive que les Vaudois existèrent vers la moitié du 3e siècle. Théodore de Bèze
(1519-1605), Théologien Protestant réputé de Genève, et associé du grand Réformateur Jean Calvin
(1509-1564), fondateur de l'Église Réformée, affirma irréfutablement que l'Église Vaudoise fut fondée vers l'an 120. Le Dr. F.H.A. Scrivener
(1883), savant de la Critique Textuelle et collègue de John W. Burgon, D.D.
(1813-1888), reconnu comme le champion du Texte Grec des Réformateurs ou Texte-Reçu, confirme que les Vaudois firent leur traduction des Saintes Écritures, la Vestus Itala, vers l'an 157 à partir des Textes Originaux d'Antioche. L'antiquité de l'Église Vaudoise est attesté aussi par un des plus grand savant accompli dans l'histoire ancienne et classique, le Dr. Alexandre Hislop, dans son oeuvre remarquable
"Les Deux Babylones" : "La véritable Église, la fiancée, l'épouse de l'Agneau, en tant qu'elle se trouvait dans les limites de l'empire occidental, trouva refuge avec ses membres dévoués comme Joviniens, Vigilance, les Vaudois, et d'autres qui demeurèrent fidèles, dans les régions sauvages des Alpes cottiennes, et dans d'autres pays isolés de l'Europe". De grands Historiens comme Léger, Gilly, Allix, Comba et Nolan qui considérèrent soigneusement la question, affirment tous avec assurance que l'Église primitive fut préservée dans les vallées des Alpes chez les Vaudois. L'éminent professeur, Benjamin G. Wilkinson
(1930), cité par David Otis Fuller dans son oeuvre révélatrice excellente
"Which Bible ?", mentionne que les Vaudois remplissent la prophétie de l'Église qui se sauva dans le désert où elle avait un lieu préparé par Dieu
(Apocalypse 12:6).
Nous avons certaines indications que le Christianisme Marginal des Cathares pénétra très tôt dans les régions du Piémont où habitent les Vaudois. Un très anciens manuscrit des "Annales Ecclésiastiques" de l'historien Baronius, nous dit qu'en l'an 35, la même année que le livre des "Actes des Apôtres" mentionne la première persécution et dispersion de l'Église de Jérusalem ; Lazare, Marie-Magdeleine, Marthe, un disciple du nom de Maxime, et Joseph le Décurion d'Arimathée, furent placés par des Juifs à bord d'un bateau sans voile ni rames et exposé à la mer. Laissé à la dérive, le bateau arriva finalement à la ville côtière de Marseille, sur les Alpes-côte d'Azur au sud de la France. Ils furent rescapé et y demeurèrent environ trois ans, prêchant l'Évangile ; jusqu'à ce qu'ils furent invité par certains Druides d'autorité, à prêcher en Bretagne où Joseph mourut en l'an 76. La tradition de l'Église de Lyon dit que Lazare, Marthe et Marie, retournèrent à Marseille où Lazare devint le premier évêque de l'Église Marseillaise. Or, les régions du Piémont se trouvent au sud-est de Marseille, près de Turin.
Le Concile de Constance
(1419) confirma la décision du Concile de Pise
(1417), que les Églises de France et d'Espagne devaient reconnaître que l'Église de Bretagne leur précédait, étant fondée par Joseph d'Arimathée en l'an 38. Dorotheus, évêque de Tyre
(300), affirme aussi que l'apôtre Simon le Zélote traversa de même ces régions pour aller prêcher Christ en Bretagne où il fut crucifié pour sa foi. Vient ensuite l'apôtre André qui, dans ses voyages d'évangélisation se rendit à Nice, près de Marseille, où il y passa deux ans. Mais ce qui est plus important, est que l'apôtre Paul aurait traversé les régions alpine des vallées Vaudoises dans son voyage vers l'Espagne
(Romains 15:28), fondant l'Église Italique après qu'il fut libéré de sa captivité à Rome. Quoiqu'il en soit, la présence d'une Église à Rome, non longtemps après la Pentecôte, nous indique que l'Évangile de la Grâce pénétra très tôt en Italie, possiblement même vers l'an 31 ; et ne tarda point à atteindre les vallées du Piémont des Alpes Italienne et au-delà.
L'antiquité de l'Église Vaudoise qui date du début du 2e siècle est pleinement attestée. Seulement leurs ennemis Catholiques et Protestants apostasiés sont d'une opinion contraire. C'est en effet leurs écrivains qui s'efforcent à prouver que les Vaudois seraient une secte d'hérétiques qui aurait débuté au 12e siècle avec un marchand de Lyon nommé Pierre Valdo, qui a toutefois joué un rôle important dans leur histoire, sans être leur fondateur. Dans "La Noble Leçon"
(La Nobla Leycon) écrite dans l'ancienne langue Vaudoise vers l'an 1100, nous avons la preuve positive que l'opposition de l'Église Vaudoise à l'Église de Rome, débuta premièrement dans les jours de l'Empereur Constantin, lorsque Sylvestre fut Pape
(314-337). Lorsque le Christianisme Conventionnel fut favorisé par Constantin, l'Église Italique du nord de l'Italie ou l'Église Vaudoise, se tenait déjà en opposition contre l'église papale de Rome. En effet, le nom de Itala, nous dit le professeur B.G. Wilkinson, est dérivé du distrique Italique des régions Vaudoises. Ceci nous présent la possibilité que l'Épitre de Paul aux Hébreux nous provienne de ces régions "ceux d'Italie vous saluent."
(Hébreux 13:24) ; il y a aussi le fait que Corneille
(Actes 10:1) fut de la région appelée Italique, ce qui nous indique la formation de l'Église Italique qui devint connue comme l'Église Vaudoise.
Nous pouvons comprendre facilement pourquoi l'Église dite de Foi Catholique, d'après les grandes choses qui lui fut donné de proférer
(Apocalypse 13:5) dans ses Credo de Nicée et d'Athanase, tenterait de formuler et de projeter des doutes sur l'antiquité et l'intégrité de l'Église Vaudoise. Car admettre son existence primitive, serait de reconnaître qu'une Église pure et entièrement biblique, existait en marge de la soi-disant Église Universelle prétendument chrétienne. Il serait alors difficile à expliquer pourquoi cette église biblique marginale s'opposait à son culte, ses rituels, ses dogmes et ses doctrines ; pour la condamner comme une caricature Satanique de la vrai Église spirituelle de Christ.
Par sa pureté et sa simplicité, l'Église Marginale des Cathares Vaudois, était l'Église primitive qui, dans sa maturité avait laissé de côté les choses enfantines de sa fondation
(1 Corinthiens 13:8-11), pour progresser dans sa connaissance de "Christ en nous, l'espérance de la Gloire"
(Colossiens 1:27). Or, il ne faut pas s'imaginer l'Église Vaudoise comme on s'imaginerait une église sur le coin d'une rue de nos villes modernes ; une église parmi tant d'autres. L'Église Vaudoise était un peuple en entier. Non un peuple de descendance ethnique quelconque ; mais un peuple saint de descendance spirituelle. Un peuple qui avait un respect révérenciel l'un pour l'autre, du plus jeune des enfants au vieillard le plus âgé. Tous s'aidèrent et se supportèrent l'un et l'autre dans leurs difficultés comme dans leurs besoins. Ils étaient caractérisé par la paix et leur douceur d'esprit ; et une joie sereine régnait dans le calme de leurs vallées. Leur vie sur la terre était le plus près de la vie céleste qu'un peuple puisse vivre. Tout ceci était dû à ce qu'ils reconnaissait la présence de Christ dans l'un et l'autre. Considérant leurs frères et leurs soeurs dans la foi comme étant le Seigneur même, ils étaient tous remplis d'un bonheur indescriptible.
Leurs réunions cultuelles qui, souvent se firent à ciel ouvert ou dans les profondes cavernes des Alpes, se limitaient à la simplicité même. Ils s'assemblaient autour des Parfaits, ceux qui avaient été désigné par l'Esprit pour leur maturité spirituel ; et ceux-ci leur partageaient le pain de vie de la Parole, y ajoutant parfois de simples commentaires. Le tout se faisait sans formes ni cérémonies, sans répétitions incessants, sans manipulations ni conditionnements quelconques. Ils avaient aussi des réunions particulières où des évangélistes itinérants nommé des Barbes ou Oncles, donnaient des nouvelles de leurs voyages et de leurs frères éloignés ; car n'oublions pas, il n'y avait ni système de poste ni téléphones en ce temps là. Les Barbes lisaient et expliquaient aussi les Écritures en langue commune du peuple. C'était une grande bénédiction de les entendre, car ceux-ci avaient appris par coeur les Évangiles de Matthieu et de Jean, ainsi que plusieurs Épîtres ; et passèrent souvent la nuit entière à méditer la Parole. Hommes et femmes pouvaient enseigner dans leurs réunions sans discrimination et en tout liberté. Ils renvoyèrent leurs missionnaires dans le monde pour y répandre le précieux message qu'ils arrosaient de leur sang. Ils attachaient plus de prix aux principes de la vérité qu'à des maisons, des terres, voire à leurs amis, leurs parents et même à leur propre vie. Ils n'avaient aucune Théologie Systématique doctrinale. La Prédestination, l'Évangile du Salut par la Grâce seule sans les oeuvres de la Loi, le pardon des péchés par la foi dans le sacrifice de Christ, et l'assurance actuelle de posséder la vie éternelle, furent leurs doctrines essentielles. Ils combattaient les doctrines anti-bibliques du Catholicisme comme le Purgatoire, le culte des saints et des images, ainsi que la Messe qu'ils considéraient comme un des plus grands sacrilèges ; et rejetèrent "le dieu galette" des Catholiques comme une idole. Ils furent les premiers à reconnaître scripturairement que le Pape est l'Antichrist et son église la "Jézabel" de l'Apocalypse
(Apocalypse 2:20). Comme leurs frères Albigeois, il semblerait qu'ils rejetèrent l'usage du Baptême d'eau et la pratique de la Cène, qui pour eux furent des expériences vivantes plutôt que des rituels qui ne peuvent communiquer aucune grâce. Et quoique cruellement persécuté, ils se répandirent ça et là sur tout le continent européen.
Mais le fait que les Vaudois avaient entre leurs mains le Livre de la vérité, attira tout particulièrement sur eux la haine du Pape qu'ils avaient correctement identifié. Ce fut au péril de leur vie qu'ils se dressèrent contre ses falsifications. Se voyant découvert pour ce qu'il était, le Pape résolu d'en finir avec eux. Ainsi il lança contre ces témoins de la foi primitive, une bulle qui les qualifiait d'hérétiques et les vouait à l'extermination. Leur refus de renoncer aux Saintes Écritures était une injure que l'Église Romaine ne pouvait laisser impunie. Alors un violent orage de haine et de persécution se déchaîna contre eux durant plusieurs siècles. Leur crime était de ne pas servir Dieu au gré du Pape ; et pour cette seule raison, ils furent abreuvés de toutes les humiliations, de toutes les injures et de toutes les tortures que les hommes et les démons purent inventer.
Les persécutions débutèrent à cette époque le 22 Juillet, 1209, par les Albigeois. Comme leurs frères Vaudois, ceux-ci furent aussi des Cathares. Ils furent accusé faussement par les Catholiques de pratiquer une religion de forme Manichéenne absolue. Pour eux le Catholicisme avec ses Credos ou Symboles, son culte, ses rituels et ses doctrines, était la caricature satanique de la vrai Église Spirituelle de Christ. Ils rejetaient le Baptême d'eau et la Cène, ce qui est un caractéristique essentiel du Christianisme Marginal. Leur culte consistait à la lecture du Nouveau Testament, la prédication et le partage des biens terrestres. Ils préconisaient l'union libre plutôt que le mariage, pour ne pas sanctionner la vie charnelle. Cela explique qu'ils aient été à la fois accusés de grossière immoralité et admirés pour leur austérité irréprochable. Ils refusèrent d'adorer et de vénérer la croix de Christ même sous les tortures les plus atroces ; disant que personne n'adore ou ne vénère le gibet auquel son père, un parent, ou un ami aurait été pendu. Pour ceci ils furent accusés injustement d'avoir rejeté Christ, et d'avoir craché et marché sur des crucifix qu'ils reconnaissaient comme des idoles. Ils niaient la virginité perpétuelle de Marie, et furent accusés pour ceci de nier l'incarnation du Seigneur Jésus dans un véritable corps humain. Ils croyaient que tous ceux de leur Église devenaient identiques et semblables à Jésus-Christ ; et furent accusés pour ceci d'annihiler par cette multiplication, la notion chrétienne d'un unique Rédempteur. Ils croyaient que l'Église est un Être Vivant, la manifestation de Christ dans le coeur de ses élus ; plutôt qu'une organisation universelle ou locale. Ils déclarèrent scripturairement que les absolutions du Pape, qu'ils reconnaissaient comme l'Antichrist, étaient des mensonges monstrueux ; que seulement les Écritures et non les Symboles Oecuméniques devaient être respecté ; que le Purgatoire est une fable ; que les reliques des saints ne sont que des os pourris sans valeur ; qu'aller en pèlerinage ne sert à rien sauf à vider la bourse d'une personne ; que la viande peut-être mangé n'importe quel temps ; que l'eau bénite n'est pas meilleur que de l'eau de pluie ; que la Messe est de l'idolâtrie grossière ; que croire en la présence de Christ dans l'hostie est un blasphème ; que la transsubstantiation est une absurdité dégoûtante et ridicule qui engendre la superstition ; que vénérer des images et des statues est le comble de la folie et de la stupidité ; et que des prières dites dans une grange sont aussi efficaces que celles dites dans une église.
Le Pape Innocent III, loin d'être innocent, organisa une croisade d'une brutalité extraordinaire contre les Vaudois et les Albigeois. Il chargea Dominique Guzman qui avait fondé les Dominicains ou "Chiens de Dieu", de les exterminer. Ainsi, toute la population de la ville de Béziers fut massacrée ; près de 100,000 personnes, incluant Albigeois et Catholiques. Le légat du Pape avait déclaré : "Tuez les tous ; Dieu saura reconnaître les siens". Les cloches de la cathédrale sonnèrent jusqu'à ce que la boucherie meurtrière fut terminée. Plusieurs persécutions atroces du même genre furent lancées contre les Vaudois à travers l'histoire. Mais celle du 24 Avril, 1655, les surpassent tous par ses atrocités. Jean Léger, historien Vaudois, témoin oculaire et survivant des scènes horrible de ce massacre, nous raconte
(Bright Lights in Dark Times, par : The London Gospel Tract Depot) : "Un prêtre accompagnait chaque groupe de soldats papistes. Ils arrachèrent les enfants d'entre les mains de leur mère, et fracassaient leur tête sur des rochers. D'autres soldats déchirèrent des enfants en morceaux de leur propre mains. Les malades et les vieillards furent brûlés vivants. Ils coupèrent les bras et les jambes de certains pour prolonger leurs souffrances. Ils promenèrent des pères avec la tête de leurs fils suspendues autour de leur cou, avant de les exécutés. Des parents furent forcés à regarder leurs enfants devant leurs yeux, avant d'être eux-mêmes permis de mourir". John Fox ajoute dans son
"Livre des Martyrs" : "Dans les villes de Vilario et Bobbio, tous ceux au-dessus de l'âge de 15 ans qui refusèrent d'assister à la Messe, furent crucifié la tête en bas ; ceux qui furent au-dessous de cet âge furent étranglé. Sarah Rastignole, 60 ans, fut commandé par des soldats de prier un saint quelconque. Lorsqu'elle refusa, ils plongèrent une faucille dans son ventre et l'ouvrir en deux ; puis lui coupèrent la tête. Esay Garcino, ayant refusé de renoncer à sa foi, fut coupé en morceaux ; les soldats disaient en riant qu'ils en avait fait de la viande hachée. Marie Raymondet eût sa chair tranché de ses os et fut laissé ainsi jusqu'à ce qu'elle périsse. Jacob Perrin, ancien de l'Église Vaudoise de Vilario, fut écorché vivant avec son frère. Giovanni Andrea Michialm fut capturé avec quatre de ses enfants. Les soldats lui demandèrent de renoncer à sa foi, et chaque fois qu'il disait non, ils déchirèrent en pièces un de ses enfants devant lui, éclaboussant le cerveau du dernier. Constantia Bellione fut questionné par un prêtre qui lui demandait de renoncer au diable et d'assister à la Messe. Elle lui répondit : "J'ai grandi dans une religion qui m'a toujours enseigné à renoncer au diable ; mais si je plis à votre désir d'assister à la Messe, je suis sur de le rencontrer là sous différentes formes". Après avoir dit au prêtre qu'il allait souffrir atrocement en enfer pour ce qu'il faisait ; celui-ci donna l'ordre que sa peau fut arrachée de certaines parties de son corps, puis finalement la fit fusiller. Un Protestant de Bobbio, injurié par un prêtre, répondit avec justice que le Pape était l'Antichrist, que la Messe fut de l'idolâtrie, le purgatoire une farce, et l'absolution un mensonge. Après l'avoir fait horriblement brutalisé, le prêtre le fit tuer sans aucune hésitation".
Léger, complètement bouleverser de ce qu'il avait vu, écrit : "Mes mains tremblent tellement, que je ne peut presque tenir ma plume ; et le torrent de mes larmes se mélange avec mon encre, en écrivant ces oeuvres infernales". Les peines et les lamentations des survivants furent incontrôlables en voyant leurs frères morts et leur pays dévasté. Dans sa lettre aux frères Protestants d'autres nations, Léger écrivit : "Nos larmes ne sont plus d'eau mais de sang ; elles obscurent non seulement notre vision, mais étouffent nos propres coeurs. Nos mains tremblent, et nos têtes élancent des coups innombrables que nous avons reçu. Nous ne pouvons former une lettre qui répond à l'intention de notre esprit, ni à l'étrangeté de nos désolations. Nous prions que vous nous excusiez, et que vous trouviez dans nos lamentations la signification que nous ne pouvons exprimer".
Ainsi se répéta la scène de l'innocent Abel tombant sous les coups de Caïn. À plusieurs reprises, les terres fertiles de cette population furent réduites en désert et ses foyers anéantis. On saura ce que le monde doit à ce peuple de chrétiens marginaux, seulement qu'au deuxième avènement de Jésus : "Lorsque le Seigneur Jésus sera révélé du ciel avec les anges de sa puissance ; avec des flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et contre ceux qui n'obéissent point à l'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ ; lesquels seront punis d'une perdition éternelle, par la présence du Seigneur, et par la gloire de sa force"
(2 Thessaloniciens 1:7-9).
Le Christianisme Marginal des Vaudois et des Albigeois occasionna une rupture et une reforme dans le Christianisme Conventionnel. Un schisme violent se produisit dans l'Église Catholique Romaine qui donna naissance à l'Église Catholique Protestante avec Martin Luther et Jean Calvin. Le 12 Octobre, 1532, les Vaudois et les Albigeois s'allièrent à l'Église Réformée de Calvin, lors du premier Synode de Chamforans. Malheureusement les Vaudois furent graduellement "institutionnalisé" par les concepts théologiques de l'Église Réformée "qui a la réputation d'être vivante, mais qui est morte" dans sa pureté
(Apocalypse 3:1-4). "Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises"
(Apocalypse 3:6). Une branche de l'Église Vaudoise tomba même sous l'influence néfaste du mouvement Pentecôtiste avec son baptême des esprits et ses dons spirituels frauduleux.
Source:
http://godieu.com/doc/jeanleduc/eglise_marginale.html